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Critique de bdelhausse


USA, années 50. Jack Isidore est un inadapté social, sociétal. Il est revenu de la guerre avec d'étranges idées dans le crâne. Un barjo, voilà ce qu'il est selon son beau-frère et ce n'est pas sa propre soeur qui dira le contraire.

Michael, le beauf en question finira par se suicider après avoir buté tous les animaux de la propriété. Fay, la soeur de Jack, avait remplacé son mari depuis un moment par un universitaire, beau et malléable, marié (mais ce n'est qu'un détail pour Fay).

Jack, pris dans la tourmente de ses pulsions à ne rien faire de construit, va adhérer à un cercle de soucoupistes... et sera choisi pour prédire la date de la fin du monde prochaine.

Qui est le plus barjo finalement? C'est une des questions que pose P.K. Dick. Malgré le fait qu'il s'agisse d'un pur roman (dépourvu de SF), Dick reste fidèle à ses habituelles interrogations: la place dans le monde, nos motivations, les rapports à autrui, le temps qui passe, le passé qui nous conditionne...

L'écriture se fluidifie à mesure que le roman progresse (et les fans de Dick savent à quel point l'auteur peut être hermétique). Et finalement, le roman s'arrête alors que j'en aurais bien repris 250 pages... Par contre, j'ai eu du mal à me départir de l'impression qu'il y avait de l'humour en permanence dans le propos de Dick. Bien sûr, Dick aime faire preuve de cynisme, de causticité... mais très souvent dans ce roman, on est au premier degré. Dick détricote la société, ses convenances, ses faux-semblants... Les personnages sont souvent hystériques ou hystérisés, sauf Jack Isidore qui trace son chemin sans trop se poser de question.

Dans un registre bien occupé (roman écrit vers 1975), par exemple par Elmore Leonard, Dick signe un roman convaincant sur l'American Way of Life et sur les prémisses de la contre-culture, dont Dick sera un chantre. Cerise sur le gâteau, même si l'action est supposée se dérouler dans les années 50, le roman possède un caractère intemporel.

Mon édition (nouvelle traduction 2013) est agrémentée d'un article sur Dick et le cinéma qui aboutir à "montrer" que les adaptations de l'oeuvre de Dick sont quasiment toutes ratées (2 ou 3 exceptions que je laisse à votre sagacité). Par contre l'auteur de ce court essai veut à tout prix démontrer que tous les meilleurs films étranges et barrés des années 1970-2010 doivent quelque chose à l'oeuvre de Dick. Je pense plutôt que les thèmes abordés par Dick sont suffisamment porteurs et larges pour que l'on puisse avoir l'impression que tout réalisateur qui les aborde soit un disciple du Maître du Haut Château.
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