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Critique de Ellane92


Le détective privé Heredia a une nouvelle affaire, assez inespérée au vu du peu de clients qui trouvent le chemin de son bureau. Cette nouvelle affaire consiste à retrouver le père de son client, sachant que les deux hommes étaient fâchés depuis des décennies, leurs opinions politiques s'opposant violemment. Vivant depuis des années en Europe, le fils prodigue souhaite renouer des liens avant qu'il ne soit trop tard, une carte postale du père l'ayant rappelé à son bon souvenir.
C'est l'occasion pour Heredia, élevé dans un orphelinat après la mort de sa mère, de se pencher sur ses propres origines, et surtout de réaliser le deuxième voeu de sa mère, qu'elle avait confié à l'une de ses amies : retrouver l'homme qu'elle avait aimé, retrouver le père De Heredia.

Le deuxième voeu est le douzième volume de la série chilienne Heredia, et le cinquième traduit en français. Malgré un passé que je ne connaissais pas, je n'ai eu aucun mal à m'attacher aux pas de ce détective que l'on dirait tout droit sorti d'un film américain des années 50, nonobstant la sonorité des noms et la chaleur décrite. Heredia est, pourrait-on dire, le stéréotype du privé tel qu'on l'imagine : solitaire, bourru, sans le sou, qui boit et vit la nuit en dormant le jour, à l'aise dans les milieux interlopes, qui n'a rien contre un peu d'action, et avec des femmes qu'on imagine belles et sexy qui lui tournent autour. Bref, un chouette portrait d'homme dont on n'hésite pas à suivre les aventures, et que l'on quitte avec un chouïa de regret : on était bien, en sa compagnie ! C'est vrai que le "petit" côté homme désabusé, rendu magistralement au travers de l'écriture de l'auteur et des dialogues entre Heredia et son ami Anselmo ou son chat Simenon (oui, le chat parle, on ne sait trop comment, mais ça passe comme une lettre à la poste !) est assez irrésistible.
Cet opus qui prend son temps pour faire la part belle à son personnage principal traite essentiellement de la filiation et de son importance dans la construction de la personne que l'on est (ça, c'est pour Heredia), et de la façon dont on traite les personnes d'un certain âge au Chili (ça, c'est la partie enquête) : abandonnés par leur famille, sans visite de leur part, attendant d'en finir dans un endroit où ils seront plus ou moins bien traités. Bref, pareil qu'en France quoi (comment ça, je provoque ??) ! Et c'est justement là le hic pour Heredia : en poursuivant le père de son client, qui change de pension plus souvent que de chemise, on s'aperçoit rapidement que tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles pour ces chères têtes chenues !
Bref, le deuxième voeu est un très respectable roman policier à peine dépaysant, avec une trame narrative bien maitrisée par son auteur, des dialogues qui font mouche, un personnage principal attachant entouré de jolies femmes et d'amis prêt à tout pour l'aider (ahhhhh, ce cher Anselmo, qu'est-ce qu'il m'a fait rire avec ses déboires sentimentaux !!), que du bonheur quoi !
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