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Critique de Iraultza


Cela fait un petit moment que je voulais me plonger dans la lecture de recueils de poésie écrits par des femmes, et l'un des noms qui me revenaient sans cesse à l'esprit était celui d'Emily Dickinson. Commençons donc par là !

Et le titre de ce recueil n'y est pas pour rien dans ce choix de lecture : Car l'adieu, c'est la nuit. Quelle image grandiose pour évoquer la douleur, la peine qui peut nous envahir lorsque nous nous séparons de quelqu'un ! Mais quel désarroi de ne pas trouver ce vers dans le présent ouvrage... (si quelqu'un sait me dire de quel poème il s'agit, je suis preneur).

Une des premières choses qui interpelle à la lecture, c'est la forme des poèmes. On ne sait pas trop quel rythme il faut adopter avec ces tirets. Sont-ils l'équivalent de points ? de virgules ? C'est assez déstabilisant au début (essayez de lire à voix haute, vous verrez) et après la lecture devient plus naturelle.

Même si une majorité des poèmes sont ardus et ne se laissent pas apprivoiser aussi facilement, on relève plusieurs thématiques qui se dégagent au fur et à mesure qu'on avance dans le recueil. Emily Dickinson célèbre autant la nature, que les grands espaces ; les espaces géographiques et métaphysiques (Dieu, la mort, etc). Comment en pourrait-il être autrement lorsqu'on a passé une partie de sa vie cloîtrée chez soi, avec une éducation religieuse rigoureuse ? Nous sommes aussi à une époque de découvertes géographiques, avec la colonisation américaine des terres de l'ouest. Comment vit-on ce bouleversement à domicile ?

D'ailleurs le mystère entourant la vie (et la poésie) de Dickinson me donne envie d'en découvrir plus sur le personnage, et ses motivations d'écriture. Si les biographies se trouvent aisément, les analyses stylistiques sont plus compliquées à dénicher (en tout cas en bibliothèque). Et si cela vous intéresse, je vous conseille de feuilleter la thèse de Sophie Mayer «Formes du mouvement dans la poésie d'Emily Dickinson – déplacements, réécritures, conversions.» (dispo en ligne). Alors oui, comme ça, ça à l'air assez compliqué. Mais à la lecture de l'introduction, vous aurez déjà des pistes pour mieux appréhender l'oeuvre de Dickinson, et notamment comprendre comment le contexte de l'époque, même s'il ne transparaît pas ouvertement dans les vers, influence son écriture.

Sinon, vous pouvez toujours lire en posant votre propre interprétation sur ces poèmes, et même ne rien tenter de comprendre, car au final on se laisse facilement bercer par la beauté des vers, des sons (lisez en anglais, même si vous être anglophobe...) qui pour moi m'apportent paix et réconfort.
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