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Citations sur Les sept douleurs d'octobre (6)

Cinq Petits Tableaux.


IV
L'avenue au matin, cathédrale d'automne,
Découpe sur le ciel des vitraux flamboyants.
Une épaisse jonchée est aux deux bouts fuyants,
Rouge et jaune lueur dont le regard s'étonne.

Je m'avance sans bruit dans ce monde vermeil,
Et, sous les hauts tilleuls dont la masse s'allège,
Je regarde tomber partout, comme une neige,
Les rondes feuilles d'or et les ronds de soleil.

Menant ainsi dans l'ombre une marche étouffée,
Je trace dans cet or tant de minces sentiers
Que je crois en rentrant voir briller à mes pieds,
Miraculeusement, des bottines de fée.
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Cinq Petits Tableaux.


I
Sur les arbres et sur le sol,
Des feuilles, des feuilles !
Tout jaune, un petit arbre fol
Perd d'un seul coup plus de cent feuilles.

Rouges, jaunes, mauves et roux,
O palette claire !
Le grand vert des prés s'exaspère
Sous les branchages noirs et roux,

Et ce petit bouton de rose
Qui fleurit trop tard,
Brille dans un peu de brouillard,
Cœur frileux de l'automne rose….
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Cinq Petits Tableaux.


II
À travers prés, à travers bois,
Commence la féerie étrange de l'année.
Partout où vont mes yeux, je vois
La grande automne empoisonnée.

Les branchages tordus et noirs
Sont lentement en proie à toutes les chimies.
Les dernières roses, blémies,
Fleurissent sur des désespoirs.

Dans la jonchée épaisse et rose,
Je m'avance, et mes pieds font un étroit chemin.
Et toute tremblante, à ma main,
Une feuille se décompose….
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Tempête d'octobre


Pour remplacer partout l'ancienne verdure
Par on ne sait quel iodure,

Les feuilles mortes ont de si belles couleurs
Qu'on peut croire qu'il pleut des fleurs.

Le féroce chasseur de la vieille ballade
Parcourt cette pourpre malade.

Taïaut ! C'est la tempête, au fond du lointain d'or,
Qui passe et qui sonne du cor.

Tout s'effeuille, se tord, s'enfuit. La forêt bronche,
Le vent immense arrache et jonche.

On dirait que plus rien ne va rester debout
Dans cette grande fin de tout.

Et l'on s'en va parmi cette ivresse farouche
En courant, en ouvrant la bouche,

Avec l'âpre désir, dans ces tourbillons d'or,
De voler comme eux à la mort.
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Cinq Petits Tableaux.


V
Sous ce ciel pluvieux et rapide, l'automne
Reste flamboyante. Et le soir
Qui vient et fait cesser cet oiseau qui chantonne,
Le soir ne peut devenir noir.

Comme un vaste incendie allumé par les hommes,
Le paysage est empourpré.
Et tout le soleil reste en ce panier de pommes
Qui rutile au milieu du pré.

Rouge, rousse, orangée et jaune, et qui insiste,
La couleur ne veut pas mourir.
Parmi ce soir en flamme où j'aime tant courir,
Mon Dieu, comme mon cœur est triste.
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Cinq Petits Tableaux.


III
Je te retrouve donc, solitude fleurie
Où l'on aime parler tout bas !
Voici l'effrayante féerie,
Les soirs où la chouette crie,
Où l'automne sonne le glas.

Disparate, autrefois, d'être une jeune femme
Parmi la funèbre couleur,
Malgré ce front triste et rêveur
J'avais tout l'été dans mon cœur.
— Maintenant, voici le vrai drame.

Il faudra lentement me faire une raison,
Hélas ! et que mon cœur connaisse
Qu'il tombe, autour de ma maison,
Et les feuilles de la saison
Et les feuilles de ma jeunesse….
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