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Critique de Mermed


Un petit monde entouré par la mer, un monde sûr, contrairement à un mauvais continent, plein de dangers. On respire une atmosphère lointaine dans Elias Portolou, faite de montagnes insidieuses, d'une nature qui peut devenir maléfique, aussi de sentiments profonds et dévastateurs.
Deledda décrit les personnages de manière à les rendre presque vivants sous nos yeux.

Ce qui frappe au-delà du style apparement sec, c'est la capacité à suggérer, à travers des actions et non des descriptions, les ambiances, l'histoire et les bouleversements intérieurs à la fois d'Elias, mais aussi des autres personnages, réussissant ainsi une intrigue complexe composée de nombreux fils conducteurs pour définir parfaitement le microcosme dans lequel se déroule l'histoire.

La nature est l'arrière-plan de ce théâtre, dans lequel les acteurs jouent leur travail et si Elias est la représentation de la véhémence et de la culpabilité, de la volonté vaincue par la passion, Maddalena, la femme de son frère, devient tantôt la victime et tantôt la tentatrice, la pure colombe et le pécheur.
Deledda ne s'érige jamais en juge, elle se borne à décrire, dans les moindres détails, les réalités possibles – à propos d' Elias elle nous mène à la pitié, à la colère, ou à la compassion.

Elias devient la Sardaigne puis le monde entier ; Deledda devient la porte-parole d'un malaise universel, elle raconte une époque, décrit ce qui existe réellement, mais ne se limite pas à cela, elle réussit d'une manière presque magique à laisser respirer les émotions, générant une empathie chez le lecteur qui conduit à la souffrance avec les personnages, non seulement pendant la lecture, mais aussi après.

le style, je me répète, est moderne et minimaliste, il ne faut pas commettre l'erreur de séparer les éléments qui composent le roman, car s'ils sont analysés singulièrement, ils apparaissent redondants et excessifs, la maîtrise de Deledda réside entièrement dans la création d'une alchimie telle qu'elle fasse de l'ensemble un produit d'une intensité évocatrice rare.

Ne passez pas à côté de Grazia Deledda, chaque fois que je la lis, je me pose la question suivante: Geoges Bernanos l'avait-il lue ?
Lien : http://holophernes.over-blog..
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