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Critique de Athanase45


Une élève qui débarque en classe peu après la rentrée et fascine d'emblée la narratrice, ça ne vous rappelle rien ? Et si je vous cite « Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189… » reconnaissez-vous la première phrase du Grand Meaulnes ?

Comme le héros d'Alain-Fournier, Violante s'empare de vous dès les premiers mots. Violante, avec un « a », violanté en italien, c'est le nom aux multiples résonances d'une fille étrange et sauvage qui cache, sous une épaisse tignasse noire rabattue sur sa joue une tache rouge, large comme la paume d'une main, ce qu'on nommait autrefois une « envie », couleur lie de vin.

Le maître l'a fait asseoir près de vous, qui êtes bon•ne élève et ne ferez pas d'histoires avec cette voisine qui fait peur, et son mystère va vous envelopper peu à peu, vous l'aurez apprivoisée sans le vouloir, elle sera bientôt votre amie, et elle vous confiera un jour son formidable secret.

C'est une année pas comme les autres qui commence pour vous, une année avec Violante, jusqu'à la fête de cette petite école sur laquelle va se refermer le temps de l'enfance et avec elle, le cycle de Violante la petite sorcière.

Maryline Desbiolles démontre de façon éclatante dans ce livre court et dense ce que peut la littérature quand elle se plie au pouvoir incantatoire des mots répétés comme ceux d'une prière, une prière qui fore doucement et sans pitié les esprits et la nature, les coeurs et les corps pour faire surgir la vie de la profondeur où elle était enfouie.

Alors, comme dans le poème Nevermore de Paul Verlaine, que récite Violante, vous saurez répondre à cette « voix d'or vivant » qui vous demande « quel fut ton plus beau jour ? » : ce fut le jour où tu m'es apparu•e et je ne l'ai su que le jour où tu m'as quitté•e.
Lien : https://littejeune.blogspot...
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