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Critique de Pecosa


Heredia est fatigué. Son vieux complice, Dagoberto Solis est mort, la belle Griseta est partie et Anselmo, le vendeur de journaux, s'est amouraché d'une voyante de Vina del Mar. le détective mène désormais une existence monotone, égayée de temps en temps par la musique et les livres. Seul Simenon, le chat philosophe, semble se soucier de son humeur morose -"Le vieil Heredia n'intéresse plus personne. Ton visage ressemble de plus en plus à un morceau de mou."- quand, un après-midi d'automne, toc toc toc, le passé frappe à sa porte. On le charge de retrouver un ancien camarade d'université, Andres Traverso, figure majeure de l'opposition de gauche.
C'est avec "el ojo del alma" ("Les yeux du coeur") qu'Heredia devra poursuivre son enquête, renouant avec ses compagnons d'autrefois, replongeant dans une année 1974 marquée par les mouvements contestataires étudiants et les exactions de la junte militaire.
Chez Diaz-Eterovic, ni suspens insoutenable ni rebondissements en cascade. On retrouve avec plaisir les déambulations de son héros, rythmées par des digressions sur le temps qui passe, des citations opportunes, et de nombreux arrêts dans les bars: "J'ai du temps et parfois très soif. Il y a des gens qui collectionnent les timbres, les pièces de monnaie ou les livres. Moi, je collectionne les bars. Je ne figurerais pas dans le Guiness, mais j'ai passé des heures agréables dans chacun d'entre-eux."
Ramon Diaz-Eterovic nous emmène donc de Santiago de Chile à l'île Chiloé, avec en filigrane cette question lancinante, "Nos rêves de jeunesse résistent-ils aux compromis?"
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