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Critique de Caro44


Après Un parfum d'herbe coupée qui m'avait beaucoup plu, le sujet du nouveau roman de Nicolas Delesalle m'a immédiatement interpellée.

L'auteur y évoque des scènes vécues en tant que grand reporter au cours d'une semaine de déconnexion totale, sur un bateau. Ce voyage en Cargo, de la mer du Nord à Istanbul, est l'occasion d'une totale décompression, de se retrouver face à lui-même et aussi face à la page blanche.

Il égrène les souvenirs de lieux, de rencontres, essentiellement des environnements de conflit, de guerre ou de chaos, dans des pays le plus souvent en crise, aux 4 coins de la planète.

Comme ses mots convoquaient des images délicieuses, souvenirs d'enfance et autres madeleines de Proust dans Un parfum d'herbe coupée, la langue de Nicolas Delesalle dans ce roman a le pouvoir de rendre terriblement vivants et proches les événements évoqués, dans toute leur horreur le plus souvent mais avec un détachement du au temps, à la distance peut-être. Sans doute aussi parce que tout un chacun a déjà vu, au détour d'un journal télévisé ou d'un documentaire, ces scènes choquantes de famine, pauvreté, guerre et exactions qui à force se banalisent. En tous cas les mots frappent juste, et j'ai aimé ce regard du journaliste professionnel, qui contraste avec les images sans filtre auxquelles on est fréquemment confronté.

A cheval entre roman et documentaire, ce récit est aussi celui d'une aventure intérieure, d'un moment pris pour être face à soi, changer le cours du temps, ralentir l'action et privilégier la réflexion.

Cette expérience du voyage en cargo me fascine en même temps qu'elle me rebute. Nicolas Delesalle en tire un très beau texte, qui m'a beaucoup touchée.
Lien : https://mesmotsmeslivres.wor..
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