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Critique de Ziliz


Lorsque l'empire soviétique s'est effondré en 1991, on a cru pouvoir s'en réjouir sans réserves, de notre petite lorgnette occidentale. On imaginait que les populations de l'est accéderaient à notre confort matériel et seraient plus libres. Mais l'indépendance nouvelle des Etats n'a pas toujours favorisé la liberté d'expression et le pluralisme culturel ; au contraire, elle a parfois renforcé le sentiment d'identité nationale et l'intolérance chez certains « de souche ». Et les guerres qui ont suivi, les prises de pouvoir 'sauvages', les montées des nationalismes ont provoqué de lourds dégâts dans plusieurs pays de l'ex Union Soviétique.

Béatrice Deru-Renard en donne un exemple saisissant à travers l'histoire de Regina et de sa famille. Les ancêtres arméniens de la jeune fille se sont installés en Ouzbékistan pour fuir le génocide turc de 1915, devenant ainsi russes. Cet exil vers l'est s'est révélé être un bien mauvais choix. Après la chute de l'URSS, les russes sont devenus indésirables à Samarcande dans les années 90, et vite harcelés par les extrémistes ouzbeks. Comment s'en sortir lorsqu'on est adolescent et que toutes les portes se referment soudain ?

Récit poignant et instructif - bravo aux romans jeunesse qui abordent de manière simple des épisodes sociopolitiques méconnus. Belle histoire d'amour familial et maternel, triste constat d'un chaos social et culturel.
Il est rare que je lise les remerciements d'un auteur en fin d'ouvrage. Ceux que formule Béatrice Deru-Renard en postface ici sont très beaux : hommage aux réfugiés, aux difficultés qu'il rencontrent, a fortiori s'ils sont arrivés clandestinement ; hommage aux exilés, à leurs souffrances, à leurs cicatrices, à leur courage pour se reconstruire et démarrer une nouvelle vie ; hommage à ceux qui les accueillent.

Eviter la quatrième de couverture trop bavarde. Même lorsqu'il ne s'agit pas d'un roman 'à suspense', je préfère découvrir les événements dans l'ordre choisi par l'auteur, au fil du récit.

■ pour info : « Depuis 1990, l'Ouzbékistan est gouverné par un président autoritaire, Islom Karimov. Tous les partis d'opposition (dont les plus influents sont Erk (Volonté) et Birlik (Unité)) sont interdits et le moindre courant dissident est réprimé. Les médias et tous les aspects de la vie sociale, politico-économique et même culturelle se trouvent sous une étroite tutelle et censure de l'appareil d'État. En 1999 et 2004, le pays subit les vagues d'attentats terroristes attribués aux islamistes radicaux. le 13 mai 2005, le gouvernement ouzbek réprime dans le sang une insurrection populaire dans la ville d'Andijan, ce massacre d'Andijan a fait des centaines de victimes. » (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouzb%C3%A9kistan ) ■
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