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sur 143 notes
Dans un appartement, un jeune couple commence à en avoir marre des cris de la fille des voisins le soir. Pour être tranquillisés, il vont sonner et c'est le père qui leur ouvre. Il les rassure en leur disant qu'elle fait la comédie tous les soirs dès qu'il s'agit d'aller au lit. Ils retournent chez eux...
Mais, dans cet appartement, il en est tout autre... La petite fille, Inès, pleure sa maman. Mais, son papa lui fait bien comprendre qu'elle ferait mieux de se calmer. Aussitôt la porte de la fillette refermée, il se dirige vers la porte des toilettes. Derrière se cache sa femme. Assise par terre, recroquevillée sur elle-même, elle semble apeurée. Il cogne sur la porte, l'injure et lui ordonne de sortir. Mais, elle n'en fait rien. Et reste ainsi des heures enfermée dans le noir, son mari ayant coupé le courant. Elle n'en sortira que tard dans la nuit pour aller s'endormir auprès de sa fille. le lendemain matin, son mari quitte le domicile pour se rendre à son boulot. Elle, elle prépare le petit-déjeuner pour Inès et va «admirer» les beaux hématomes que son mari lui a fait et tente de les camoufler. Osera-t-elle quitter ce mari violent qui la maltraite et l'humilie? Osera-t-elle le faire, si ce n'est pour elle, au moins pour sa fille?

Loïc Dauvillier et Jérôme d'Aviau nous offrent un album hors norme pour traiter d'un sujet qui l'est tout autant: la violence conjugale et ses répercussions sur la vie familiale, un sujet fort et encore tabou dans notre société, même si des efforts ont été faits à son encontre. On retrouve ici un schéma classique de la violence: la femme battue culpabilise, se renferme sur elle-même et finalement ne fait rien jusqu'à ce que le mari aille vraiment trop loin dans les coups. Cet album assez pudique et finement travaillé aborde le sujet avec sobriété sans tomber dans le pathos. On compatit et on souffre pour elle, on arrive à détester cet homme exécrable et alcoolique qui ne se rend compte de rien. Pour mettre en image cette violence, ce noir et blanc de Jérôme d'Aviau est tout à fait approprié. Ce noir si sombre, ces hachures violentes, ces blancs si parlants et ces expressions du visages si criantes de vérité siéent parfaitement à ce sujet grave et terriblement poignant.

Inès... elle n'attend plus que vous...
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Un récit pas facile à lire... la violence décrite, représentée par les ombres de l'homme féminicide, est tellement réelle que je l'entendais, que son écho résonnait dans toute la pièce. C'est juste l'histoire de 24 heures dans la vie d'une jeune femme et de sa fillette, face au mari. La violence verbale et physique, toutes les deux mortifères. le collègue de l'homme venu boire une bière qui voit bien que ça ne tourne pas rond, qui finit par s'énerver contre l'homme, offusqué des propos qu'il tient à la femme. le jeune couple de voisins, la jeune femme surtout, qui vient frapper pour vérifier que tout va bien et qui se retrouve face à l'homme souriant, affable. Ca n'a rien empêché.
C'est grave, c'est très réaliste et ça fait mal...
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Un homme, une femme, une petite fille. Une famille comme tant d'autres. Sauf que le soir, à travers les murs, on entend la petite pleurer et les coups tomber. La jeune femme jongle entre le maquillage qui cache ses bleus et les amis qui n'interviennent pas et font semblant de ne rien voir. D'humiliation en viol conjugal, elle hésite à prendre la seule décision qui peut protéger sa petite fille: partir. Mais pour aller où?
Dans la bibliothèque municipale de ma petite ville, il y a un fond BD adulte plus que satisfaisant. Cette bande-dessinée était en tête de rayon, mise en valeur. Lorsque je suis passée à la banque d'emprunt, la bibliothécaire m'a avoué qu'il s'agissait d'un coup de coeur. le flair a été juste: j'ai juste dévoré cet album. Pesant, prenant, oppressant, il se passe de mot la plupart du temps. Sobre et réaliste sans être cru, le dessin, en noir et blanc, souligne la dureté et l'ambiance lourde de cette histoire. Cadrages, taille des images, clair-obscur, hors-champs, les planches jouent de toutes les techniques du film noir pour surprendre le lecteur, maintenir la tension et diffuser le malaise. On retient son souffle de la première à la dernière case. Jouant sur la montée progressive de ce climat sans proposer d'autre action qu'un quotidien lugubre, cet album réussit un tour de force sur un sujet difficile.
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Je ne crois pas utile de disserter sur une BD qui se lit en quinze minutes.
Graphiquement, c'est très réussi. Aucune recherche de découpages de planches, c'est du classique et c'est très bien ainsi. C'est du noir et blanc et blanc et noir : ça aussi c'est réussi. Ambiance bien rendue.
L'histoire? Banale comme les pathologies humaines.
Je crois que cette BD est à mettre entre toutes les mains, de préférence jeunes, pour initier une discussion autour de la table si cette situation existe encore.
Cela doit servir comme un vaccin : il est inutile auprès des psychopathes déjà atteints mais plus il y aura de jeunes prévenus de l'existence de ces malades mentaux, prêts à affronter des comportements déviants à ce point, plus nous aurons de chance de faire diminuer ceux-ci, de s'en prémunir.
Sans y arriver totalement si on regarde la situation à l'aune de l'histoire humaine.
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J'ai emprunté cette bande dessinée à la médiathèque tout en sachant après l'avoir feuilletée qu'elle serait "dure"...
Le processus de la violence conjugale y est très bien décrit et en suivant la femme battue, ses pensées et ses réactions, l'enfer de son quotidien mais aussi comment l'entourage peut passer à côté (les voisins qui entendent des cris, l'ami du couple qui détourne la tête...). Il y a aussi du harcèlement moral comme celui que j'avais entendu décrire dans une émission sur les pervers narcissiques à la radio. Ce qui est terrible c'est la manipulation et... la fin qui malheureusement n'est pas heureuse... comme bien souvent dans la réalité.
Un livre choc pour dénoncer.
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Cette BD devrait se trouver dans TOUTE salle d'attente.
Elle aborde un sujet tabou : les femmes battues. Leur prison mais aussi notre incapacité à cerner le problème, à les aider à en sortir.
Que faire quand nous nous inquiétons des pleurs d'enfants entendus chez nos voisins et que le père nous répond que l'enfant n'arrive pas à s'endormir ?
Et la culpabilité de la femme battue ?
On ne peut le croire que lorsque l'on aura entendu une connaissance victime d'un malaise qui s'excuse du dérangement provoqué !
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Cette bande dessinée raconte en quelques jours, d'un jeudi soir ordinaire à un samedi soir dramatique, la vie d'une jeune mère qui subit des violence physique et verbale de la part de son compagnon.

Elle souffre autant des coups que des mots et de l'indifférence de ceux qui pourtant savent mais préfèrent se taire. Et puis, elle a sa petite fille qui à la fois l'aide à tenir mais pour qui elle s'en veut aussi de ne pas partir.

On est au coeur du problème, on n'a pas de solution dans cette BD, juste le terrible constat du quotidien de la peur, de la haine de soi et de la douleur. C'est poignant... C'est si facile de retrouver dans un de ces rôles, que cela soit celui qui frappe, celui qui subit ou celui qui laisse faire...

p 11 : "Pute... Il l'a encore dit... Il sait que ça me blesse... Plus que ses coups."

p 26 : "Je m'en veux. Je ne sais plus comment faire. le quitter? Pour quoi? Pour où? Et si je suis obligée de revenir? Ce sera pire que tout."
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Ce sujet est l'un de ceux qui me font froid dans le dos. Bien évidemment on s'imagine à la place de cette jeune femme qui subit les violences physiques et verbales de son mari. Elle a une petite fille et veut la protéger à tout prix.

Une chose est sûre, il ne faut jamais jamais accepter la moindre violence dans une relation, c'est facile à dire je sais, mais il faut le dire et le dire à nos filles (je l'ai déjà fait pour l'une d'entre elles)... et à nos fils aussi ! Il faut absolument fuir et se protéger.

Une publicité qui m'a marquée sur le sujet est celle d'une femme morte suite à des violences conjugales et qui parle de son histoire. Brrr, cela me glace.

Pour revenir à cette BD, elle est vraiment bien faite. le noir et blanc accentue la noirceur du sujet peut-être mais cela s'y prête pour un thème tel que celui-ci.

Cette histoire m'a bouleversée mais je l'ai beaucoup aimée quand même
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On ne ressort pas indemne d'une telle lecture (malgré déjà 1500 avis déposés). Moi, j'ai éprouvé beaucoup de colère contre une société qui laisse faire ce genre de choses totalement inadmissible. Oui, de la colère contre ces hommes qui se croient de véritables mâles en dominant leur femme tout en s'abreuvant de canettes de bière. Il n'existe pas plus vil ... Je suis totalement bouleversé par la dernière image.

Si je pouvais éradiquer d'un cou de baguette magique ce fléau qui gangrène la société, je n'hésiterais pas une seule seconde à le faire. Pourquoi ne pas créer des comités de vigilance dans chaque quartier pour éviter que de tel drame ne survienne ? S'il faut passer par la dénonciation pour lutter contre ces êtres ignobles, alors oui. En n'oubliant pas de durcir la loi au maximum ... Bien entendu, ceci est mon parti pris personnel que m'a inspiré une telle lecture. Les monstres modernes doivent être combattus et pas seulement par des super-héros issus du passé ...

Cette bd a le mérite de parler d'un sujet difficile en ne tournant pas autour du pot de manière hypocrite. Il n'y a point de sensiblerie inutile. C'est vrai que beaucoup de lecteurs éprouveront certainement un malaise devant notre impuissance. Mais il ne faut pas ... Il faut voir la réalité en face et agir en conséquence même s'il est difficile de rentrer dans l'intimité d'un couple. Cette lecture est d'utilité publique.
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Ca c'est la lecture qui ne convient pas au dimanche soir.
Bien lourde, bien culpabilisante.
Des cris dans l'appartement d'à côté, tous les soirs. Est ce que cela suffit d'aller frapper à la porte des voisins ?
Et je ne peux pas m'empêcher de me mettre à la place de cette voisine qui entend... A quel moment je me serais inquiété plus ? est ce que j'aurais été comme elle ?
Je trouve ça assez perturbant
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