AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Neurot


Dans une Terre où le réchauffement climatique n'est plus une hypothèse, il devient difficile de voir un avenir durable sur cette dernière. C'est pour cela que l'ONU a commencé la colonisation de Mars. Mais les premiers colons, souvent envoyés de force, s'ennuient ferme dans les clapiers de la planète rouge. Leur seul distraction est l'utilisation de Poupée Pat, qui avec des d'objets miniaturisés et surtout le D-Liss, une drogue hallucinogène, leur permet pendant quelques minutes de vivre une autre vie, comme au bon vieux temps sur Terre.

Léo Buléro est la patron de la société Poupée Pat, qui officiellement fabrique les Poupée et les objets miniaturisés, mais qui officieusement s'occupe aussi de vendre le D-Liss dans l'illégalité. Il est aidé par Barney Mayerson, un employé de Léo qui s'occupe grâce à son talent cognitif de choisir les articles qui auront une chance d'avoir du succès auprès des colons en modèle réduit pour leurs hallucinations. Tout va bien dans le meilleur des mondes (hum) jusqu'au jour où Palmer Edritch, un ancien industriel à succès, revient d'un voyage de 10 ans en dehors du système solaire avec une drogue bien plus puissante que le D-Liss, qu'il nomme le K-Priss, et dont il compte bien en faire profiter à tous les colons, puis les Terriens, et ce avec l'aval de l'ONU. C'est tout le marché de Léo Buléro qui est menacé, et il ne compte pas se laisser faire.

J'arrête là mon résumé, qui est bien trop long, et dont pourtant il manque tant de chose rien que pour poser la base de l'histoire qui va bien plus loin que ça. Ce livre de petite taille est, comme souvent chez Dick, d'une sacrée densité. En fait, tout l'univers Dickien semble être concentré dans ces 280 pages en format poche. Les idées fusent, pas toutes extrêmement approfondis mais toujours intéressantes et cohérentes. Les objets en miniature, typique de la caricature de la société de consommation, une marotte chez Dick tout comme l'omniprésence et l'omnipotence des multinationales. Il est aussi question d'une Terre proche de sa fin, mais aussi de l'évolution accéléré médicalement. Les troubles de la réalités, dans un livre qui parle d'une drogue hallucinogène, sont forcément légions, encore plus quand ce livre est écrit par Dick. Surtout qu'il y rajoute des troubles temporels, le bougre. A partir d'un tiers du livre, après une péripétie que je ne spoilerai pas, le doute s'installe et ne quittera plus le lecteur. La dernière partie nous rajoute un mysticisme de bon aloi et des questionnements théologiques forts intéressants. le tout est servi par une narration de très grande qualité, qui nous tient en haleine jusqu'au bout, qui nous perd et nous retrouve juste comme il faut, qui nous fait douter tout le temps. On fait des hypothèses, parfois balayées la page d'après par l'auteur. On s'accroche, et on aime ça.

Ce livre a été écrit durant la période considérée comme qualitativement la meilleur de Dick, celle de ''Ubik'' et du ''Maître du haut château'' notamment (dont on retrouve certaine chose en commun), celle aussi où les psychotropes faisaient parti intégrante de sa vie. Si le livre a une bonne côte, il n'a pas la renommé des deux livres cités précédemment, une erreur à mon sens. Attention, Dick n'est pas l'auteur de SF le plus facile d'accès, et ce livre n'est pas le plus facile d'accès de sa bibliographie. le premier tiers du livre reste assez simple à suivre une fois bien rentré dans le contexte. Certains termes ne sont expliqués qu'au fur et à mesure de l'avancé du récit, mais c'est assez classique dans le genre, et ça ne gêne en rien la compréhension. La suite par contre demandera quelques efforts, et une bonne concentration, mais c'est tellement bien fait qu'on se prend au jeu sans difficulté.

C'était mon 5ème livre de cet auteur, et mon 5ème très bon livre. Bon ok, je ne les ai pas choisi par hasard, mais quand même. Un auteur unique, à l'imagination débordante, et au talent narratif certains. Un vrai maître de la Science Fiction.
Commenter  J’apprécie          121



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}