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3,39

sur 61 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Elle vit recluse dans son petit appartement. Au milieu d'objets hétéroclites accumulés depuis des années, formant ainsi des galeries. Au milieu des odeurs nauséabondes. Au milieu des rats, des cafards ou des mites. Malgré cela, elle se sent bien chez elle, dans ce terrier, n'étaient ses voisin qu'elle incommode, de par les odeurs et les bestioles, et qui veulent se débarrasser d'elle et l'envoyer à l'hospice. D'ailleurs, le Gros du dessous l'a bien prévenue: il a appelé les pompiers. Ils doivent venir la chercher aujourd'hui même. Mais elle n'a que faire de ces menaces. Au milieu de ces tas d'immondices, elle vit comme dans une bulle...

Madame Diogène, titre en rapport avec le syndrome du même nom qui est caractérisé par le fait d'accumuler toutes sortes d'objets, de vivre dans des conditions pour la plupart insalubres et de n'avoir quasi plus de relations sociales, c'est ainsi que l'on pourrait nommer cette dame que nous décrit Aurélien Delsaux. A la fois tragique, sombre et percutant, ce roman nous met finalement dans une situation inconfortable. L'on se rend compte de la solitude si pesante, de la folie qui atteint cette madame Diogène, et de l'incompréhension et de l'indifférence des gens qui l'entourent. Malgré ces conditions de vie et sa maladie, cette dame reste touchante dans son désarroi même si l'auteur, de par son écriture parfois froide et sans concession, met quelques distances.

Etonnante et triste, cette Madame Diogène...
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Madame Diogene ne vit pas dans un tonneau, mais recluse dans un appartement transformé en terrier, oú les choses tiennent à leur place dans un chaos indescriptible .Elle y a accumulé au fil du temps des tombereaux d'immondices dont la puanteur ont alerté les voisins. Elle s'en moque, régne sur son domaine, observe le monde comme d'un mirador, scrute la vie en marche des autres, elle se demande ce qu'elle fait là, à ce poste de vigie dans de pâles éclairs de lucidité. Elle marche sur des débris dont elle se moque, elle a oublié l'ordre des choses, l'ordre du temps,( horaires des rendez- vous, dates des anniversaires): la vie normale, git là, défaite. Elle parcourt la galerie à quatre pattes, se couche, se recroqueville au milieu des immondices, elle titube longeant la baignoire pleine de plantes vertes, d'épluchures, d'excréments. "Elle demeure immobile, inquiéte comme une bête qui entend sonner l'hallali, elle est au milieu de l'évier, un magma puant oú pullulent les miasmes et les germes....."
Sa terreur , son effroi , c'est que l'on vienne la chercher ......Cet ouvrage est une plongée vertigineuse dans la folie, dans l'oubli des choses, l'auteur réalise une description minutieuse, une mise en abime implacable, effroyable de la solitude radicale,de l'isolement, de la vieillesse.....il explore un territoire hallucinant, insoupçonné comme dans un mauvais film d'horreur....Il ne ménage pas son lecteur à la fois compatissant et remué ...il détaille avec force, puissance et maîtrise ce sujet rarement évoqué, une plongée dans le vide, l'effroi, l'inanité, l'oubli de soi et la perte de ses repères...
Cette lecture ne rassure pas et on n'en sort pas indemne.....j'ai été terrifiée, angoissée, trés émue, remuée à l'idée qu'une personne puisse sombrer sans qu'aucune aide ou compassion soit apportée.....
C'est un roman à la fois repoussant et fascinant dont la narration imagée ne peut laisser aucun lecteur indifférent.....qui fait réfléchir en tout cas , à ne pas lire si l'on n'a pas le moral......
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Avez-vous déjà entendu parler du syndrome de Diogène ? Il s'agit d'un trouble du comportement conduisant un individu à s'isoler du reste de la société en se créant son propre environnement constitué bien souvent d'un amas d'objets et de déchets agglomérés les uns aux autres, dans des conditions d'hygiène en général déplorables.


C'est ainsi que la vieille dame, le personnage principal de ce roman, a transformé au fil du temps son petit appartement en véritable terrier, accumulant, entassant, compactant les objets entre eux jusqu'à former des galeries dans lesquelles elle se terre, se protège et où elle se sent en sécurité. Seul le couloir d'entrée demeure intacte, la vieille femme veillant à ce que son unique lien avec les hommes, bien que de plus en plus rare, se fasse sur un terrain neutre, en dehors de chez elle. A présent, ses contacts avec l'extérieur se résument aux visites de sa nièce qui passe encore, de temps en temps, lui apporter quelques douceurs. Et à celles de son voisin, Monsieur Zaraoui, qui vient tous les jours, tambouriner à la porte et menacer d'appeler les pompiers pour la faire sortir de chez elle. Il prétend que l'odeur est devenue insupportable, qu'elle s'infiltre dans tout l'immeuble et que la vieille est folle, qu'elle a besoin d'aide… Et puis il y a l'assistante sociale, impuissante et parfaitement inutile. Heureusement qu'il y a cette fenêtre qui donne sur la rue et par laquelle la vieille observe et se nourrit des scènes de la vie des autres. Mais seule, elle ne l'est pas vraiment. Son chat lui tient compagnie, ainsi que les insectes en tout genre qui prolifèrent dans les ordures. Si seulement on pouvait la laisser tranquille…


Avec « Madame Diogène », Aurélien Delsaux part de la réalité d'un syndrome méconnu et nous offre un premier roman percutant et dérangeant sur la vieillesse, la solitude et la détresse humaine. On ne sait rien de ce qui a conduit cette vieille femme à un repli sur elle-même aussi extrême. Drame personnel, dégoût de la société, folie ? Plus que les causes, ce sont les symptômes que l'auteur nous décrit avec une minutie remarquable. le retour à un état primitif, sauvage se traduit par la perte du langage et de la dignité. La vieille femme évolue dans ses propres déchets, où se mêlent ses déjections et où prolifèrent insectes et nuisibles de toutes sortes. Elle s'accommode de sa crasse, ayant perdu depuis longtemps la conscience de sa propre image. Les souvenirs du passé surgissent parfois, de manière fugace, pour disparaitre aussitôt.


Ce qui frappe d'abord, c'est l'équilibre qui règne dans le désordre apparent, mais aussi et surtout cette immense solitude, cet état de décomposition qui ronge tout, la chair comme les objets, et cette agonie lente et oppressante … Mais en réponse à cette détresse qui suinte à travers les murs et les portes, il est troublant de voir que la vieille se heurte à la haine et à la colère de ses voisins, dérangés dans leur tranquillité et qui, plutôt que d'apporter leur aide, font planer sur elle la menace d'une exclusion imminente. Aurélien Delsaux nous offre un portrait grinçant et corrosif de la société d'aujourd'hui, où l'égoïsme et l'indifférence règnent en maîtres. Un monde dominé par la peur du vieillissement et qui, plutôt que de l'affronter et l'accompagner, le rejette avec parfois une violence inouïe. Un premier roman percutant, empreint de folie douce, et qui donne à réfléchir !
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Je remercie Masse Critique pour l'envoi de ce roman.
Je viens d'en refermer la dernière page, et je suis encore un peu sous le choc... Car ce roman ne peut laisser indifférent. Au fil des pages, on s'imprègne de la solitude, de la folie et surtout de la saleté du personnage principal. Oui on a l'impression d'être sale et de sentir mauvais tellement les descriptions de cet appartement dévasté sont fortes et impressionnantes.
Cette histoire me laisse un sentiment de tristesse et d'impuissance, car au-delà de ces lignes, combien de personnes existent ainsi, cloitrées dans leur solitude ?
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Lu en avant première cet été, "Madame Diogène" de Aurélien Delsaux est un roman qui met mal à l'aise...

Le sujet principal du livre est l'abandon, l'indifférence et à l'arrivée la solitude.

Ce roman est aussi sombre que percutant. Certaines phrases font froid dans le dos et vous oblige à réagir.
Pour moi il a été impossible de rester indifférent à ce que je lisais.

L'histoire de cette dame, vivant reclus chez elle, dans les immondices et mangeant ce qu'elle trouvait reste néanmoins touchante. L'auteur dans son écriture prend garde de ne pas trop s'impliquer et de prendre de la hauteur. Chacun analysera ainsi les phrases selon sa sensibilité...

Je pense que ce roman ne plaira pas à tout le monde... Je l'ai lu en entier en ce qui me concerne et ne le regrette pas.
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J'ignorais ce qu'était le syndrome de Diogène. A vrai dire, même si je connaissais quelque peu l'histoire de Diogène, j'ignorais qu'un syndrome portait ce nom. Mon manque de connaissance en la matière comblé, je peux enfin rédiger ma chronique sur ce roman.

Premier constat flagrant : je ne saurais dire si j'ai aimé ou non. Je suis encore en train de me poser la question. Toutefois, je dois admettre que si ce syndrome aborde bien le syndrome précité, il en a aussi toutes les composantes.

Dès le premier chapitre, on bascule dans cette folie de Madame Diogène. Avec elle, malgré notre réticence à découvrir cet univers dégoûtant voire même - et de très loin - particulièrement répugnant, on ne peut s'empêcher de lire la suite et de découvrir ce qui se trame dans son esprit, dans son Moi, dans ce quotidien de solitude, et pourtant. Seule, elle l'est mais pas totalement. du moins, dans sa tête, elle ne l'est pas vraiment tant la maladie mentale s'est emparée d'elle à tel point que parfois, on ressent même cette pathologie se développer dans ses réactions de vie quotidienne. Je pense notamment à sa recherche de son chat, traduction effective de cette gangrène mentale dont elle est victime.

La plume d'Aurélien Delsaut est agréable, ciselée et je trouve, pour ce récit, particulièrement adéquate. Elle traduit d'ailleurs à mon sens à merveille cette "maladie", cette négligence, cette absence de conscience et de conscientisation dont Madame Diogène souffre.

Plusieurs fois j'ai eu envie de reposer le livre, non pas parce que je n'aimais pas mais plutôt par dégoût. Ce qui me fait penser en fin de compte qu'en quelque sorte, l'objectif est atteint. le but du récit pour moi étant de montrer à quel point un esprit malade peut basculer dans cette grandiloquente déchéance mentale. Et c'est là tout le brio du récit, transcrire à ce point avec justesse la manière ce dont souffre cette femme. A ce niveau, nul doute que l'objectif est atteint. Et cela alors que le récit se veut très court, mais particulièrement vif et allant tout droit au but.

Un regret cependant à noter. La fin m'a laissé sur ma fin. Oui, elle se dessine, s'esquisse mais pas assez à mon goût (bien entendu, c'est tout personnel).

Le mot de la fin pour Babélio et Albin Michel grâce à qui j'ai pu découvrir ce récit suite au précédent Masse critique (dont le prochain cru est demain !). Je les remercie donc pour cette opportunité et je vous encourage à découvrir cet auteur qu'il faudra avoir à l'oeil !
Lien : http://earaneinfantasy.blogs..
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Même si j'ai mis une note correcte de 3/5 ce roman m'a assez déçu. En lisant le résumé j'ai été très attiré mais je dois dire que l'histoire n'est pas terrible, elle est mal racontée. Je n'enlèverai pas à l'auteur qui signe son premier roman, sa très grande maîtrise de l'écriture. Je regrette simplement l'angle qu'a pris l'auteur pour raconter cette histoire. J'aurais préféré qu'il se passe quelque chose pour cette femme enfermée dans la folie or il ne se passe rien qui la sortirait vraiment de chez elle, on patine et ça me déçoit. Je pensais que vers la fin une éclaircie dans sa situation allait arriver, hélas il n'en est rien.
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Un premier roman percutant traitant d'un sujet original et difficile, qui malgré quelques imperfections révèle et reflète très justement le syndrome de Diogène.
L'inimaginable état d'incurie dans lequel peuvent tomber les personnes psychotiques, livrées à elle même, est parfaitement décrit et le flou de certaines scènes, manifestations notamment, évoquent le délire à bas bruit dont semble souffrir l'héroïne.
C'est un récit dérangeant, décapant, violent mais hélas bien documenté bien que peut être un peu exagéré, car je doute que les voisins ne réagissent avant d'avoir leur immeuble envahi de bestioles.
On pourrait juste regretter l'absence de révélations sur sa vie antérieure mais qui ne seraient peut être que suppositions et extrapolations...
Auteur à suivre
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Aurélien Deslaux ne nous dit pas grand-chose de Madame Diogène, si ce n'est qu'elle vit recluse dans son appartement qu'elle a peu à peu transformé en un terrier qui la rassure.
Quelles sont ses peurs et ses souffrances ? Quelle a été sa vie auparavant ? Elle a dû avoir un certain niveau de vie si j'en juge par les étiquettes des bouteilles de vin qui jonchent le sol : Champagne, Chartreuse, Margaux, Meursault… Nuits-Saint-Georges… Elle a exercé une profession qui n'est pas précisée puisqu'au premier temps de sa retraite, elle avait trié des photos par année dans de gros albums légendés. « Elle avait ainsi patiemment mis en ordre toute une vie d'images. » Son frère Georges est mort alors qu'il avait 8 ans.
Ce qui est certain, c'est qu'elle dérange son voisinage car elle leur fait profiter des odeurs de pourriture et des petites bêtes qui ont élu domicile chez elle.
« Au début, quand la puanteur qui se dégageait de son territoire commença de se répandre aux appartements environnants, descendant jusqu'à celui du Gros, après sa première plainte, elle eut peur… Car elle sait de quoi ils sont capables, de quelle façon ils mènent la guerre qu'ils mènent toujours. »
Les seules visites qu'elle reçoit sont celles de l'assistante sociale qui regrettera vraisemblablement d'être venue et de sa nièce qui lui apporte des sacs de nourriture. Personne ne pénètre dans son territoire. Elle y veille scrupuleusement et redoute par-dessus tout d'en être expulsée.
Elle est entourée par le chaos : les pompiers sont en grève, une manifestation qui dégénère a lieu sous ses fenêtres, des jeunes se droguent ou se prostituent ? dans son immeuble ou les environs immédiats, un ou une jeune meurt probablement d'une overdose, des SDF squattent sous ses fenêtres…
Tout laisse à penser que Madame Diogène a beaucoup souffert dans sa vie pour refuser la vie comme elle le fait. A ce stade-là, j'ai plus envie de parler de survie.

Après avoir refermé ce livre, je ne sais pas trop quoi en penser. J'avoue avoir été un peu déçue sans pouvoir m'en expliquer les raisons. Est-ce parce que je connais deux femmes qui ont accumulé comme Madame Diogène de nombreux objets, prospectus, courriers... ? Fort heureusement, contrairement à cette dernière, elles sortent donc côtoient encore du monde autour d'elles. Et l'une d'entre elle reçoit de la visite, ce qui n'est pas facile pour ses visiteurs incommodés par les odeurs et la saleté. Comment aider ces personnes tout en leur reconnaissant le droit de choisir leur manière de vivre ? C'est là tout l'enjeu de notre accompagnement.
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Une vieille femme souffre du syndrome de Diogène. Elle accumule tout, transformant peu à peu son appartement en terrier d'où elle observe ses congénères par la fenêtre, perdant de plus en plus le sens des réalités. Ce roman me faisait très envie, les critiques étaient bonnes. Mais je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage.
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