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Critique de Annette55


«  Que veux - tu m'avouer aujourd'hui que tu as enfoui si longtemps ?

La vérité , on en fait ce que l'on veut , ce que l'on peut .On fait avec.
Elle est une guimauve que l'on étire .
On la tord, et elle prend toutes les formes , revêt l'apparence qu'on lui donne » ...

«  Il est l'ogre,le loup , le féroce , le cruel , un bloc de mal . »

Deux extraits de cet ouvrage lu d'une traite.
Des pages bouleversantes , une réalité sordide et noire, dérangeante, l'histoire de deux jumeaux brutalement séparés par un ravisseur, alias Gargouilleur , Étrangleur, zigouilleur, terreur , bourreau , monstre, une hideuserie innommable !!

Le puzzle est dévoilé par bribes : Benjamin, jumeau de Julien sera abusé et violé sauvagement pendant cinq longues années.

Il vivra l'innommable,l'insoutenable selon le bon vouloir du Gargouilleur.

Une enfance lumineuse arrachée, brisée net où l'auteure dont j'avais lu : «  Je voudrais que la nuit me prenne » , décortique à sa façon, à l'aide de mots graves, entre fracture du réel et imaginaire , les mécanismes minutieux, sordides, des pédophiles : tromperie , chantage, manipulation, sadisme.

Mais comment survivre à l'arrachement après tant d'années d'accoutumance à l'épouvante?
Quand l'enfance nous est arrachée , quel humain cela fait- il de nous?

Comment ne pas perdre la raison ?

Quel adulte devient - on ?


Le récit coupe le souffle: doté de détails glaçants, crus.
L'écriture est incisive , sans concession, le style imagé et poétique , lumineux, grandiose.
Un texte sombre dont personne ne peut sortir indemne.
Une audace qui révèle l'inavouable , bouscule et éclaire l'indicible, à la frontière floue entre onirisme et réel : voler une enfance est terrible.

Ce roman implacable soulève aussi la question de la trahison et du pardon.

Et je ne parle pas de la fêlure irréversible d'une mère ...une blessure à vie !
Une oeuvre choc , à la noirceur absolue !
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