L'humanité était devenue définitivement adepte de Clausewitz, jugeant avec lui qu'"en raison de leurs conséquences, les événements possibles doivent être jugés comme réels.
Le système juridique est fondé sur des Etats souverains qui conviennent entre eux de s'en remettre à des règles qu'ils définissent ensemble.
L'intégration et l'ordre politique ne sont pas des phénomènes de même nature. L'une relève de l'organisation et de l'intérêt, l'autre de l'intime conviction et du sentiment.
La guerre ne naît plus de la puissance des Etats mais de leur faiblesse.
Dans un nombre croissant de pays, l'Etat n'incarne plus le sens commun pour les citoyens. L'évidence d'être ensemble se perd.
La souveraineté s'érode. Simultanément elle s'efface devant les forces de la prospérité. L'économie et le commerce se développent inexorablement, ignorant les limites des Etats.
Il est vrai, disait Candide, qu'ont se tue mieux avec un drapeau.
La première question de sécurité aujourd'hui ce ne sont pas les ambitions de puissance, c'est la panne des Etats.
Les principes juridiques sont le reflet d'une conviction partagée. Ils peuvent constituer l'amorce de ce sens commun nécessaire à un ordre politique.
En ce domaine, la nécessité ne fait pas raison et la raison ne suscite pas l'adhésion.