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Critique de Montecristof


C'est en écoutant Delorme "défendre sa cause-chevreuils" et raconter son immersion en milieu forestier, sur ARTE à "28 minutes" récemment, que j'ai eu envie de découvrir son livre. Car ce jeune homme m'a paru digne d'être écouté. Digne tout court disons.
Une fois finie ma lecture, avant de poser quelques lignes j'ai fait comme tout le monde, j'ai fouiné un peu sur le net pour en savoir plus sur l'auteur.
Mal m'en a pris !
Le charme est retombé, bien sûr : crédibilité du récit remise en cause par des experts (bizarrement des exploitants de forêts ou des chasseurs, quelques photographes animaliers aussi), suspicion d'une démarche mercantile ou d'un attrait pour la notoriété comme raisons probables de cette publication par un jeune marginal et solitaire en mal de reconnaissance médiatisée, j'en passe...
Et puis j'ai repensé à Giono et à "L'homme qui plantait des arbres", ce beau petit livre que j'ai tant aimé, qui a suscité en son temps une polémique, et dont on a découvert avec certitude au bout de bien plus d'une décennie de supputations... que son personnage principal n'avait existé que dans l'imagination de l'auteur, ce que Giono n'avait d'ailleurs jamais formellement reconnu, laissant les fouineurs fouiner !
Alors je me suis dit à quoi bon me tracasser, être tenté de me reprocher à moi même mon excès de crédulité, voire ma naïveté ?

Qu'importe donc que cette histoire soit une mystification ou non. Qu'importe qu'il ne s'agisse pas d'un chef d'oeuvre au point de vue du style (encore que quelques tentatives d'hommage poétique à la forêt ou aux chevreuils soient touchantes et pas maladroites).
Qu'importe même que des pros de l'écrit ou de la com aient pu sauter sur l'occasion pour faire monter une mayo juteuse. Cette histoire m'a plu. Elle a fait écho à mon aversion grandissante pour la violence de l'homme, sa démesure et son orgueil foncier, à mon rejet instinctif de la chasse, à ma révolte impuissante contre la toute puissance de l'argent, à mon inquiétude devant les traces toxiques que nous laissons derrière nous en tant qu'espèce prédatrice expansionniste.
Si ce livre contribue à grossir le nombre des rebelles à la croissance à tout prix (j'entends bien sûr la croissance économique mondialisée, pas celle de la sagesse, du respect et donc de l'humilité) il est utile !...
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