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Critique de Olivia-A


Être née dans la fange nous condamne-t-il à y rester toute notre vie ? Malgré sa rage contre le monde entier et son peu d'espoir pour sa propre destinée, Veena veut croire qu'un avenir meilleur attend sa fille, Chinti, la petite « fourmi ». Lorsqu'un prêtre véreux la lui enlève pour la faire soi-disant diviniser dans son sanctuaire, le sang de Veena ne fait qu'un tour : réunissant les femmes de la Ruelle, prostituées et hijras, toutes plus attachées les unes que les autres à la petite, elle se lance à ses trousses pour la récupérer.

Véritable plongée dans les bas-fonds de la société indienne, le rire des déesses explore la vie de ceux que la société a rejeté, dont l'existence se limite à une rue, d'un côté celles qui vendent leur corps pour survivre, de l'autre celles qui ont renoncé à une partie de leur corps pour devenir ce qu'elles sont, incomprises et pourtant mystiques. Comment grandir là-dedans, une fente dans le mur pour tout horizon, les cris des coïts pour toute bande-son, les fleurs des marchands ambulants comme seule joie ? Et pourtant, de ce contexte délétère émerge une jolie petite fille, innocente malgré tout, ramenant le sourire dans les coeurs de celles qui n'y ont pas le droit.

C'est un roman incroyablement sensible et poétique que celui-ci, un roman sur l'amour filial et des différentes formes, un roman sur l'espoir qui subsiste même quand tout semble perdu, un roman sur les femmes et leurs différents visages, leur force et leur résilience face à l'adversité. Ananda Devi nous ouvre une porte sur une Inde méconnue, où la crédulité des hommes permet l'impunité de quelques uns – au détriment de celles qui sont ici nos héroïnes, les femmes et les hijras.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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