AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.61/5 (sur 149 notes)

Nationalité : Chili
Né(e) à : Punta Arenas , le 15/07/1956
Biographie :

Ramón Díaz Eterovic est un écrivain chilien, auteur de roman policier et de littérature d'enfance et de jeunesse.

Né dans l'Extrême-Sud du Chili, Ramon Díaz-Eterovic grandit dans une famille ouvrière, auprès d'une mère illettrée, jusqu'en 1973, lorsqu'il s'installe à Santiago pour des études en sciences politiques et administratives à l'université du Chili. Durant cette période, il dirige une revue culturelle qui paraît quatre fois avant d'être censurée, et milite au Parti communiste, deux activités qui lui valent d'être séquestré en 1977 par la police politique de Pinochet. En 1985, Ramon Díaz-Eterovic rejoint le Movimiento Democrático Popular, qui tente de mettre fin à la dictature de Pinochet et de restaurer la démocratie. De 1991 à 1993, il préside la Société des écrivains du Chili. Auteur de recueils de poèmes et de storyboards pour dessins animés, Ramon Díaz-Eterovic publie en 1987 'La Ciudad está Triste', première des neuf aventures de son détective privé Heredia, antihéros désabusé qui se bat contre des forces qui le dépassent, défendant ses valeurs éthiques et morales, habitant un quartier populaire de Santiago. La suite, 'Solo en la Oscuridad' (1992), introduit le fidèle compagnon et confident de Heredia, à savoir Simenon, son chat philosophe doué de parole avec qui il aime discuter. Leçon apprise de son maître en la matière, Georges Simenon, l'auteur excelle dans l'évocation des ambiances lourdes et sombres de la ville de Santiago. Ramon Díaz-Eterovic a notamment été récompensé par le prix Anna-Seghers (1987), le prix Dashiel Hammett, le prix du Conseil national du livre du Chili et le prix Las Dos Orillas.
+ Voir plus
Source : LeFigaro.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Ramón Díaz Eterovic   (8)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Tu te rappelles de l'époque où on s'est rencontrés ? C'est maintenant une collection d'images floues. Des noms, des évènements, des lieux. Plus rien n'a de sens. Tu as remarqué ce qui reste de notre vieux quartier ? Les merceries ont été remplacées par des friperies ou des boutiques de gadgets chinois. Les bars ferment et dans les top-less, il ne reste que des danseuses de plus en plus vieilles et apathiques. Dans deux ans, notre immeuble sera vendu, ils vont construire une tour pour les hommes d'affaire avec de larges cravates et un cœur gros comme une calculatrice.
Commenter  J’apprécie          90
Quelque part dans ma tête, j’ai entendu sonner une cloche. C’était un tintement agréable, plaisant, qui m'a rappelé l'appel aux fidèles lancé d'une petite église de Chiloé aux tuiles délavées, se découpant sur un ciel d'un bleu éclatant après une nuit de pluie, quand on peut encore distinguer l'énergique baiser de la gelée sur les sillons. Le volume du tintement a augmenté et, lentement, j’ai ouvert les yeux. Tandis qu'un rayon de soleil balayait mon visage, j'ai retrouvé l'image du corps de Griseta chevauchant le mien. Ses mots l'après-midi où, à la sortie du cinéma, nous nous étions lancés dans une course folle pour arriver à l'appartement et des vers de Gonzalo Rojas qu'elle m'avait lus après avoir fait l'amour : « Le mot plaisir, comme il coulait le long de ton corps, long et libre, le mot plaisir. »
Commenter  J’apprécie          103
Je me suis levé pour aller prendre une douche glacée qui m'a fait retrouver ma lucidité. Après quoi, j'ai mis la symphonie du Titan de Mahler dans le lecteur à cassettes, j'ai cherché une chemise propre et commencé lentement le rituel consistant à m’habiller et à retrouver la notion de mon corps malmené par les effets de la bière.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai laissé passer les heures, la tête sur l'accoudoir gauche du fauteuil, à regarder la lumière entrer peu à peu dans le bureau. J'ai redécouvert les meubles et les livres, ma table de travail et, posé dessus, le Walther M.9, inutile souvenir de la nuit précédente, de l'attaque puis de mes déambulations dans le quartier jusqu'à ce que la peur cède la place à un sentiment de désarroi qui m'avait poussé à chercher refuge dans mon bureau. Qu'est-ce qui m'avait sauvé ? L'instinct ? La chance ? L'ouïe qui m'avait signalé l'arrivée du véhicule ? Je n'avais pas de réponse. Le destin m'ordonnait de poursuivre ma mission les yeux ouverts. C'était peut-être le vieil ange gardien de mon enfance auquel j'avais recours quand j'avais peur de perdre les choses les plus chères à mon cœur. Les arbres, la mer, la musique, mes livres, le souvenir des femmes que j'avais aimées et dont les noms étaient inscrits dans un petit carnet : comme un avare qui comptabilise ses biens, je retenais leurs noms, les traces de leurs caresses, les instants où j'avais cru voir en elles quelque chose de définitif.
Commenter  J’apprécie          40
Rien ne me plaît davantage que marcher sans but dans la ville. J'aime regarder les gens et m'arrêter devant les vitrines des boutiques et des librairies. Quand je suis fatigué, je cherche un petit bar pour y boire du vin tandis que le cendrier se remplit de mégots et qu'autour de soi des groupes d'ouvriers ou de retraités lisent leur journal ou boivent une bière.
Commenter  J’apprécie          150
Incapable de réfléchir à ce moment-là, j'ai gardé mes idées dans le classeur réservé aux doutes et demandé une bière. J'ai lu dans l'ambre trouble le présage d'un après-midi sans imprévu, plein d'ennui, auquel je devais tordre le cou avant que le découragement ne me fasse prendre le chemin d'autres verres.
Commenter  J’apprécie          130
Pourquoi rêvons-nous de nos peurs ? Est-ce à cause de la vie que nous menons ou à cause de la mort qui nous attend ?
Commenter  J’apprécie          180
Quand Bernales est entré au café Santos, il était l'heure que les poètes ont coutume d'associer à un poème de Garcia Lorca. Cinq heures de l'après-midi. Une heure qui me rappelle les goûters à base de lait tiède, de pain et de pâte de coing servis à l'orphelinat ; nous, les internes, on avait le nez collé au bord de la table et le père Jacinto lisait des épisodes de la vie de Domingo Savio ou les chapitres plus lacrymogènes de Cœur, le roman d'Edmundo de Amicis. Je pouvais depuis répéter chacune de ces histoires et j'associais les après-midis gris à la douceur écœurante de la pâte de coing.
Commenter  J’apprécie          160
L’hysope, qu’est-ce que ça peut bien être ? me suis-je demandé et je suis allé consulter le glossaire inclus à la fin du livre. “Plante très aromatique de la famille des labia­cées.” Je n’étais pas beaucoup plus avancé et, pour en avoir le cœur net, j’ai eu recours au Petit Larousse posé sur mon bureau. Les labiacées étaient une “famille de plantes dicotylédones dont la corolle présente deux pétales en forme de lèvres”. J’ai pensé refermer le dictionnaire mais, au dernier moment, j’ai décidé de lui donner une deuxième chance. J’ai donc appris qu’on appelait dicotylédones les plantes “dont les graines possèdent deux cotylédons” et qu’un cotylédon est “le lobe séminal entourant l’embryon”. Des mots, encore et toujours des mots. Arriver à savoir ce qu’était l’hysope pouvait se révéler aussi compliqué qu’essayer de découvrir l’assassin de Coiro. J’ai éprouvé une soudaine allergie aux mots et jeté le dictionnaire au pied du bureau.
Commenter  J’apprécie          140
Ce n'était même plus un manque d'intérêt, juste l'idée que la vie réservait peu de surprises et qu'en définitive, lorsqu'il s'agissait de crimes ou de délits, on pouvait compter les mobiles sur les doigts d'une main. L'homme n'est pas très original dans sa perversité. Il tue par ambition ou jalousie.
Commenter  J’apprécie          150

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Ramón Díaz Eterovic (147)Voir plus

Quiz Voir plus

Le quiz Stephen King !

Quel est le premier livre de King a avoir été publié ?

Shining
Dead Zone
Carrie
Le dôme

10 questions
1722 lecteurs ont répondu
Thème : Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}