Il avait une intelligence inutile nourrie de lectures qui le maintenaient à flot dans une vie chaotique.
Je restai là, indécis, riche, milliardaire de ce néant où mes pas me conduiraient pour finir aujourd'hui ma nuit, plus tard mon existence.
Le distributeur de la station était un modèle dernier cri. Je poussai le bouton du «véritable expresso sans sucre bio petits producteurs équitable». Dégueulasse.
Je n'aime pas voir pleurer une femme, même si son mascara est waterproof.
Au fur et à mesure que les minutes passaient, nous commencions tous à comprendre, sans l'exprimer, que la réunion obligatoire, organisée par les poulets, ne ressemblait ni de près ni de loin à une réunion Tupperware.
Le crime en série [...] était le summum pour le journaleux dans l'ère du tout-sécuritaire. Après le nettoyage des banlieues, devenu une véritable guerre urbaine, l'expulsion des sans-papiers, qui hélas continuait à provoquer bien des remous et atermoiements, l'Intérieur projetait de s'attaquer à d'autres îlots de nuisance, les Roms, peut-être. (p.165)
- Ah, les quatre morts... Elle demeura songeuse, se déplia et très rapidement revint avec une calculette. [...] L'incidence sur la masse salariale est intéressante, certes, mais guère significative. Nous sommes loin, très loin du ratio que nous pouvions escompter... Elle rougit. Je veux dire que la Direction escomptait. (p.151)
Tout me revint en mémoire. Le pacte des treize. Quinze ans, frustrés, politisés à mort, apprenant à faire des cocktails Molotov, rêvant d’adhérer à la LCR, d’en découdre avec les CRS et tous les fafs qui se présenteraient. La révolution ou la mort. René nous avait garanti la mort contre 200 francs chacun, une fortune, qui seraient versés à un tueur qui le jour venu – celui de notre hypothétique trahison – nous collerait une balle dans la tête.