Au domaine de la Malaguette, c'est ainsi chaque matin, les couleurs roses de la vie s'éveillent en même temps que le chant des oiseaux qui égayent le petit-déjeuner. La tasse décorée d’Hortensias bleus attend là, bien posée en évidence, sur le plateau apportée par Mara. Elle est emplie d'un doux mélange de thé, parfumé au jasmin, que madame Feissole déguste peu à peu en s'appliquant à en apprécier le goût si particulier...
"Tous les hommes du monde ont ressenti ce que je ressens maintenant, non il n'est rien que je puisse devenir, rien que je ne puisse faire. Je contiens le monde entier, je fais ce que je veux. Si je le décide, je peux changer tout ce que va arriver : cela dépend de moi et de ce que je veux décider maintenant."
Alexander ne croit pas au destin, il croit en la force, en la vérité, au courage. C'est çà le bonheur tout simplement , c'est le choix de la liberté, le droit de choisir à ce moment-là.
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J'avais reçu un don de la lune et dans un blanchissement de douceur elle m'avait indiquée un chemin au travers de ma danse folle et désespérée...
Nuage et lune devenait un miroir fabuleux et se reflétaient dans la terre entière, les villes, les savanes et les mers. Ce don réverbérait la solitude en l'épurant de toute amertume. il nimbait l'absence de cet autre enfant tel un halo de songe et de tendresse...
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Je suis une mouette, tu sais
Je suis une mouette, tu sais...
Décoiffée par le vent
Brûlée par le soleil,
J'ai un manteau de plume
Et un chapeau de lune... Page 62
L'olivier
Caresse de Paix en semence
Les rameaux à pas de silence
Illuminent le bel été...Page 75
Extrait D'une mer à l'autre de Béatrix Delarue
La vieille dame et la mer
Elle est là au bord de la mer la vieille femme,
Le souffle court, sur ses joues des sillons de larmes
Elle s'est réfugiée, lorsque sonna l'alarme,
Des douleurs dans on coeur, une existence infâme. Page 24
Extrait D'une mer à l'autre de Lorraine Lapointe
Rue de la Tonnellerie, le sol recouvert d'un épais manteau de pureté contraste étonnamment avec la saleté habituelle des rues. C'est un fracas de cris, d'appels, de jurons, de hennissements, et la cohue des marchands, acheteurs, charrettes, bêtes, règne comme à l'accoutumée près des Halles. Des cris s'intensifient près de la tour octogonale qui abrite le pilori et les yeux se lèvent. Trois hommes sont exposés aujourd'hui, leur tête dépassant de la roue horizontale en fer. Ils y resteront deux heures de temps, soumis à la raillerie et au lancer de détritus...
"Il suffisait que je m’envole, c’était facile je n’avais qu’à lâcher la branche et prendre mon élan pour sauter dans l’immensité. Les oiseaux le faisaient bien eux, alors pourquoi ne pas essayer..."
Les deux compagnons, traiteurs en fourrure, négociaient avec les natifs du Nouveau-Monde des peaux de castor, d’élan ou de loutres maniant avec habileté le troc contre des fusils, des toiles, des couteaux de chasse. Cette fois-ci, Andicha serait de l’expédition et servirait de guide un mois ou deux dans les bois à traquer le gibier, mais il faudrait revenir avant l’hiver… ce n’était pas une grande mission pour lui, ayant l’habitude du grand portage du printemps jusqu’à l’hiver, dans le Pays d’en Haut.
Pour l’instant, il fallait décharger puis recharger. Ils iraient ensuite récupérer le canot
Le Huron apportait des ballots et des caisses contenant lard, pois, blé et biscuits. Les deux amis s’occupaient des haches, limes, fusils, plomb et chaudron.
Marie-Victoire s’approcha de l’attelage. Le plus jeune des deux la prit pour une Huronne, les yeux profonds de la jeune fille se plantèrent dans les siens.
Un instant, il la dévisagea, lui donna l’ordre de détacher le dernier chien qu’on avait oublié.
Elle s’exécuta avec joie, enlaçant l’animal reconnaissant qui jappait bruyamment. La jeune fille s’accroupit et lui donna sa pitance. L’homme s’assit à son tour, lui parla un français mêlé de dialecte amérindien. Puis il lui caressa la joue.
La voiture démarre en trombe. Quand elle repasse devant les jeunes caféiers, Christie crie quelque chose aux ouvriers. Ils applaudissent, puis se mettent à crier et à chanter de joie. Certaines femmes exécutent quelques pas frénétiques de danse.
Au même moment, des cris horribles, des glapissements démoniaques éclatent. Joséphine sent ses cheveux se dresser sur la tête et elle pousse un cri d'effroi. L'homme se retourne et croise son regard affolé par la petite lucarne.
A l'orangerie, elle pousse la porte de la galerie, sur des étagères, bien alignés plus de six cents bocaux au moins ! Dans cet endroit extraordinaire, elle s'approche et lit à haute voix: "cachou brut, colle de poisson, poudre d'arnica, mais encore roses de Provins, alcool d'aloès, huile volatile d'anis." Tant de flacons ! Voilà où vont les fleurs récoltées. Un peu plus loin, un vieil ecclésiastique assis à une table, écrit sous la dictée d'un professeur expliquant les bienfaits d'une liqueur. Il se tient debout près d'un alambic, d'un fourneau et grand nombre d'instruments inconnus....