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Critique de Folfaerie


Je poursuis mon exploration du Nature Writing version Frenchie : après Yves Berger et Armand Farrachi (qui parlait d'ours lui aussi), voici un jeune touche à tout, naturaliste, peintre, qui est parti voir les ours en Alaska il y a une dizaine d'années pour en rapporter ce livre.

Avis aux amateurs d'air pur et de paysages grandioses, de randonnées sauvages en forêts et de créatures aussi délicieusement dangereuses que les ours.

Fabrice à 26 ans, il est chômeur et pense que c'est le moment idéal dans sa vie pour aller photographier les ours en Amérique du nord. En lisant ses motivations au début du livre, je ne pouvais pas être plus en accord avec lui. A qui rêve d'une nature vraiment sauvage, il faut quitter la France, et surtout si vous avez envie d'ours. Ce n'est pas notre malheureuse population d'ursidés, recroquevillés dans les quelques lambeaux de terres encore sauvages des Pyrénées, qui peut contenter le naturaliste épris des plantigrades.

Avec peu de moyens financiers mais un grand sens de la débrouillardise, voilà notre jeune Français fraîchement débarqué en Alaska; Il y fera de chouettes rencontres avec les autochtones, goûtera aux joies de la randonnée en solitaire et connaîtra aussi quelques mésaventures et déconvenues. Mais Fabrice Delécluse ne s'attarde guère sur ces derniers points, préférant conter ses émotions face aux premiers animaux croisés. Curieusement, ce ne sont pas les plus gros les plus visibles, à tel point qu'il surnomme, par exemple, l'ours noir "le fantôme de l'Alaska" ! En plus des mouches noires et des moustiques (ceux-là, on ne peut guère les éviter), Fabrice peut tout de même admirer nombre d'oiseaux et de petits mammifères.

Mais c'est évidemment avec les seigneurs de la forêt -ours, loup, élan - que les scènes seront parmi les plus belles.

C'est un récit écrit fort simplement dans lequel observations et réflexions se mêlent. le jeune auteur a su évité l'écueil classique, à savoir ne parler que de lui, de sa vie, ses expériences etc. pour mettre en avant les différences de ces mondes opposés. Car la conception de la nature que l'on peut avoir en France diffère radicalement de celle d'Amérique du nord, même si le constat est parfois amer là-bas aussi. Son discours franc et direct sur la bêtise humaine et la gestion de la biodiversité à la française m'avaient beaucoup plu. Et puis contrairement au récit de Pete Fromm (Indian Creek), vous ne trouverez dans ce récit qu'un témoignage respectueux et admiratif sur la vie sauvage. Point d'exploits à la Daniel Boone, ni de scènes de chasse... Bref, un livre que j'ai beaucoup aimé.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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