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Critique de jfbl


Je viens de terminer la lecture de Juste la lumière et je ne veux pas tarder à faire part de mon ressenti. Je commencerai par ce qui est le plus simple (pas pour l'auteur !), c'est à dire par sa "lisibilité": elle est exceptionnelle pour un livre qui n'est ni un polar, ni un thriller politico-économique, ni une BD de Largo Winch. Les pages se tournent toutes seules. de cela l'auteure doit être fière car ce n'est certainement pas évident.

Plus sérieusement j'ai été impressionné par la qualité du style que j'avais déjà beaucoup apprécié dans L'Effacement. Il est non pas nerveux (un peu quand même) mais plein de muscles, non pas gros comme ceux des bodybuilders, mais fins comme ceux des coureurs de fond. Pas de graisse autour, rien qu'un tissu de nerfs pour le faire avancer. Pas un mot de trop, pas de descriptions charmantes de vallées verdoyantes où poussent des fleurs aux couleurs chatoyantes. Et pourtant il n'est pas sec comme une coureuse de marathon (pour rester dans les comparaisons sportives !). On le mâche avec plaisir ou angoisse selon les moments.

Le principe affirmé de courts, voire très courts, chapitres, participe à l'élan jamais interrompu du développement du récit. J'y ai retrouvé ce que j'avais remarqué dans le précédent roman : une adéquation parfaite entre le style et le récit, entre le fond et la forme. C'est le b.a.ba du travail de l'écrivain, mais on constate que souvent il n'en n'est rien.

Quant au fond, il m'a beaucoup séduit : ce portrait de femme, ou plutôt d'une part de femme (par exemple on ne sait rien de ce qu'elle écrit, sauf à la fin) est plein de finesse et de sensibilité. Il a été dit que c'était un livre de femmes sous-entendant ainsi que nous autres balourds d'hommes étions incapables de l'apprécier. Je ne suis pas d'accord du tout. J'ai également ressenti que le personnage de Dimitri était plus fouillé que le raccourci consistant à dire qu'il s'agit d'un abominable égoïste.

Pages 106 et 107 l'auteur écrit un chapitre sur l'écriture que j'ai beaucoup apprécié et en particulier ces mots : Jouir de la phrase qui advient. La répéter. L'écouter. La faire tourner dans ta bouche. En écouter la musique. La sucer. La garder parfois. La recracher souvent. Quelle belle définition du "travail" de l'écrivain à laquelle j'adhère totalement.

En résumé c'est un livre que j'ai beaucoup aimé. J'attends avec impatience le suivant.
Lien : http://www.editions-passiflo..
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