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Val Grégoire, petite ville au nord du nord de la forêt boréale, au Canada, sous la coupe de la famille Desfossés. Val Grégoire où les habitants finissent par se convaincre qu'ils sont des ouananiches (saumon d'eau douce incapable de migrer). On ne quitte pas Val Grégoire ou alors on y revient immanquablement.

Louise étouffe dans ce lieu et dans sa famille, bigote à outrance. Sa seule bouffée d'oxygène sont les deux copains qu'elle se fait à l'école, Marco, un Desfossés, fils du maire et Laurence, dont le frère Willy va être à l'origine de la catastrophe qui pèsera lourd pour la suite.

L'histoire s'ouvre sur le retour improbable de Louise qui avait fini par fuir à Montréal. Elle croise Wendy, soeur de Laurence et comprend vite la situation de cette jeune femme un peu simplette, ce qui va la décider à repartir en l'emmenant avec elle.

Plusieurs personnages prennent la parole à tour de rôle, sans souci chronologique ; à chaque narrateur et époque différente, les évènements du passé se dévoilent un peu plus jusqu'à donner une claire vue d'ensemble.

Le coeur du livre c'est l'amitié indéfectible entre Louise, Laurence et Marco ; ils sont inséparables et les deux garçons promettent à Louise de la rejoindre lorsqu'elle part en douce pour Montréal. Ils ont en commun des familles plutôt déjantées et déstructurantes. La force de caractère de Louise leur sert de moteur.

Les habitants de Val Grégoire suivent de près les évènements, supputent et commentent ce qu'ils croient savoir et ils n'hésiteront pas à aider Louise lorsque le moment sera venu des règlements de compte. Je dois dire que, vu tout ce qui avait précédé, j'ai apprécié la fin même si elle n'est pas morale.

Le style de narration maintient une tension qui pousse à tourner les pages, mais ce qui m'a le plus emballée dans ce roman, c'est la langue, directe, inventive, savoureuse.

Un auteur à découvrir.
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Le pacte de Marco, Louise et Laurence

Trois adolescents se promettent de faire leur vie loin de ce coin perdu du Canada où ils étouffent. En suivant les pas de Marco, Louise et Laurence, Nicolas Delisle-L'Heureux raconte une amitié qui va virer au drame dans une société loin d'être émancipée.

Commençons par planter le décor, essentiel dans ce roman. Nous sommes en 1956, une année qui a marqué le narrateur, «puisque c'est celle où nous avons commencé à naître, infatigablement, comme une diarrhée mal soignée» à Val Grégoire, une de ces cités loin de tout, qui a poussé comme un champignon, dans le Nord du Québec. «Après L'hôtel de ville on y construisit l'épicerie, l'école primaire, puis secondaire, la piscine, l'aréna, le poste de police, la caserne de pompiers, la station-service, les rues asphaltées, les ballons qui roulent devant la voiture à la dernière seconde, les panneaux de limite de vitesse, le bureau des examens de conduite. On vit apparaître un des hôpitaux les mieux équipés de la province, une prison tout inclus (avec buffet à volonté, activités de groupes tous les matins et spectacles amateurs des geôliers le vendredi), un asile psychiatrique tout ce qu'il y a de plus innovant, ainsi que la Plaza du monde, un centre commercial fait sur le long où on vendait du linge comme on en voyait à la télé.» La dynastie Desfossés a mis la main sur la mairie et règne sur la communauté. C'est au tour de Jean-Marc, qui n'est pas le plus fûté, d'entrer en scène. Avec son épouse Marie-Pierre, ils sont à l'origine du désastre à venir, en mettant au monde, de 1972 à 1978, «comme de vilains lapins, sept garçons: Ricardo, Julio, Bruno, Théo, Mario, Léo et Marco – ils l'expliquaient avec le plus grand sérieux: "Le o, c'est pour l'onneur."»
C'est Marco, le dernier de la lignée, qui va s'acoquiner avec Louise Fowley et Laurence Calvette, formant un trio aussi inséparable qu'improbable. Ils essaient de tuer leur ennui et leur scolarité médiocre en participant à quelques mauvais coups. Mais l'élément déclencheur du drame à venir, est une virée durant laquelle Louise perdra sa virginité. Pas avec Laurence, comme la logique le voudrait, mais avec son grand-frère William qui va la forcer et la mettre enceinte.
Une situation que Louise gère en prenant la fuite pour Montréal, espérant que ses deux amis la suivront bientôt. Mais si Marco et Laurence disparaissent effectivement et sont officiellement portés disparus, personne ne sait ce qui leur est arrivé.
La seconde partie du roman, qui court sur une quinzaine d'années, fera la lumière sur ce «traumatisme collectif jamais convenablement soigné et qui a gangrené l'âme de la ville.» On y verra Louise revenir à Val Grégoire. Pour se venger ou pour retrouver la trace de ses amis d'enfance?
Nicolas Delisle-L'Heureux met habilement en place les pièces du puzzle, dévoilant peu à peu ces destins bousculés jusqu'à l'épilogue très réussi. Des amitiés adolescentes au poids du déterminisme social, de l'envie de fuir un environnement désespérant à la force des liens familiaux, l'auteur réussit à dresser un vaste panorama de quelques questions existentielles majeures. Servi par l'exotisme de la langue, il confirme avec ce second roman toutes ses qualités de narrateur. Une belle réussite!


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Une histoire d'amitié entre trois personnages, de l'enfance à l'âge adulte, voilà qui au départ n'est pas vraiment le genre d'histoire qui me plaît le plus, mais un coin reculé du nord-est canadien, cela me parle plus. Louise, arrivant enfant dans la petite ville de Val Grégoire, aux confins du canada, près du Labrador, ne se sent pas à sa place, ni en classe, ni dans sa famille, mais se lie vite d'amitié avec Laurence et Marco, deux garçons aussi dissemblables que possible. Et pourtant, leur trio fonctionne, se fait remarquer et bâtit des rêves d'avenir, loin de Val Grégoire. Car une sorte de malédiction semble peser sur les habitants de la ville, qui tels des ouananiches, ces saumons qui vivent seulement en eau douce, même si l'accès à la mer ne leur est pas bloqué, ne réussissent jamais à quitter leur région.
Le roman est fort bien construit puisque partant d'un événement intrigant, quand Louise est adulte, il revient sur son enfance, puis, vers le milieu du roman, amorce une explication à ce qui s'est passé au début, avant, au final, de dénouer le tout. Les personnages sont forts, fascinants, et les lieux le sont tout autant. Mais ce qui est le plus remarquable, c'est la langue utilisée par l'auteur, pleine d'imagination, de couleurs et de fureur. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il nous régalera de nouveau de ses mots.
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S'il est une langue – ou dialecte ? – que j'adore, c'est bien le français du Canada. A la lecture du roman de Nicolas Delisle L'heureux "Un grand bruit de catastrophe", j'ai retrouvé intact cet engouement lié à un séjour professionnel dans ce pays il y a quelques années. La musicalité de son écriture, son vocabulaire imagé m'ont enchantée.

L'histoire de Louise et de ses amis est certes noire, très noire même. Et pourtant, l'écriture, la construction très intéressante, l'humour disséminé çà et là rendent lumineux ce récit d'amitié. Une amitié née à Val Grégoire, tout au nord de la forêt boréale, entre Louise Fowley, Marco et Lawrence, un trio inséparable jusqu'à ce que…un événement, oui L'événement… le trio éclate, la famille de Louise quitte la région. Ce serait dommage d'en connaître davantage. Il est important de se laisser porter par cette histoire tragique animée par des personnages attachants, voire fascinants. Des personnages prisonniers, comme les ouananiches, ces saumons arrêtés dans les eaux douces – en quelque sorte fil conducteur de ce récit – qui rêvent de briser les chaînes de leur atavisme familial.

Ce roman est d'une grande beauté, on y ressent l'attrait des grands espaces, la profondeur des drames familiaux, l'esprit de vengeance qui va ramener Louise sur ces terres quittées quelques années auparavant. J'ai eu l'impression d'admirer une fresque, d'écouter les voix chantantes de ceux qui racontent, se racontent. Ce sont trois voix qui à tour de rôle disent leurs problèmes, leurs sentiments, ressentiments. le ton est envoûtant, touchant, émouvant. J'ai eu l'impression, en lisant ce roman de mettre bout à bout des morceaux de l'histoire pour arriver à une fin magistrale. J'ai eu l'impression de passer par toutes les émotions : la peur, la joie, l'admiration, l'étonnement…

Je n'avais pas lu le premier roman de cet auteur, mais je le ferai à coup sûr, impressionnée par la qualité de celui-ci : un roman, un vrai !

Lien : https://memo-emoi.fr
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Un texte qui nous entraîne dans une région du Canada, à la frontière du Labrador canadien.
A Val Grégoire, une petite ville du nord canadien, trois adolescents se rencontrent au collège et leur amitié va essayer de perdurer : Louise, adoptée par une famille ultra-religieuse, Marco, un des fils du maire, Laurence, troisième enfant d'une famille de déjantés.
Ce livre va relater la vie des ces trois jeunes et ce qu'ils sont devenus.
L'auteur décrit sans concession la vie dans cette ville, les relations sociales, le déterminisme social mais aussi les espoirs en partant mais le passé resurgit.
Un texte sur une vie difficile mais aussi de belles pages sur les amitiés adolescentes et j'ai apprécié de lire quelques expressions de français québécois mais qui ne dérange aucunement dans la lecture de ce texte bouleversant.
L'auteur parle si bien de ces régions rudes, de ces petites villes avec leur hiérarchie sociale, leurs non dits, leurs cruautés entre les habitants, mais aussi un beau texte sur l'adolescence et les espoirs à travers le portrait de ces trois jeunes gens.
#Ungrandbruitdecatastrophe #NetGalleyFrance
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Une histoire tragique, sombre, racontée par petites touches. Louise revient sur les pas de son enfance, marquée par un drame. La description de la petite ville étriquée est rendue plus réaliste par le vocabulaire canadien. Les différents récits qui s'entremêlent laissent peu à peu voir l'étendue du drame qui s'est joué là.
Un récit fort
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Huis clos saisissant dans le temps et l'espace. Enclave des émotions, du destin sans destin, de la vie, Val Grégoire effraye, retient les âmes, ancre le mal, la violence des silences, les pas qui ne partent jamais.


Roman percutant et d'une justesse étouffante. Trois vies, trois destins emmêlés, trois regards tournés vers l'avenir radieux en quête d'un monde idyllique où les riens deviendraient des possibilités.


Roman aux sonorités de prédictions. Une atmosphère tendue où le moindre événement gonfle les chapitres d'une tragédie tentaculaire.


Je vous invite chaudement à découvrir le roman de Nicolas Delisle-L'Heureux. Il vous portera au coeur d'une histoire bouleversante. Un récit émouvant aux tonalités canadiennes. Trois voix, trois vies, narrant la folie des hommes et des rêves. Évasion des sens, effervescence des espoirs ensevelis sous une tonne de résignation.


Vraiment à découvrir !
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Le prologue met en scène deux personnages centraux de cette histoire : Wendy, simple d'esprit et son frère Willy qui apparaît d'emblée comme le diable incarné. Lorsque Louise se rend compte de la situation, elle organise le départ de Wendy. Ce qui relie les deux femmes sera l'objet du développement du roman.

Le décor est singulier : Val Grégoire est un lieu déshérité, gouverné de façon oligarchique par un homme qui confond gestion communale et monarchie absolue de droit divin avec les privilèges que cela implique. Même son épouse ne se fait aucune illusion sur les cornes qui ornent son front.

Louise, Marco et Laurence sont liés par une profonde amitié. Mais déjà l'infâme Willy sera à l'origine d'un événement qui modifiera la dynamique du trio à tout jamais.

A l'âge adulte alors que Laurence a disparu, et que Marco vit sa vie loin de là en couple mal assorti, Louise fera le chemin pour mettre en lumière ce qui s'est passé des années plus tôt.


Avec la musicalité de la langue, et l'humour qui traverse les pages, cette histoire dramatique se lit avec un immense plaisir. La force de l'intrigue, la construction, l'ambiance particulière de la communauté isolée de Val Grégoire, qui malgré l'irruption de la modernité semble figée hors du temps, font un ensemble passionnant et difficile à lâcher.

320 pages Les Avrils 25 janvier 2023
Sélection prix Orange 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Val Grégoire, petite ville perdue dans l'immensité de la forêt québécoise, bien loin au nord de Montréal est une véritable cour des miracles. Ceux qui y naissent sont comme les ouananiches, lointains descendants des saumons, qui ne peuvent plus sortir de leur lieu de naissance.
Louise, Marco et Laurence, le trio d'enfants inséparables de ce conte moderne, y étouffent. Ces trois jeunes pieds-nickelés que le drame sépare, mettent du temps à se retrouver. Il est des comptes à régler pour avancer dans la vie.
Nicolas Delisle-L'Heureux dénonce le déterminisme social qui prévaut dans les quartiers pauvres. Chômage, alcool, grossesses non désirées, petite délinquance, drogues, la vie est rude mais les habitants semblent passifs devant tant de fatalité.
Sans trop de chronologie, l'auteur passe d'un personnage à l'autre. le réalisme très noir n'empêche pas l'humour. L'écriture nous fait entendre l'accent. Ce qui me semble de l'inventivité n'est peut-être que la particularité du québécois des campagnes, mais quel régal !

Merci aux éditions Les Avrils et à Babelio pour ce Masse critique

Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Au nord du nord du Canada, vive les Ouananiches, une espèce endémique de saumons sauvages. Leur particularité tient au fait qu'ils ne migrent pas, coincés dans les eaux douces où ils ont trouvé refuge après le retrait de la mer voilà des millénaires. Les ouananiches ce sont aussi les habitants de Val Grégoire, cette ville, sortie de rien, grossie au fil des décennies, et nichée dans la forêt. Une ville, où les habitants vivent et demeurent, repliés sur eux mêmes, paradoxalement prisonniers de ces grands espaces.
C'est là que vivent Marco, Laurence et Louise. Trois ados avec la farouche envie de partir chevillée au corps, trois ados qui « tenaient en équilibre sur la pointe effilée d'un large cône », un trio marqué implacablement par un atavisme familial, écrasant, et liés à jamais par un traumatisme indélébile et fondateur.
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Attention pépite, ce livre est superbe! Entre tragique et déterminisme,il nous conte le récit d'une adolescence fracassée. Un thème récurrent si l'en est et pourtant il renouvelle le genre. Cela tient à ce trio, improbable et évident. Marco, le fils du maire, dernier né d'une fratrie de bras cassés. Laurence, le dernier fils désespérément normal d'une famille complètement frappée . Et entre eux, Louise, fille de prêcheurs illuminés, impertinente et lumineuse, courageuse et meurtrie. Cela tient au lieu aussi, ce Canada méconnu et lointain, isolé, et enfermant. Cela tient enfin, et surtout,à la langue, ample, riche, et totalement Immersive, alternant entre réalisme et tragédie, où se glissent ça et là des pointes d'humour délicieuses. C'est un bonheur aussi d'y retrouver autant de locutions québécoises, tellement imagées et si savoureuses, accentuant encore le dépaysement.
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La découverte d'un auteur à suivre et un titre que je défendrai avec enthousiasme dans le cadre du #prixorangedulivre2023
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