On devrait parler plus souvent de ces héros du quotidien que sont certains parents et aidants…
[Elle] est seule à crever, en rase campagne. La Beauce, mesdames et messieurs les jurés, n'est vivable que par le travail, la famille, la vie sociale, le bénévolat.
- J'en ai une autre ! (...) C'est une expression québecoise employée quand on a passé une nuit blanche à faire la fête... On dit ?...
- ...
- « J'ai passé la nuit sur la corde à linge. »
[ parents de 2 enfants adultes ]
La tristesse s'abat sur Paul. Hélène et lui seront seuls [à Noël] cette année. Pour la deuxième fois.
- Cela prouve au moins que nous ne les avons pas culpabilisés, constate Hélène.
"Nous aurions dû, pense Paul, ils auraient le sens de la famille !"
(p. 66)
A-t-elle prié pour son fils ? Non. Est-elle allée à la messe le dimanche ? Non. A-t-elle remercié la Vierge de lui avoir donné cet enfant si beau et plein de santé ? Non. Alors voilà sa punition : le bon Dieu l’a repris. Il a repris son fils unique. Punition ! Punition ! Punition !
A mes yeux, c'est lui qui faisait le mal et pas moi ! Depuis, j'ai beaucoup lu et je sais que toute guerre est précédée d'un conditionnement.
On commence par vous dire qu'un homme (votre ennemi) menace votre famille, votre pays, vos biens. Puis on vous raconte qu'il ne pense et ne ressent pas les choses comme vous : est-il même humain ? Enfin, si vous ne le tuez pas, c'est lui qui vous tuera. La fameuse logique du : c'est lui ou moi. C'est ainsi que l'on part faire la guerre, la fleur au fusil, que l'on extermine un peuple, que l'on massacre son voisin. Bien conditionné, l'homme ordinaire est capable du pire.
La chaleur du feu de cheminée, la lumière orangée diffusée par la bougie, le sapin illuminé de boules et de guirlandes, la photo de Marilyn si bien choisie et cette femme sublime qui le gâte... Il voudrait qu'une météorite tombe sur la Terre et arrête le temps sur ce bonheur ultime.
Les hommes qui battent les femmes, c’est impardonnable ! On devrait les châtrer. Pourtant je suis un humaniste, mais avec ces gens-là… Pas de pitié pour ces abrutis !
En médecine générale, on est peu sensibilisés à la violence conjugale – enfin, à mon époque, on l’était peu –, mais soudain, le diagnostic m’a sauté aux yeux. Les maux de tête, les maux de ventre, le syndrome de stress, la dépression, ses douleurs “mobiles”, sa gaieté dès que son mari partait et son angoisse, son silence, dès qu’il revenait. Je crois qu’on m’a entendu dans tout le cabinet : “C’est quoi le problème exactement ? Cette fois, Camille, tu ne sortiras pas d’ici sans m’avoir tout dit !”
Elle aimait que je lui parle de la nature, du corps humain, que je lui apprenne des vieux mots de la langue française. C’est une enfant très curieuse, très intelligente. Un week-end, nous sommes partis voir Sophie, la vieille amie de Camille, une vraie mère de substitution. Finalement, nous ne l’avons pas vue – son mari avait fait un AVC. À la place, nous nous sommes arrêtés dans un palace.