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Critique de pgremaud


Dans les trente pages de ce recueil de la nouvelle collection "Tracts", Erri de Luca nous offre un texte inédit et quatre textes plus anciens.
Le plus vieux date de 2003, mais malheureusement depuis ce temps-là la situation ne s'est pas améliorée ! Je vais les relater par ordre chronologique en inversant néanmoins les deux derniers. En 2003, "la nouvelle Europe" s'éloigne de la Méditerranée où se noient les premiers migrants.
En septembre 2015, de Luca relate un voyage à Lampedusa pour rendre hommage à tous les migrants morts noyés. Dans quel monde sommes-nous si nous ne sommes pas capables de passer du droit d'asile au devoir de le donner à nos frères humains ?
En octobre de cette même année, de Luca présente l'Europe comme le terrain de lutte de deux jumeaux, l'un introverti qui se rassure avec des barbelés, l'autre extraverti. Mais cette Europe ne voit pas que son seul avenir serait dans une union plus solide entre ses membres et dans une alliance avec la Méditerranée.
Le texte de mars 2019 est le plus long, avec ses quatorze pages, et c'est lui qui ouvre le recueil. De Luca présente la littérature et la musique comme des moyens pour dépasser les frontières. Dans cette Europe qui est une "zone franche de la liberté d'expression", les livres l'ont ouvert à une fraternité européenne, avec des auteurs aussi divers que Celan, Strindberg, Borges ou Camus
Le texte qui m'a le plus touché est de 2015, sans date précise, et s'intitule "Une forêt de gens." Il fait référence à un épisode de l'évangile dans lequel Jésus guérit un aveugle à Bethsaïde. Cette images des hommes comme des arbres qui marchent est pour de Luca "la plus noble image associée à la figure humaine". Il l'associe aux buissons, aux branches qui s'élèvent vers le ciel, à l'arbre généalogique, à des hommes qui viennent de loin et s'enracinent comme des arbres. Une belle méditation.
Quand j'ai refermé ce cahier, j'étais vraiment séduit par le style de l'auteur. Mais au-delà de l'émotion et de l'indignation que faire réellement de tout cela ? Quelles implications dans ma vie quotidienne, dans ce monde en mouvement, face à des hommes qui cherchent une vie meilleure et bravent tous les dangers pour venir ? Je pense qu'il faut accepter de s'ouvrir à l'autre en nous "nourrissant" de ce qu'il peut nous apporter et surtout garder des utopies pour vivre !
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