AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de domitilius


Ne nous trompons pas, le rôle principal de ce foisonnant roman est le procès Jarndyce-Jarndyce, procès sans fin, ruineux et mystérieux. Tout, en définitive tourne autour de ce procès dont nous ne savons pas grand chose, sinon qu'il engloutit, comme un siphon de lavabo, tous les protagonistes. Dans le vieux Londres, les ruelles qui convergent vers la Cour de Justice du Chancelier, sont les fils d'une gigantesque toile d'araignée qu'avoués, avocats, marchands, intermédiaires, policiers tissent minutieusement. Tout est gris, poussiéreux, obscur. Cela sent la papiers timbré, la tabac à priser, la sueur collée à la chemise, la crotte de chat.
Bien sûr, il y a de grandes respirations où l'amour le dispute à la fidélité, la charité à la peur du scandale. La campagne anglaise avec ses cotteges douillets et ses austères châteaux vient éclairer le roman d'une douceur de vivre et de bons sentiments mais la boue, le suint et le brouillard de Londres n'est jamais loin.
Il y a là une galerie de portraits magnifiques, hauts en couleurs, pleins d'humanité et d'extravagance. Celui-ci qui escroque son monde sous figure d'ingénuité enfantine, celle-là qui laisse courir ses enfants sans culotte pour mieux se consacrer à une oeuvre de charité hypothétique, ou encore ce père qui vit du travail de son fils pour se consacrer à son maintien, sa posture, image du Régent,…
Dans l'intrigue, il y a du Wilky Collins, auteur de roman policier et ami de Dickens.
Je ne doute pas que Virginia Woolf n'ait aimé Dickens, car lisant cette maison d'Âpre-Vent, j'ai souvent pensé à elle. Ils ont tous deux cette même façon de faire parler les lieux, les objets : ces conversations, ces murmures qui s'infiltrent dans nos esprit, nous enchantent, mêlant réalité, rêves et cauchemars.
Il faut plonger dans la Maison d'Àpre-Vent, alors s'ouvre à vous un Monde à la limite du fantastique. Un conte pour adulte. du très grand art.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}