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Critique de Urgog


Après avoir dévoré les romans de Marie Laberge, je me suis plongée dans le 17 e siècle avec le premier tome de la saga historique Quand le vent soulève les coiffes des auteures Béatrix Delarue et Lorraine Lapointe. Un autre voyage en perspective sur la terre canadienne.
L'histoire de ce premier tome se passe à Paris et l'on fait connaissance avec deux fillettes, Marguerite et Madeleine qui vivent près du quartier des Halles. J'ai beaucoup aimé cette escapade dans ce Paris d'autrefois au milieu des échoppes de la rue Montorgueil ou celle du Petit-Lion.
Les rues sont animées, enchevêtrées, les foires battent leur plein et les mendiants sont partout. le pouvoir des corporations, celui des notaires, les jalousies, les dettes pleuvent sans cesse menant au désespoir les familles forcées d'abandonner leurs enfants.
Marguerite et Madeleine se retrouvent dans l'austère orphelinat de la Salpêtrière de Paris parmi une multitude d'enfants abandonnés avec le triste destin de ne plus pouvoir en sortir.
Cependant elles peuvent aller à l'école et entreprendre un apprentissage qui leur permet de s'évader hors des grands murs et d'être à l'air libre. Et puis, grâce à leur courage et mérite, la soeur supérieure leur propose une aventure incroyable, celle de partir en Nouvelle-France grâce à la dot du roi Louis XIV qui leur permettra de trouver un époux. Les préparatifs du voyage commencent et à cette époque, il était très long depuis Paris sur la Seine. Puis il faut rejoindre Dieppe, La Rochelle et enfin après trois mois difficiles en mer sur ce vaisseau d'autrefois avec passagers, animaux et bagages de toutes sortes.
J'ai adoré cette fresque historique bien racontée avec beaucoup de détails, de très belles descriptions. le Paris du 17 e siècle est riche de découvertes, les métiers des rues de Paris sont magnifiques, les mauvaises et les bonnes odeurs se mélangent d'une rue à l'autre, tout près des rôtisseries, et des marchands de gaufres. On y apprend beaucoup sur la vie des familles parisiennes, leur environnement, habitats, vêtures et traditions mais aussi ceux des campagnes et d'autres provinces.
J'ai aimé suivre Marguerite et Madeleine, fillettes très attachantes dans leurs réflexions et aventures avec leurs compagnes dans les dortoirs. Matures pour leur âge, dégourdies, elles luttent ensemble puis signent leur engagement. Léonie cette mère de famille courageuse m'a beaucoup touché et cette scène incroyable avec l'horrible notaire m'a fait trembler. Flavia la soeur apothicaire m'a plu par son caractère et j'ai appris beaucoup de ce difficile métier à la Salpêtrière. C'est un très beau roman sur la condition des enfants et des femmes sous l'Ancien-Régime, on comprend la fuite des habitants des provinces de France épuisés par les guerres du Roi et par ses prises de position sur les Huguenots en particulier.
Tous les personnages sont très bien croqués, c'est vivant grâce à de très beaux dialogues, c'est un roman haut en couleur, en odeur, en bruits et cris de toutes sortes. J'entendais les chevaux galoper, les bruits et chuchotements la nuit dans les dortoirs, les cortèges, les chants des fêtes, ceux des lavandières, les pleurs, les colères, les rires...
Les notes de bas de page permettent de comprendre les personnages historiques que nos croisons tout au long du livre comme le vocabulaire d'époque. J'ai apprécié la construction du roman en chapitres rétrospectifs qui font presque deux histoires l'une dans l'autre et qui permettent de suivre les évènements.
200 pages de bonheur et de découvertes, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai fermé le livre à regret, je vais sans aucun doute lire le second tome.





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