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Critique de Fleitour


Le portrait que Déguignet trace de lui-même intéressera tous ceux qui recherche une Bretagne sincère et vraie loin de tous les clichés , c'est la Bretagne des fermiers , des gens de mer , des écrivains comme Mona Ozouf
Il y a de l'impertinence chez cet autodidacte , de sacré doses d'humour , d'imagination , et d'énergie surtout . Un livre qui raconte une démesure, l'histoire d'une figure hors norme qui tout au long de sa vie a montré une soif , un besoin vital de savoir de tout savoir , en un autre jour il aurait pu devenir un très grand chercheur .
En le lisant c'est hommage discret a un homme indiscret .
Il était issu d'une famille de condition modeste, père fermier ; à sa naissance au bord de la ruine, perdit son bail deux mois plus tard. Il loua ensuite un penn-ty à côté de Quimper et vendait ses services comme journalier chez des fermiers pour huit à douze sous par jour.
Enfant, sa famille subit de plein fouet la misère engendrée par l'épidémie de mildiou. Il dut devenir mendiant.
La crise passée, il parvint à se faire engager dans diverses fermes comme vacher, notamment dans une ferme-école d'agriculture à Kerfeunteun. Il apprit par lui-même à écrire et lire le français : il ne savait jusqu'alors lire que le breton et le latin, appris au catéchisme. Il racontera comment il récupérait des feuilles oubliées par les autres élèves pour les déchiffrer.
En 1854, il s'engagea dans l'armée .
Il y restera 14 ans, participant à la guerre de Crimée, à la campagne d'Italie, ainsi qu'à l'expédition du Mexique. Lors de ces campagnes il eut le loisir d'apprendre l'italien et l'espagnol. Il y perfectionna aussi son français, lisant tout ce qu'il pouvait et recherchant le contact de toute personne cultivée. C'est à cette époque que se mirent en place ses idées républicaines et violemment anticléricales.
Revenu en Bretagne, il se maria et devint fermier à Ergué-Armel. Il le resta pendant 15 ans, et grâce à son ingéniosité fit de cette ferme à l'abandon une exploitation modèle. Son bail ne fut pas prorogé, à cause de ses idées et de son caractère anticonformiste.
Il fut ensuite tenancier d'un débit de boissons (il abandonna ce commerce quand sa femme mourut )puis vécu de divers métiers .
Retombé dans la misère, il passa ses dernières années à Quimper où il fréquentait la bibliothèque municipale pour y lire les journaux républicains. C'est au cours de cette période qu'il écrivit l'histoire de sa vie. Il la rédigea par deux fois : il en avait vendu un premier manuscrit à Anatole le Braz et, ne le voyant pas paraître, crut qu'il avait voulu faire disparaître son témoignage.
Il fut retrouvé mort à la porte de l'hospice de Quimper, le matin du 29 août 1905.
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