Citations sur Indomptables (10)
C'est terrible cette faculté qu'ont les cons de vous inventer une existence, pour compenser le fait qu'ils n'en ont pas...
Il était l'incarnation d'une vie simple, d'une vie émerveillée. Lui et sa femme étaient deux superbes âmes, soucieux de ceux qui les entouraient. Quand on leur parlait, ils vous écoutaient vraiment. Pas comme on écoute d'une oreille sans vraiment prêter attention à ce que dit l'autre, mais une écoute attentive et sincère.
S'il y avait un sentiment duquel j'étais sûr, c'était cet amour profond que je portais à cet homme et à sa femme. Depuis que j’avais pris mes distances avec mes parents, ils étaient devenus mes repères. Des gens sur qui je pouvais compter, mes piliers quand je me sentais fatigué.
Dans mon métier, l'apparence était primordiale, et j'avais pris le réflexe de prendre un temps monstrueux avant de me décider. Certains de mes amis se moquaient de moi, et y allaient de leurs quolibets sur le fait que j'étais une vraie princesse, que je mettais plus de temps qu'une fille le soir de son bal de fin d'année, ce genre de choses. Dans un élan de défi envers eux, je tirai au hasard un jean de la pile qui se trouvait devant moi, et un tee-shirt que je n'avais pas dû porter depuis des années. La chaleur estivale qui régnait cette année me fit renoncer à la veste que j'aurais aisément assortie à cet ensemble.
Faites-lui l'amour, comme si vous retrouviez une conquête perdue, comme si c'était la dernière fois que vous pouviez la voir, comme si elle était votre univers tout entier.
Elle me fixait si intensément que je ne pus résister. Mes lèvres trouvèrent les siennes, qu'elle entrouvrit à peine. J'appuyais mon baiser, lorsque je sentis le souffle chaud du soupir qu'elle venait de pousser. Ma langue vint doucement effleurer l'entrée de sa bouche. Elle avait ce petit goût sucré et la senteur de sa peau était enivrante. Mais ses lèvres fines enlaçaient les miennes comme jamais personne ne l'avait encore fait. Elle réclama silencieusement ma langue, en venant la chercher avec la sienne. La douceur et la chaleur de sa bouche me bouleversaient, et pourtant Dieu sait que ça n'était pas la première femme que j'embrassais...
J'aimais mon métier. D'aucuns diront qu'il ne faut pas se respecter pour se vendre. Mais je ne vendais pas mon âme, je vendais mon temps, et parfois même mon corps, pour le plaisir et le bonheur de mes clients, et souvent même pour le mien.
Il faut dire que mon rythme de vie ne me laissait pas trop de temps libre pour faire des connaissances. Une transaction. Quand on y réfléchit, toutes les relations humaines en sont. Que ça soit pour de l’argent, pour de l’attention, pour de la reconnaissance... Toute relation humaine réclame un paiement, un retour, une contrepartie.
Certains remords avaient tenté de poindre. Ceux qui vous disent que manipuler les sentiments de ces personnes esseulées n’est pas très humain... Que ça leur fait plus de mal que de bien, mais j’ai vite mis au placard ces remords lorsque j’ai vu l’enveloppe tendue par ma première cliente. L’appât du gain, combiné au fait que chacun de mes clients recherche, en connaissance de cause, mes services pour une seule raison : quelques heures de bonheur artificiel.
Mentir, c’est comme écrire un roman. Il faut savoir bien l’apporter, pour que la personne visée ressente les émotions qu’elle a envie de ressentir à ce moment précis.