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sur 152 notes
Livre sombre, noir, éprouvant, étrange, le tout me donnant une impression au bord de la nausée ou du malaise...

Trois minutes sont suffisantes pour enlever un enfant. Trois minutes qui changeront le destin de l'enfant enlevé et de ceux qui ont eu la malchance d'être occupé trois minutes les yeux loin de leur enfant.
Benjamin et Julien sont jumeaux et ce sera Benjamin qui sera choisi par le ravisseur alias le Gargouilleur. On suit ici le parcours de cet enfant prisonnier auprès d'un pédophile et de sa femme. Plusieurs années dans plusieurs pays, France, Italie, Mexique.
L'écriture vogue entre l'imaginaire, le flou artistique et une réalité sordide et noire. J'ai eu tout le mal du monde à me plonger dans ce roman, faute à un style trop abstrait, un manque regrettable d'émotions, de sentiments, de psychologie. Impossible de me visualiser l'enfant, son cadre, son évolution, ses tourments. Rien ne m'a semblé clair dans ce roman. le kidnapping, j'ai dû relire trois fois le passage pour être certaine que c'était là que tout se joue et tout le roman joue sur la même vague imprécise. Pas de cadre spatio-temporel, puis, cette absence de maux dans les mots, d'images dans les lignes, non, j'ai besoin de ce minimum pour qu'un roman me happe. Pas convaincue. Est-ce le roman ou est-ce moi qui me ferme doucement à cette littérature ambiguë et sombre, je l'ignore...

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour l'envoi de ce roman lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
Ps : pensez à moi pour des romans légers, lumineux, drôles, frais, je suis preneuse !
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« Elle dure longtemps, la fin d'une enfance les poings serrés sans pouvoir les décoller de son corps. Demain a fini d'exister. »

Comment survivre à la vie lorsque celle-ci vous a volé votre innocence ?

Pour un short trop court, pour une jolie petite tête d'ange, pour des petites fesses bien fermes, ton chemin s'arrêtera dans une chambre tombeau, Benjamin, par la faute d'une ombre qui se posera sur toi.

Comme un requin ferrant sa proie en d'inexorables cercles concentriques, comme un étau se resserrant sur ton corps d'enfant, comme une tornade emportant tout sur son passage, le monstre aura raison de toi, jour après jour, nuit après nuit, au plus profond de ton âme et de ton corps. Il te salira, te blessera, te déchirera jusqu'aux entrailles et ne laissera en toi qu'une semence au goût de merde et d'écume salée qui consumera pour l'éternité ta peau de ses brûlures vives.

Tu avais huit ans. Et cinq longues années à passer dans cette chambre, loin de ton jumeau. Pourquoi toi et pas lui ? Pourquoi ? La faute à pas de chance. Et combien d'autres avant toi ? Combien d'autres après ?

Tu auras beau tenter de vivre en apnée durant toutes ces années, te créer ta bulle d'oxygène pour ne pas remonter à la surface où le monstre t'attend, te récurer à l'eau des chiottes jusqu'au sang pour tenter d'annihiler les souillures subies, on n'enfuit pas son passé sous un oreiller, à double tour dans une chambre.

Et même si tu parviendras à t'en échapper, le monstre aura fini par inoculer en toi ses démons. Ce sera alors la fuite en avant, quarante ans durant, jusqu'au Bout du Bout, là où tout commence et là où tout doit finir.

Surtout ne pas se réveiller. Surtout ne pas se laisser tenter. Mais comment sortir de ce cauchemar ? Tu réclames... Tu veux jouir des mêmes plaisirs... Tu n'es que tisons et braises incandescentes que le moindre souffle d'enfant viendrait enflammer.

Tu vis toi aussi de vouloir transgresser l'interdit, te repaître de chair fraîche, jeune et tendre, assiégé par ces démons qui auront dormi sur ton oreiller durant ces cinq années auprès du monstre. Tu aimerais éclater cette bulle, respirer à nouveau mais tu te tortures entre fantasme et réalité.

Le réel a ses frontières mais peut-être parviendras-tu à trouver la force de ne pas les franchir toutes ? Au-delà, la schizophrénie veille.

--

Après Je voudrais que la nuit me prenne, qui m'avait bouleversé de par la thématique abordée (qu'il n'est toutefois pas possible de dévoiler ici sans en dévoiler trop – cf mon billet sur ce roman), Isabelle Desesquelles revient avec un roman fort sur un thème à nouveau difficile, presque insoutenable. Un roman écrit à la première personne, par la voix de Benjamin, petit garçon à l'enfance violée. Des phrases courtes, imprégnant un rythme élevé, haletant, à ce roman.

Les mots d'Isabelle Desesquelles sont ardus... ils sont hard... ils sont Art aussi.

Comme pour son précédent roman, Isabelle Desesquelles nous offre une prose imagée remarquable, suggérant plus qu'elle ne montre. Les nombreuses métaphores employées peuvent toutefois à nouveau conduire le lecteur en eaux troubles dans ce roman car il n'est pas toujours aisé de comprendre la trame de l'histoire qui se lit comme une succession de petites pièces que l'on assemble en un puzzle qui ne se dévoile que par bribes et n'apparaît réellement qu'une fois la dernière pièce posée.

Au-delà de la thématique sensible abordée dans ce roman, appuyée par certains passages crus, le style imagé pourrait donc également rebuter certains d'entre nous à cette lecture. Un roman qui reste cependant pour moi d'une grande qualité, après l'excellent Je voudrais que la nuit me prenne.

Roman reçu dans le cadre d’une masse critique privilégiée.
Merci à Babelio et aux éditions Belfond
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Voici un livre de la rentrée littéraire qui ne laissera sans nul doute personne indifférent !
«UnPur » est le second roman que je lis d'Isabelle Desesquelles après "Je voudrais que la nuit me prenne". Et quel roman !
Dur, très dur même, limite dérangeant et qui m'a valu quelques moments quelque peu éprouvants. Je viens de fermer la dernière page et ma gorge se noue. Difficile de faire la critique d'un tel livre, très difficile. Mais c'est aussi cela la littérature : ce qui dérange, ce que l'on n'a pas envie d'entendre, l'inavouable.

Benjaminquej'aime et Julienquej'aime c'est ainsi que leur mère les appelle. Elle les aime follement ses deux jumeaux. Ils n'ont pas de père, c'est elle qui l'a choisi ainsi. Tous les trois forment une famille un peu « lunaire » en décalage avec notre monde mais dont les visages sont toujours orientés vers le bonheur. C'est tout ce qui compte après tout, l'amour ! Et cela sera toujours comme cela, elle leur a promis.
Mais le sort en a décidé autrement : trois minutes suffisent pour enlever un enfant, juste un bref instant d'inattention. Trois minutes qui vont changer à jamais le destin de trois personnes. Tout simplement parce qu'un inconnu a croisé leur chemin et que celui-ci a décidé de jeter son dévolu sur Benjamin.

Il a 8 ans, il ne le sait pas encore mais son enfance s'arrête là. Son insouciance va disparaitre à jamais. Pourquoi ? «Parce qu'à 8 ans, tu crois ce que te dise les grands ». A Bari, dans la maison du monstre qu'il surnommera le gargouilleur, l'enfer l'attend. Pendant cinq longues années, Benjamin va vivre l'horreur, l'insoutenable, l'innommable selon le bon vouloir de son ravisseur. Abusé, violé, humilié, totalement brisé, il va trouver la force de s'échapper.

Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur. Mais il n'est pas sur le banc des accusés car c'est sa victime que l'on juge.

Le narrateur du roman n'est autre que Benjamin. Il s'adresse à son frère jumeau dans une longue confession dans laquelle il va tenter d'expliquer l'inavouable.
Mais quand l'enfance nous est arrachée, qu'advient-il de l'adulte ? Quel humain cela fait-il de nous ? Son histoire tragique a-t-elle fait de lui ce que son ravisseur voulait qu'il devienne : un monstre, un être « impure » ? Comment survivre à une telle tragédie alors que la culpabilité vous consume à petit feu tout le long de votre vie ?

Vous l'aurez compris «Unpur » est un livre d'une noirceur absolue mais il est également lumineux et fort grâce à la sublime écriture d'Isabelle Desesquelles. Ses mots sont d'une gravité bouleversante. Nous nous trouvons à tout moment entre la frontière mouvante de la fiction et du réel. Rien que le double sens de son titre nous en dit long sur ce qu'elle souhaite nous dire…. Benjamin Unpur ou Impur, l'enfant pur ou le monstre mauvais, immoral.

Ce roman m'a totalement bouleversé, mis mal à l'aise mais m'a également beaucoup touché. Avec un style incisif, sans aucune concession, extrêmement sensible, superbement bien écrit, la romancière m'a embarqué avec elle dans cette tragédie jusqu'au dernier instant.

J'attends à présent sa sortie en librairie afin de lire les futures critiques qui je pense ne manqueront pas d'intérêt au vu de cette histoire.

Pour finir, je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première lors d'une masse critique privilégiée.
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Une mère en vacances en Italie avec ses deux jumeaux Benjamin et Julien. Les deux gamins jouent sur la place, s'interpelant par leur prénom tandis qu'un pervers surveille à la recherche d'une proie. Il repère très vite le jumeau qui est un peu plus fragile et qu'il peut attirer à l'écart.

L'auteure décortique tous les processus caractérisant les pédophiles : perversion, perversité, manipulation, chantage de toutes sortes, allant jusqu'à faire de lui un complice pour les futures proies.

Elle évoque aussi le voyage dans l'imaginaire : est-il vraiment aller à l'autre bout du monde ? Se reconstruire après avoir été à ce point déstructurer ?

Un roman choc ! qui montre que Isabelle Desesquelles a bien étudié tout le mécanisme qui fait la force de ces pervers monstrueux et leur permettent d'avoir une telle emprise sur leurs victimes.

Il y a des détails glaçants qui perturbent cette lecture, à la limite de la suffocation (on n'est pas du tout dans l'apnée qu'on peut éprouver avec un bon polar) et qui ont eu du mal à passer. Je suis arrivée au bout et cela valait vraiment le coup.

Le choix de la gémellité n'est pas une lubie de l'auteure.

#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je remercie les éditions Belfond ainsi que BABELIO pour leur confiance.


Isabelle Desesquelles a obtenu le "Prix Femina des lycéens 2018" pour son livre "Je voudrais que la nuit me prenne". Elle a aussi fondé une résidence d'écrivains, la maison de Pure Fiction. "UnPur" est le titre de son tout nouveau roman à paraître le 22 août 2019. "UnPur" peut s'entendre aussi comme impur, c'est à dire se qui est contaminé, mauvais ou immoral. Ce double sens est une clé d'interprétation de ce livre absolument sublime, traitant d'un sujet difficile, celui du viol et de la séquestration d'un enfant. Benjamin a huit ans. Il n'a pas de papa mais une maman actrice, belle, toujours en décalage par rapport à notre monde. Une maman, Clarice, qui aime follement ses deux enfants qu'elle appelle affectueusement Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Julien est le frère jumeau de Benjamin. Isabelle Desesquelles écrit quelque chose de profondément beau sur cette mère : "La fêlure d'une mère, elle est votre blessure à vie". Benjamin, Julien et Clarice sont à Venise en Italie, en vacances. Ils sont ensemble, ils s'aiment mal mais ils s'aiment et c'est tout ce qui compte au fond. Un instant d'inattention et voilà Benjamin enlevé par un homme, celui qu'il surnommera le "Gargouilleur". A Bari, dans la maison de son ravisseur dans laquelle vit également une femme, l'enfant est abusé, violé selon le bon vouloir de ce tyran pédophile. Pendant cinq longues années, Benjamin vivra l'horreur, l'insoutenable, l'indicible. Il n'est qu'un tout petit et il a les deux pieds en enfer.. le narrateur n'est autre que Benjamin et il s'adresse à une personne en particulier que je vous laisse le soin de découvrir. Isabelle Desesquelles use d'une écriture pleine de gravité mais aussi mêlée de touches de poésie, d'une sensibilité et d'une grâce folle. L'histoire est tragique comme cet enfant qui ne veut surtout pas devenir ce que son ravisseur souhaite faire de lui.. un être "impur".. L'imagination est le terreau fertile où il peut s'évader et s'imaginer une vie.. mais comment survivre à l'innommable, à ce qui détruit en soi la plus petite parcelle d'innocence, comment grandir quand en soi on sent vaciller la petite flamme de l'enfance, quand à côté de soi on ne sent plus la présence chaleureuse d'une maman, mais bien plutôt l'haleine rance et le souffle court de celui qui tue, saccage ce qui devrait être viscéralement un sanctuaire, à savoir l'enfance. Cet être écorché vif, brûlé par la flamme incandescente de la culpabilité sait très bien que, comme l'écrit magnifiquement Isabelle Desesquelle, "La vérité, on en fait ce que l'on veut, ce que l'on peut. On fait avec. Elle est une guimauve que l'on étire. On la tord, et elle prend toutes les formes, revêt l'apparence qu'on lui donne". C'est le premier livre que je lis d'Isabelle Desquelles et j'ai trouvé son écriture, ineffable, délicate et mélancolique. J'ai songé pour la signification du titre au recueil de poésie, "Les Rayons et les Ombres", publié en 1840, Victor Hugo écrit ceci de très beau : "L'enfant, c'est un feu pur dont la chaleur caresse ; c'est de la gaieté sainte et du bonheur sacré, c'est le nom paternel dans un rayon doré ; et vous n'avez besoin que de cette humble flamme pour voir distinctement dans l'ombre de votre âme." C'est cette pureté, cette innocence qui est saccagée par ce monstre. Un roman très sombre qui m'a bouleversé.

Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Une mère célibataire passe des vacances de rêves avec ses jumeaux de 8 ans, Benjamin et Julien, à Venise, point d'orgue d'une grande complicité familiale.

Tout s'effondre soudainement lorsque un des deux enfants, Benjamin, est capturé et séquestré au détour d'une sombre ruelle de la place Saint Marc. 40 ans plus tard, un procès a bien lieu mais Benjamin se retrouve au tribunal non pas dans à la place de la victime, mais dans le box des accusés...

Le récit se concentre autour de Benjamin , on le suit dans son enfance, son adolescence puis sa vie d'adulte et son rapport avec son bourreau, qu'il nomme le Gargouilleur, le monstre de Bari qui l'a capturé.

Isabelle Desesquelles aborde un terrain glissant en traitant de ce sujet des prédateurs sexuels et des incidences gravissimes qu'ils font endurer à leurs victimes avec ce combat permanent que livre 'un Benjamin devenu adulte contre des pulsions qu'il tente de rejeter

Avec ce qu'il faut de retenue, de suggestion, mais également une certaine frontalité, la plume d'Isabelle Desesquelles évite totalement le côté casse gueule du sujet avec ce sujet potentiellement glauque.

Isabelle Desesquelles ne cherche pas à provoquer facilement (on n'est pas chez Yann Moix), mais n'hésite pas à ausculter les tréfonds de l'âme humaine avec une écriture aussi concise que parfois poétique qui s'offre de jolis allers retours entre passé et présent .

Une lecture éprouvante certes, peu confortable, mais poignante et prenante, qui fait partie des belles surprises de cette rentrée littéraire 2019...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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****

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Pointillés Belfond pour leur confiance...

Benjamin et Julien, huit ans, sont jumeaux. Ils passent leur vacances en Italie avec leur mère, une actrice fantasque et originale. Quand Benjamin se fait enlever, c'est toute la vie de cette famille qui est comme suspendue. le ravisseur, un pédophile brutal et dominateur, utilise le jeune garçon et en fait son complice. Commence alors pour Benjamin une lente descente aux enfers...

Le dernier roman d'Isabelle Desesquelles est terrible... Une véritable torture même... Mais il est tellement bien écrit qu'on en redemanderai presque !!

UnPur est le calvaire d'un enfant de huit ans, enlevé, séquestré et violé par un homme qu'il appelle le Gargouilleur. Durant cinq ans, il va supporter ces jours difficiles, la violence de son ravisseur et la culpabilité de devoir être complice d'autres enlèvements d'enfants.

UnPur est l'histoire d'un adulte brisé par cinq années de sévices. Un homme en proie à des pulsions causées par la séquestration. Un jeune garçon perdu, effrayé par un monstre...

UnPur est aussi un roman doté d'une écriture toute en finesse, fluide et légère, belle et lumineuse, en totale contradiction avec son sujet. C'est aussi là que réside le côté percutant du roman. On se sent coupable d'en aimer les pages, les mots, alors qu'on lit l'indicible et l'inacceptable.

UnPur est l'enfance broyée, l'innocence piétinée et la volonté de survivre. C'est le combat d'un homme contre lui-même, sa culpabilité et son dégoût pour ce que son ravisseur a fait de lui...

C'est un magnifique roman, tout simplement...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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«  Que veux - tu m'avouer aujourd'hui que tu as enfoui si longtemps ?

La vérité , on en fait ce que l'on veut , ce que l'on peut .On fait avec.
Elle est une guimauve que l'on étire .
On la tord, et elle prend toutes les formes , revêt l'apparence qu'on lui donne » ...

«  Il est l'ogre,le loup , le féroce , le cruel , un bloc de mal . »

Deux extraits de cet ouvrage lu d'une traite.
Des pages bouleversantes , une réalité sordide et noire, dérangeante, l'histoire de deux jumeaux brutalement séparés par un ravisseur, alias Gargouilleur , Étrangleur, zigouilleur, terreur , bourreau , monstre, une hideuserie innommable !!

Le puzzle est dévoilé par bribes : Benjamin, jumeau de Julien sera abusé et violé sauvagement pendant cinq longues années.

Il vivra l'innommable,l'insoutenable selon le bon vouloir du Gargouilleur.

Une enfance lumineuse arrachée, brisée net où l'auteure dont j'avais lu : «  Je voudrais que la nuit me prenne » , décortique à sa façon, à l'aide de mots graves, entre fracture du réel et imaginaire , les mécanismes minutieux, sordides, des pédophiles : tromperie , chantage, manipulation, sadisme.

Mais comment survivre à l'arrachement après tant d'années d'accoutumance à l'épouvante?
Quand l'enfance nous est arrachée , quel humain cela fait- il de nous?

Comment ne pas perdre la raison ?

Quel adulte devient - on ?


Le récit coupe le souffle: doté de détails glaçants, crus.
L'écriture est incisive , sans concession, le style imagé et poétique , lumineux, grandiose.
Un texte sombre dont personne ne peut sortir indemne.
Une audace qui révèle l'inavouable , bouscule et éclaire l'indicible, à la frontière floue entre onirisme et réel : voler une enfance est terrible.

Ce roman implacable soulève aussi la question de la trahison et du pardon.

Et je ne parle pas de la fêlure irréversible d'une mère ...une blessure à vie !
Une oeuvre choc , à la noirceur absolue !
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Benjamin et Julien, deux jumeaux, ont une enfance lumineuse auprès de leur mère aimante et fantasque.
Jusqu'au jour où Benjamin se fait kidnapper par le Gargouilleur.
S'ensuivent des années de séquestration, avant qu'il ne s'enfuie.
C'est puissant, terrible, magnifique.
Dès le début j'ai été séduite par l'écriture superbe d'Isabelle Desesquelles.
Il y a une intelligence remarquable dans la manière de mener l'intrigue, de nous mener là où elle veut.
C'est sombre et lumineux à la fois.
Les séquelles d'une enfance brisée, d'une famille démantelée sont décrites avec une justesse rare.
Je ne connaissais pas cette auteure, une lacune à vite combler !
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La belle plume d'Isabelle Desesquelles se retrouve ici avec plaisir dans un roman pourtant dur, sans concession et émotionnellement très éprouvant.

Une vie d'enfant brisée par le rapt, le viol, la séquestration.
Une vie d'homme empêchée par les séquelles psychologiques et comportementales devenues obsessionnelles, par la colère et la vengeance.
Une mémoire salie jusqu'à l'écoeurement par des souvenirs insupportables, atroces, traumatisants.
Un bonheur familial broyé par la séparation, anéanti par le mensonge, la manipulation.
Un lien gemellaire détruit par l'incompréhension, la honte et la peur.

UnPur, c'est tout cela et bien plus..
C'est le rêve qui s'écrase au sol sous le sinistre poids d'une abominable réalité qui s'applique à le piétiner sans pitié...
C'est un rire de maman qui se brise comme le cristal quand il se heurte à l'impossible...

UnPur, c'est une pierre noire enrobée dans le velour des mots.

Merci à Babelio, ainsi qu'aux éditions Pointillés Belfond pour l'envoi de ce très beau livre dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée !
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