AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jeandubus


Les origines de l'amour

Simran Singh est une travailleuse sociale indienne au service d'une clinique de New Dehli qui propose les services de mères porteuses pour des « blanches » soucieuses de leur ligne ou pour des couples homosexuels.

Pour environ 25 000 € dont le quart revient à la mère naturelle, on peut donc se procurer un bébé. Les mères sont « accueillies » pendant toute la durée de la gestation. Simran veille à ce que l'attachement soit moins fort que l'intéressement, d'autant que ces jeunes femmes enchaînent les grossesses. La clinique est dirigée par un couple de médecins plutôt sympathiques qui hébergent aussi un confrère pas trop regardant regardant.

Tout autour de cette institution « vertueuse », des individus plus ou moins recommandables gravitent et interprètent le concept de base au gré de leur inspiration. Celui-là qui prostitue sa jeune fiancée, cet autre qui détourne les embryons, celle-ci à l'esprit tordu qui se tourne vers l'inceste pour satisfaire un objectif globuleux, ou enfin ce couple un peu barré qui hésite entre l'adoption, la FIV ou toute autre technique pour combler son manque… Policiers et politiciens corrompus ferment le bal.

Simran est amenée à enquêter en Angleterre suite à la contamination d'un embryon du fournisseur londonien. Sur place elle tombe amoureuse d'un donneur de sperme et tout est bien qui finit bien.

Kishwar Desai se limite à raconter une histoire sans prendre réellement parti sur des sujets pourtant délicats. Elle définit « une morale » selon ses propres limites, c'est-à-dire très élastique, et distribue sans conviction des mauvais points à ceux qui les dépassent. Elle n'a ni mépris ni empathie pour ses « clients » et considère le business de la gestation pour autrui comme un commerce ordinaire. Drôle de « travail social » en vérité .En tout cas rien de « très noir » comme l'annonce le bandeau de couverture, bien au contraire.

De cette entreprise de normalisation paresseuse nait un profond ennui qu'un style plutôt drolatique n'arrive pas à dissoudre. Il ne se passe pratiquement rien en plus de cinq cent pages, juste deux ou trois coups de poing dans la nuit.

Les origines de l'amour, ce n'est pas ici qu'il faut les chercher. Ici on parle « affaires » et les sentiments sont les bases de l'exploitation. Quant à ceux qui sur place tentent de s'insurger contre ce qu'ils jugent dangereux, Kishwar Desai les tournent en dérision et les renvoie à leur obscurantisme fanatique.

Pas terrible tout ça...




Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}