En parallèle de sa carrière, Aya Cissoko travaillait en tant que comptable. « Pour une boxeuse de l'époque, il fallait gagner des combats pour être un peu payée et tu pouvais recevoir des primes selon la médaille que tu ramenais », renseigne-t-elle. Elle a imposé à la Fédération la compensation de salaire en cas de déplacement ou de stage en équipe de France. « Pour la bourgeoisie, le sport, c'est un moyen de réussite sociale et individuelle, c'est le fameux mythe de la méritocratie. Alors qu'au contraire, la boxe, en particulier la pro, c'est justement une puissante expression du capitalisme, de I'exploitation des corps. On n'a même pas les protections d'un salarié classique, comme les arrêts maladie, par exemple. C'est dire ! Je me suis intéressée tardivement à ces choses, qui sont finalement devenues si évidentes. La boxe, c'est l'allégorie du capitalisme. Quand on parle d'ascenseur social, moi, ça me fait rire. Même si, oui, de jeunes boxeurs peuvent espérer ça tellement c'est la galère au quotidien ». (77)
Sous une forme sportive et légale, la boxe anglaise est la manifestation de la violence légitime, celle des opprimés. (57)