La réalité change en fonction du regard que nous posons sur elle.
Il est des moments où l'on appelle le ciel à la rescousse, sans même se demander à qui l'on parle.
Plus de miel parce que plus d'abeilles. Plus d'abeilles, plus de fécondation. Plus de plantes sur terre ! Sauf, peut-être, ces choses qu'on cultive en Hollande sur de la laine de verre et qu'on ose appeler poivrons. Et pourtant, elles sont en train de disparaître. Il y a de ces saisons, on ne sait pourquoi, où les cadres sont presque secs. Enfin, on sait pourquoi. Comme je sais pourquoi je m'essouffle dès le premier étage...
Elle assénait ces vérités avec une concision de médecin légiste.
Nous nous croyons la seule espèce dotée d'esprit, parce que nous pouvons voir les contours de l'individu humain. L'intelligence du monde nous échappe parce que nous sommes trop petits pour voir ses contours. Comment veux-tu qu'une bactérie dans ton ventre comprenne qu'elle a l'honneur d'être hébergée par un docteur en science économique ?
En tant qu’instituteur et fonctionnaire, Nikola fut confronté à un choix abrupt : enseigner la haine de ce qu’il était ou disparaître. Il avait une jeune épouse qu’il aimait et un essaim à soigner. Il opta pour la survie. Heureusement pour lui, les patrons du nouveau régime se souciaient davantage d’idéologie que d’administration. Leur incurie et le délitement graduel de l’Etat permirent à Nikola de passer entre les gouttes.
p. 44-45
L’architecture moderne, et son équivalent politique, le communisme, ont voulu tout standardiser, tout rationaliser – et tout a rapidement fini dans la ruine et la dépression. Si l’on avait mis autant d’énergie et de volonté à satisfaire les gens plutôt qu’à les transformer, nous n’en serions pas à nous entre-dévorer comme des chacals ».
p. 60
"Le tabac est aussi un aliment. Il me tuera peut-être, en attendant, il me fait vivre. Il me tient à la gorge, comme leurs anneaux tiennent ces femmes-girafes, en Afrique. Ôtez-les, et elles meurent à l'instant..."
La réalité change en fonction du regard que nous posons sur elle.
J'ai éprouvé cette vérité dont je n'avais eu jusqu'alors qu'une connaissance abstraite : la réalité change en fonction du regard que nous posons sur elle. Ce regard, miroir de notre âme, est le point d'appui que réclamait Archimède pour soulever le monde. Il a le pouvoir de guérir les maladies, d'apaiser la folie et de juguler la rage lorsqu'il émane d'un être en paix avec lui-même.
C'est une chose de le croire et de le proclamer, et tout autre chose de le voir à l'oeuvre.
Il y a davantage d'intelligence dans un essaim d'abeilles que dans n'importe quelle assemblée humaine, lui disait son père.
Bien mieux: l'essaim est une personne, dont chaque abeille est une cellule.
Nous nous croyons la seule espèce dotée d'esprit, parce que nous pouvons voir les contours de l'individu humain. L'intelligence du monde nous échappe parce que nous sommes trop petits pour voir ses contours .....