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Critique de Derfuchs


Il s'agit, ici, d'un roman noir, très foncé, dont l'intrigue se passe dans une ville appropriée : Marseille. Marseille et ses calanques, Marseille et ses quartiers, Marseille et sa diversité, son soleil, la Méditerranée, ses bistrots, sa différence, bref, son attrait.
Entre caïds de douze ans dans les quartiers, parrain maffieux croquant à tous les râteliers, gitans, Hell's Angels locaux, schizophrènes, policiers, gendarmes et même l'armée, Descosse nous emmène dans une histoire de folie, d'un rythme effréné et endiablé au possible, sans répit ni repos.
Il n'y a pas la place pour les enfants de choeur, ce n'est pas une partie de plaisir, c'est du sérieux.
L'un cherche un cinglé, sans pitié, par tous les moyens, avec des méthodes empruntées aux voyous de bas étage, peu importe la manière, seul le résultat compte, l'autre, habitué de la rue, défie, affronte, enquête, lutte et se heurte à des communautés rejetées, sur la défensive où seule la violence à voix au chapitre.
Kellal a perdu son âme en perdant sa fille, aussi que lui reste-t-il ? Des états d'âme, des illusions, la justice ? Pour quoi faire ? C'est en rouleau compresseur qu'il avance. Il abat les obstacles, ne les contournent pas, la ligne droite est la plus courte, c'est bien connu.
Cabrera doit sauver son ami, lui conserver sa dignité malgré sa douleur. Flic à la BAC, c'est dans la rue que ça se passe. Il entre dans les cités, les quartiers, affronte les gitans, les péons, fait jouer ses relations. C'est un déménageur, un ancien boxeur, c'est aussi un flic hiérarchisé, avec des nerfs en acier suédois et ça aide, mais une gamine et dans quel état, peut-on avoir pitié ? Juste comprendre...

Je le reconnais j'aime l'ambiance marseillaise, ses odeurs, ses couleurs, ses embruns, sa diversité, Saint-Charles, la Bonne Mère, David, la Canebière. J'aime Descosse, comme j'ai apprécié, le trop tôt disparu, Jean-Claude Izzo et son Fabio Montale (mais sans Delon, les livres !).
Descosse c'est un auteur au style clair, simple, direct, sans fioriture. Des descriptions au cordeau, pas d'embellissement inutile. Un portrait en trois coups de pinceau, c'est suffisant, je l'ai dans la tête, je suis.
Marseille, Lyon, Villeurbanne, Aix, les Saintes-Marie, Toulon, Arles, que des villes dont le paysage et l'ambiance sont tournés en quelques phrases courtes, essentielles et qui claquent dans l'esprit du lecteur.
"La salle transpirait la haine". Rien à ajouter, on a compris, sujet, verbe, complément et baste.
L'histoire est bonne, noire, dure, insoutenable parfois, irréaliste -peut-être -, haletante.
L'intrigue s'installe en continu dans un livre qui, s'il effraie, par moments, ne s'éloigne jamais hors limite de l'esprit humain dans sa plus totale vilénie. Un roman à la limite du supportable, dont certaine scène peuvent évoquer Grangé.
Certains actes dépassent l'entendement. Certaines explications ne s'intègrent pas dans le cartésianisme de nos pensées, de nos gestes. L'irréalité des actes pour des raisons cliniques ou de recherches est démontrée avec justesse dans ce roman. de la à l'admettre, c'est un autre débat !

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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