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Quand le vent soulève les coiffes tome 1 sur 2

Beatrix Delarue (Autre)Lorraine Lapointe (Autre)
EAN : 9791038800984
Ex Aequo (10/03/2021)
4.63/5   12 notes
Résumé :
Quand le Vent soulève les coiffes est un roman d’aventures en deux tomes. Il vous emmènera de Paris en 1656 à Québec en 1670. Il vous raconte le périple de deux orphelines quittant la misère de Paris pour le Nouveau monde.
Roman historique du dix-septième siècle retraçant un épisode de l’histoire de France sous Louis XIV jusqu’au Québec. Grâce à la dot du Roi Soleil, des centaines d’orphelines, en provenance de Paris et des provinces de France vont peupler ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Après avoir dévoré les romans de Marie Laberge, je me suis plongée dans le 17 e siècle avec le premier tome de la saga historique Quand le vent soulève les coiffes des auteures Béatrix Delarue et Lorraine Lapointe. Un autre voyage en perspective sur la terre canadienne.
L'histoire de ce premier tome se passe à Paris et l'on fait connaissance avec deux fillettes, Marguerite et Madeleine qui vivent près du quartier des Halles. J'ai beaucoup aimé cette escapade dans ce Paris d'autrefois au milieu des échoppes de la rue Montorgueil ou celle du Petit-Lion.
Les rues sont animées, enchevêtrées, les foires battent leur plein et les mendiants sont partout. le pouvoir des corporations, celui des notaires, les jalousies, les dettes pleuvent sans cesse menant au désespoir les familles forcées d'abandonner leurs enfants.
Marguerite et Madeleine se retrouvent dans l'austère orphelinat de la Salpêtrière de Paris parmi une multitude d'enfants abandonnés avec le triste destin de ne plus pouvoir en sortir.
Cependant elles peuvent aller à l'école et entreprendre un apprentissage qui leur permet de s'évader hors des grands murs et d'être à l'air libre. Et puis, grâce à leur courage et mérite, la soeur supérieure leur propose une aventure incroyable, celle de partir en Nouvelle-France grâce à la dot du roi Louis XIV qui leur permettra de trouver un époux. Les préparatifs du voyage commencent et à cette époque, il était très long depuis Paris sur la Seine. Puis il faut rejoindre Dieppe, La Rochelle et enfin après trois mois difficiles en mer sur ce vaisseau d'autrefois avec passagers, animaux et bagages de toutes sortes.
J'ai adoré cette fresque historique bien racontée avec beaucoup de détails, de très belles descriptions. le Paris du 17 e siècle est riche de découvertes, les métiers des rues de Paris sont magnifiques, les mauvaises et les bonnes odeurs se mélangent d'une rue à l'autre, tout près des rôtisseries, et des marchands de gaufres. On y apprend beaucoup sur la vie des familles parisiennes, leur environnement, habitats, vêtures et traditions mais aussi ceux des campagnes et d'autres provinces.
J'ai aimé suivre Marguerite et Madeleine, fillettes très attachantes dans leurs réflexions et aventures avec leurs compagnes dans les dortoirs. Matures pour leur âge, dégourdies, elles luttent ensemble puis signent leur engagement. Léonie cette mère de famille courageuse m'a beaucoup touché et cette scène incroyable avec l'horrible notaire m'a fait trembler. Flavia la soeur apothicaire m'a plu par son caractère et j'ai appris beaucoup de ce difficile métier à la Salpêtrière. C'est un très beau roman sur la condition des enfants et des femmes sous l'Ancien-Régime, on comprend la fuite des habitants des provinces de France épuisés par les guerres du Roi et par ses prises de position sur les Huguenots en particulier.
Tous les personnages sont très bien croqués, c'est vivant grâce à de très beaux dialogues, c'est un roman haut en couleur, en odeur, en bruits et cris de toutes sortes. J'entendais les chevaux galoper, les bruits et chuchotements la nuit dans les dortoirs, les cortèges, les chants des fêtes, ceux des lavandières, les pleurs, les colères, les rires...
Les notes de bas de page permettent de comprendre les personnages historiques que nos croisons tout au long du livre comme le vocabulaire d'époque. J'ai apprécié la construction du roman en chapitres rétrospectifs qui font presque deux histoires l'une dans l'autre et qui permettent de suivre les évènements.
200 pages de bonheur et de découvertes, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai fermé le livre à regret, je vais sans aucun doute lire le second tome.





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Quand le vent soulève les coiffes
Les Orphelines du Roy soleil Tome 1
Editions Ex Aequo 225 pages
J'avais beaucoup aimé L'âme du Manguier de l'auteure Béatrix Delarue, je retrouve sa plume dans ce roman écrit avec sa co-auteure Lorraine Lapointe.
Déjà, le titre magnifique et la couverture interpellent...Quand le vent soulève les coiffes...
Nous sommes à Paris au 17 e siècle. L'histoire commence autour du Quartier des Halles où les nombreux boutiquiers tentent de gagner leur vie. Nous suivons Léonie qui va livrer les commandes de son époux dans les beaux quartiers avec forces détails et débauches d'odeurs, de couleurs et de bruits divers.
Le Paris du 17 e siècle est vraiment très bien décrit à travers deux familles amies, les Berthier et les Deschamps.
Nous apprenons beaucoup sur leurs vies quotidiennes, sur la puissance des corporations, les multiples métiers, le dur labeur mais aussi les traditions populaires, les fêtes marquées par la religion omniprésente, les repas, la vêture, l'habitat, les soins etc. La différence entre certains métiers, les passe-droits, les impôts et taxes multiples et la concurrence est très difficile.
Les familles mènent une vie simple mais heureuses jusqu'au jour où des drames viennent frapper à leur porte. Je ne dévoilerai pas l'intrigue mais à chaque page, j'avais envie d'aller à la suivante pour connaître l'aboutissement. Malgré tant d'efforts, les deux familles ne peuvent garder leurs enfants.
Madeleine et Marguerite se retrouvent à l'Hospice de la Salpêtrière qui est à cette époque un orphelinat avec une école où l'on rentre avec un certificat de sa paroisse. D'autres y sont abandonnés ou ramassés dans les rues de Paris. Parmi cette multitude d'enfants de la naissance à 12 ans, les deux fillettes reçoivent une bonne éducation, apprennent à lire, écrire, broder. L'endroit est géré d'une main de fer par des femmes, le plus souvent veuves, qui ne sont pas sans mérite par la situation de très grande pauvreté de l'époque.
Malgré la difficulté, le manque de nourriture, le froid, les caractères forts, les talents, l'amitié et la solidarité des deux jeunes filles leurs permettent de survivre au épidémies, et décès nombreux.
Beaucoup d'humour parfois, de rires, le caractère de l'une et l'autre se complète vraiment bien. Je les imaginais en lisant où l'enfance n'est pas loin malgré des responsabilités si jeunes.
Je les voyais à travers les mots des auteures Béatrix Delarue et Lorraine Lapointe, personnages vrais, il paraît puisqu'elles ont vraiment embarqué lors de ce jour mémorable de l'année 1670 sur ce splendide vaisseau.
Lorsque le roi Soleil débute son règne en 1661, la Nouvelle-France, découverte par Jacques Cartier, ne compte que très peu d' habitants, Louis XIV, favorise le départ entre 1663 et 1673, d'une multitude de jeunes femmes dont l'objectif est de les marier pour peupler sa colonie. Jean-Baptiste Colbert, ministre du Roi, eut alors l'idée de recruter des orphelines dans les hospices de charité du Royaume. Un contrat de mariage signifiait une dot, une terre avec un foyer et des privilèges qui étaient inexistants en métropole.
Après de nombreuses péripéties dans Paris, Marguerite et Madeleine sont choisies pour traverser l'océan avec d'autres passagères.
Dans ce roman, je me suis attachée au personnages de Léonie qui se démène tant qu'elle peut pour sauver ses enfants et Marguerite, un peu plus rebelle pour son époque... J'ai adoré suivre l'incroyable Flavia et son métier difficile auprès des fillettes de la Salpêtrière.
Nous suivons également l'émouvante Madelon fuyant les guerres de religions. La Bourgogne et la Champagne sont bien représentées avec leurs dialectes qu'elles transportent de l'autre côté de l'océan.
Ce roman est agréable, très bien documenté. Chaque chapitre est daté, avec un titre.
Des explications permettent de comprendre le vocabulaire différent du 17 e siècle. Il est en partie écrit dans un français qui utilise beaucoup de mots, correspondants à ce siècle.
J'ai apprécié la correspondance des filles pendant leur long voyage et toutes les péripéties rencontrées dans l'humidité constante, la puanteur en fond de cale, les animaux...et malgré tout l'immense joie d'arriver en terre promise !
Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. J'ai appris beaucoup sur cette incroyable histoire des 'Filles du roi" dont certaines étaient très jeunes, 14, 15 ans.
J'avais oublié que le 17 e siècle était l'heureuse époque des chansons, danses et devinettes, certaines racontent des faits historiques. Mon grand-père chantait une chanson vieille de cette époque que j'ai noté sur un carnet.
J'ai quitté à regret cette fresque historique des rues de Paris, de la Salpêtrière, ce long voyage vers la liberté !
Le livre renvoie à la fin au blog de l'une des auteures Béatrix Delarue, je trouve l'idée très bonne pour avoir d'autres explications sur les romans.
www.adlitteram.over-blog.com

Je vous conseille vraiment ce roman, c'est un coup de coeur !













Lien : https://chatvire.blogspot.com/
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Mon avis

Je remercie les Editions EX AEQUO et en particulier Catherine Moisand de m'avoir donné l'opportunité de lire, en service de presse, « Quand le vent soulève les coiffes », roman de Béatrix DELARUE et Lorraine LAPOINTE.



Etant férue d'Histoire et en particulier de livres ayant pour thème « Les Filles du Roy », j'ai lu un grand nombre d'ouvrages sur le sujet mais celui-ci, dont le titre et la très jolie couverture m'ont de suite interpellée, sort vraiment du lot.

Les auteures nous emportent en 1656 dans les rues de Paris, sales, boueuses et malodorantes peuplées de pauvres gens.

Nous faisons connaissance avec les familles de nos deux héroïnes : Madeleine et Marguerite. La première est fille d'un tailleur et d'une couturière et la seconde celle d'un artisan savetier. Les deux familles vivent heureuses malgré les dures conditions d'existence de l'époque et la concurrence, la jalousie entre les artisans et commerçants du quartier des Halles à Paris. Nous découvrons les drames que ces familles vont connaître faisant ainsi basculer le destin des jeunes filles.

Béatrix DELARUE et Lorraine LAPOINTE décrivent avec moult détails et explications très intéressantes, la pauvreté, la vie ô combien difficile du peuple
face au luxe des bourgeois proches du Roi. Certains, ne pouvant nourrir leurs familles, doivent abandonner leurs enfants, des veuves désargentées sont contraintes de demander asile à l'Hospice de la Salpétrière. Madeleine et Marguerite sont alors placées dans cette institution où elles reçoivent une bonne mais stricte éducation et apprennent un métier.

Toutes deux sont fortes, courageuses, déterminées, authentiques et se lient très vite d'amitié. Leurs efforts leur permettent d'être choisies par le Roi Louis XIV qui leur attribue une dot et les envoient trouver un époux au Québec afin de peupler la Nouvelle France.

Nous voyageons, au fil des mots de Béatrix et Lorraine, de Paris à Dieppe puis La Rochelle et sur la frégate Ste-Hélène où nos héroïnes rencontrent des jeunes femmes venant de diverses provinces de France et avec lesquelles elles partagent le quotidien et de nombreuses aventures face aux tempêtes, au froid, aux maladies durant la longue traversée en mer.

Les auteures emploient certains termes en ancien Français ou en patois dont les significations sont indiquées en bas de page, ce qui aide vraiment à la compréhension du texte.

Béatrix DELARUE et Lorraine LAPOINTE nous offrent un très beau roman historique écrit à quatre mains, inspiré de faits réels en mêlant l'Histoire de notre Pays et du Québec à celle d'un grand nombre de jeunes femmes qui sont parties avec l'espoir de liberté et d'une vie meilleure, dans des contrées lointaines devenant ainsi les ancêtres des habitants de la colonie.



J'ai ADORE ce roman historique extrêmement bien documenté et fort intéressant, dont les descriptions précises, tant des personnages, des vêtements, des coiffures mais également des us et coutumes du XVIIème siècle, des plantes médicinales, des paysages et de la vie à l'Hospice de la Salpétrière, nous permettent de les imaginer aisément : un vrai régal pour le lecteur.

J'ai dévoré ce premier opus en deux soirées et j'ai hâte de découvrir la suite de cette magnifique saga dont je ne manquerai pas de vous donner mon avis très bientôt.

Un excellent moment de lecture et un COUP DE COEUR pour moi.



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Blog : leslecturesdecerise74.over-blog.com





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Quand le vent soulève les coiffes
Tome 1 & Tome 2

Deux superbes romans historiques qui retracent les péripéties et la vie de jeunes femmes qui ont contribué à peupler les colonies françaises, notamment ici, la Nouvelle-France.
Un pan d'Histoire, sous le règne de Louis XIV, raconté avec brio qui nous fait découvrir ce qu'était la vie dans ce Paris miséreux, l'épopée et les conditions de voyage de ces pionnières et l'installation de ces dernières ayant pour mission de peupler le Nouveau Monde.
C'est grâce à Jean Talon, Intendant de cette nouvelle contrée, que l'aventure va démarrer. Homme ambitieux, il a, à coeur, de faire de la Nouvelle-France un endroit prospère en le pacifiant et en le re peuplant. Après avoir exposé son idée auprès de sa Majesté, des jeunes filles pauvres, qu'on appellera les « Filles du Roy », vont être sélectionnées et sollicitées pour se marier. Soit issues d'orphelinats, de maisons de Charité où elles ont reçu une éducation stricte, sachant lire, écrire, compter et travailler ; soit venues du fin fond des Provinces où elles ont appris un métier, c'est fortes de tous leurs acquis qu'elles accepteront de partir avec pour mission de peupler et façonner les colonies. Rêves, espoir, mariage et vie meilleure sont dans toutes les têtes et c'est pendant le long voyage en mer qu'elles vont apprendre à se connaître et sympathiser.
Roman Historique en 2 tomes, écrit à 4 mains par deux descendantes de ces jeunes aventurières, Beatrix Delarue vivant en France et Lorraine Lapointe Canadienne. Bravo mesdames, vous pouvez être fières de vos courageuses aïeules.
Un véritable témoignage que l'on ne peut lâcher tant la vie de ses pauvres filles est incroyable, passionnante et force l'admiration et le respect. Des toutes jeunes filles qui abandonneront tout pour partir vers l'inconnu avec une soif de Liberté, d'Indépendance, d'Espérance, de Renouveau. Elles recevront une dot royale et entreprendront alors un périple d'abord en France afin d'embarquer sur la frégate la Sainte-Hélène, qui les emmènera vers leur destinée. Une traversée en mer, difficile, jonchée de maints épisodes périlleux. Elles seront recueillies à leur arrivée chez des dames de noblesse, ou dans des congrégations en attendant de pouvoir sceller leur destinée avec des prétendants. Des contrats de mariage seront signés entre les 2 parties, mais toutefois rétractables au cas où ça n'irait pas.
Deux ouvrages témoins, d'une grande importance, qui offrent aux descendants actuels, le privilège de connaître leurs racines.
J'ai adoré !
Un grand merci aux Éditions Ex Aequo et tout particulièrement à Catherine Moisand pour son envoi en SP.
Mes résumés :
Quand le vent soulève les coiffes
Tome 1 - Les Orphelines du Roy soleil
Le premier tome relate l'histoire de deux petites filles Madeleine et Marguerite à qui normalement la vie devait sourire, toutes deux aimées par des parents qui, s'ils ne sont pas riches, ont dû moins des métiers, chacun possédant une échoppe, l'un savetier, l'autre tailleur. Mais dans ce Paris du XVIIe siècle où les quartiers sont sales, puants et pas sûrs, où le Roy Louis XIV fait la chasse aux Huguenots, tout espoir de faire fortune est insensé et il en faut très peu pour que tout s'écroule. La mort en couches de la mère de Madeleine, la disparition du père de Marguerite et leur vie bascule, la misère sévit et c'est à l'orphelinat de la Salpêtrière que les deux fillettes vont se retrouver. Dans un climat d'études et de discipline strictes, elles vont grandir et se tourner chacune vers un métier. L'une s'exercera à celui de lavandière au bord de la Bièvre, la seconde apprendra les plantes et leurs bienfaits dans le Jardin du Roy en vue d'être aide-apothicaire.
A 14 et 16 ans Marguerite et Madeleine vont recevoir une dot royale à condition d'accepter de faire partie du convoi en partance pour le Nouveau-Monde. Nous allons traverser la France en leur compagnie, y retrouver bien d'autres jeunes filles venues du fin fond de leurs provinces, découvrir les patois et dialectes qui existaient à l'époque. Unies, joyeuses et pleines d'ambition, toutes ces demoiselles arriveront à Dieppe et à La Rochelle pour y embarquer sur la frégate la Sainte-Hélène, où elles vont naviguer dans des conditions d'hygiène épouvantables, voire traumatisantes. Arriveront-elles à bon port ?
Quand le vent soulève les coiffes
Tome 2 - Les Demoiselles du grand Yahndawa
Voilà 3 mois que les filles Du Roy ont embarqué à bord de la frégate La Sainte-Hélène, le voyage a été éprouvant, les conditions de promiscuité, manque d'hygiène, les fièvres, maladies et mal de mer en ont usé plus d'une mais de belles amitiés se sont créées, elles ont appris à se connaître, se sont entre aidées et ont pu admirer ce qu'est le dur métier d'un équipage. Et puis un jour enfin, Terre ! Elles viennent d'accoster et admirent le quai où fourmille une foule active. Marguerite, Madeleine, les autres orphelines de la Salpêtrière et certaines provinciales sont aussitôt prises en charge et vont demeurer chez Dame Gasnier, amie de Jean Talon. Elles vont y séjourner pour se reposer, se refaire une santé en attendant d'y rencontrer leurs éventuels partenaires en vue d'un mariage.
Elles vont découvrir ce pays où les paysages sont grandioses, le fleuve immense et les hivers redoutables. Vont-elles enfin réaliser leurs rêves ? Fonder une famille ? Un vent de Liberté soufflera-t-il dans les coiffes ?

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« Quand le vent soulève les coiffes – les Orphelines du Roy Soleil » Tome 1

écrit à quatre mains, cet opus historique de Béatrix Delarue & Lorraine Lapointe, nous plonge dans les migrations de la population féminine dès l'an 1670, entre la France et le Québec.

L'avantage majeur de ce roman historique :

les personnages défilent sous nos yeux comme dans un film : les couleurs, les sons, les odeurs nous parviennent dans leur beauté naturelle, dans le flot ininterrompu de la vie ! On les entend respirer, toucher, souffrir, se réjouir, brûler d'impatience comme dans un Opéra !

Marguerite et Madeleine sont les deux héroïnes : quel courage, quelle soif de vivre ! Elles croquent leur vie, la devancent, la surmontent, la subliment ! On suit leur parcours depuis l'hospice de la Salpêtrière jusqu'en Nouvelle France.

Superbe travail historique et sociologique de la part des deux auteures qui nous restituent le Paris du 17ᵉ siècle qui vit Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, arpenter ses ruelles et ses lieux emblématiques.

« Paris 1666 (Molière n'a plus que 7 ans à vivre) l'hiver est glacial ! Marguerite et Madeleine sont confiées à l'Hospice de la Salpêtrière. Elles poursuivent un apprentissage, l'une comme lavandière au bord de la Bièvre et l'autre comme aide-apothicaire dans le Jardin du Roy. »

En 1670, Marguerite et Madeleine ont 14 et 16 ans. Elles reçoivent une dot royale, traversent la France. Elles vont ainsi rejoindre, par Rouen, du Havre à Dieppe puis escale à La Rochelle, dernier bastion de la terre française.

Admiration, puis mal de mer, toutes les jeunes filles s'agitent sur le pont du bateau qui quitte la France. Bénéficiant, comme des centaines d'orphelines, de la dot royale de Louis XIV, elles peuvent embarquer dans le port de la Rochelle à bord de la frégate Sainte-Hélène. Leur destination, pleine de promesses, sera le nouveau monde, le bienheureux Québec !

En effet suite à une volonté du Roi Louis XIV, le monarque décide d'engager « une politique d'immigration en faveur de la Nouvelle-France et prend en charge le recrutement de filles pour s'établir, fonder un foyer et développer la colonie. Les volontaires âgées de 15 à 30 ans reçoivent une dot comprenant une somme importante pour l'époque et un coffret d'accessoires personnels. 

Sur 10 000 immigrants en Nouvelle-France, on compte 2000 femmes. 20 % ont moins de 30 ans et la moitié entre 15 et 25 ans. Plusieurs provinces de France sont représentées, le plus grand nombre provient de la Rochelle, puis des villes de Paris, Saint-Malo, Rouen, Nantes, Dieppe et Bordeaux en ordre décroissant. Ils viennent entre autres des campagnes du Poitou, de la Bourgogne et de la Franche-Comté. L'origine sociale est diversifiée dont 3 % de nobles et 12 % de bourgeois. »

« Les filles sont instruites, plus de 260 d'entre elles savent lire et écrire, peuvent amasser le pécule des fruits de leur ouvrage. Elles sont libres de partir ou rester à l'hospice. 15 % sont issues de la noblesse, lorsque le père décédait dans toutes les couches de la société française, la famille sombrait… C'est ainsi que Madeleine et Marguerite, nos deux héroïnes, pensionnaires de l'école Sainte-Claire de la Salpêtrière purent choisir leur destin, grâce à la dot du Roi Louis XIV. »

Pêle-mêle, partageons leur carnet de voyage :

« la fête de la Marie-Madeleine, à bord de la frégate :
 La chanson composée par Madeleine, accompagnée à la flûte par Marguerite a beaucoup de succès, chacun y va d'un couplet dans sa langue. »

« Soudain, la brume se dissipe, la banquise apparaît sur la mer d'huile. le soleil perce à nouveau, réchauffe le coeur des passagers stupéfaits devant la beauté du spectacle… Bienvenue à Terra-Nova, prononce avec un fort accent breton, un marin-pêcheur… La frégate s'engage dans le golfe Saint-Laurent. »

« Brutalement, on ressent une secousse sur tout le navire, les passagers sont projetés les uns sur les autres, la Sainte-Hélène vient de s'imbriquer dans des rochers, enserrée comme dans un étau. La frégate craque avec fracas, puis s'immobilise en rendant l'âme… Marguerite suit des yeux la lumière de la lanterne. Nicollas Langlois, médecin, vient de lui sauver la vie. Brusquement, le passage vers la Sainte-Barbe s'ouvre, des hommes crient :
– Il faut sortir sur le pont !

Dans le petit matin, rassemblés pour constater que la Sainte-Hélène est toujours à flot − ils sont pourtant vivants… »

NOUVELLE-FRANCE, 18 AOÛT 1670

Le décor majestueux s'offre à leurs yeux étonnés : des monts semblables à d'immenses mamelons, un ciel bleu clair d'azur et la terre qu'ils n'ont pas vue depuis de longues semaines. Devant ce spectacle éblouissant, les femmes agitent leurs mouchoirs de cou…

Un vieil homme, fumant une pipe faite d'une racine évidée :
– Bienvenue en Nouvelle-France !

Et le dernier mot de ce premier tome est pour Madeleine :

« Tout est majestueux ici, ce ne sont que de grands espaces, de grandes mers, je ne sais si je m'habituerai… » 

De manquez pas le tome 2 de cette aventure hors norme, il a pour nom mystérieux :

« Les Demoiselles du grand Yahndawa ! »

Bravo à Béatrix Delarue & Lorraine Lapointe, pour leur travail minutieux si riche en documentations de toutes sortes. Félicitations pour leur talent de narratrices d'une époque et d'une destination fascinante, le Québec du nouveau monde !
Lien : https://editions-exaequo.fr/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Rue de la Tonnellerie, le sol recouvert d'un épais manteau de pureté contraste étonnamment avec la saleté habituelle des rues. C'est un fracas de cris, d'appels, de jurons, de hennissements, et la cohue des marchands, acheteurs, charrettes, bêtes, règne comme à l'accoutumée près des Halles. Des cris s'intensifient près de la tour octogonale qui abrite le pilori et les yeux se lèvent. Trois hommes sont exposés aujourd'hui, leur tête dépassant de la roue horizontale en fer. Ils y resteront deux heures de temps, soumis à la raillerie et au lancer de détritus...
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A l'orangerie, elle pousse la porte de la galerie, sur des étagères, bien alignés plus de six cents bocaux au moins ! Dans cet endroit extraordinaire, elle s'approche et lit à haute voix: "cachou brut, colle de poisson, poudre d'arnica, mais encore roses de Provins, alcool d'aloès, huile volatile d'anis." Tant de flacons ! Voilà où vont les fleurs récoltées. Un peu plus loin, un vieil ecclésiastique assis à une table, écrit sous la dictée d'un professeur expliquant les bienfaits d'une liqueur. Il se tient debout près d'un alambic, d'un fourneau et grand nombre d'instruments inconnus....
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Si tu peux t'en aller, alors va ! Regarde cette misère, je me demande si nous n'allons pas mourir et tomber comme des mouches. Ton père m'a laissé une belle somme pour toi. Elle te revient et tu pourras en disposer comme tu voudras. Tu auras une meilleure vie de l'autre côté.
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Quand le vent soulève les coiffes, il apporte avec lui le souffle de la liberté !
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