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Critique de Arakasi


J'avais déjà découvert Thomas Day, il y a quelques années, avec « La voie du sabre », livre qui m'avait laissé un très agréable souvenir. Je remercie donc chaleureusement Masse Critique de me permettre de renouer avec cet auteur à travers le recueil « Sympathies for the Devil ». Ce livre réunit six nouvelles écrites autour du même thème : la fin du monde et – aussi curieux que cela puisse paraître – ce qu'il s'ensuit.

Comme dans la majorité des recueils, l'ensemble est un peu inégal. Certaines nouvelles (je pense particulièrement à « L'heure du loup », à « l'Erreur » et dans une moindre mesure à « Une forêt de cendres ») manquent un peu trop de fond pour être vraiment mémorables : personnages trop superficiellement plantés pour être marquants, manque de densité des univers ou scénarios peu compréhensibles… Plaisantes à lire grâce à l'excellent style de l'auteur, elles n'en restent pas moins très oubliables. Heureusement, les trois dernières rattrapent largement l'affaire, tout en jouant sur des registres narratifs très différents.

« La mécanique des profondeurs » met en scène une ville d'Amsterdam noyée sous les eaux suite à la montée des océans. Au fond de ses canaux hantés par les « grands blancs » et autres créatures cauchemardesque, une jeune femme pas tout à fait humaine erre en quête de son père disparu dans les profondeurs de la cité engloutie. Une bouffée d'air salée et glauque suivie aussitôt de « la notion de génocide nécessaire » (tout un programme en soit, ce titre… ) qui nous transporte dans les plaines fouettées par le vent de Mongolie où un envoyé de l'ONU tente de se dépêtrer d'un angoissant problème éthique : peut-on moralement décider le génocide d'un peuple si cet acte permettra de contribuer au bien-être de toute l'humanité ? le recueil finit en beauté avec le jubilatoire « Démon aux yeux de lumière » se déroulant dans un monde post-Ragnarok où un Loki démoralisé découvre que la Terre à moitié détruite s'avère mortellement ennuyeuse… Après avoir fracassé le monde, ne serait-il pas temps de songer à le sauver ?

En conclusion, un recueil de bonne qualité, malgré ses trois premières nouvelles un peu superficielles. Et pas forcément réservé aux dépressifs chroniques malgré ce que pourrait faire croire le pitch de départ, car si certaines de ces nouvelles ont une fin tragique, d'autres laissent percer l'espoir d'une renaissance. Puis reconnaissons-le : un livre qui cite du Leonard Cohen ne peut pas être un mauvais ouvrage, c'est scientifiquement prouvé, je vous assure !

Oh, the wind, the wind is blowing, 

Through the graves the wind is blowing,

Freedom soon will come ; 

Then we'll come from the shadows.
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