AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de read_to_be_wild


« Some things that fly there be -
Birds - Hours - the Bumblebee-
Of these no Elegy.

Some things that stay there be -
Grief - Hills - Eternity -
Nor this behooveth me.

There are that resting, rise.
Can I expound the skies?
How still the Riddle lies!

Il est des choses qui s'envolent
Oiseaux - Heures - le Bourdon -
Sur celles-ci point d'Élégie.

Il est des choses qui demeurent -
Tristesse - Monts - Éternité
Cela non plus ne me sied.

Il en est qui du repos, ressuscitent.
Puis-je expliquer les cieux?
Ah! que muette est l'Énigme! »

Car l'adieu, c'est la nuit - Emily Dickinson @editions_gallimard #poesiegallimard

Que muette est l'énigme…

J'aimerais revenir sur ces mots qui pour moi résument l'oeuvre de cette grande poétesse qui connut le succès après sa mort… Les vers qu'elle nous a laissés, d'une grande beauté, d'une sensibilité peu commune, mâtinée de mélancolie, recèlent pour nous un mystère non résolu, un sens caché profond qu'il est difficile de cerner!

J'ai été touchée par cette poésie où la nature a une grande place, les matins, ces levers de soleil porteurs d'espoir, les couchers de soleil aussi, les oiseaux (le rouge-gorge revient souvent), les abeilles, les papillons…

« Like Flowers, that heard the news of Dews,
But never deemed the dripping prize
Awaited their - low Brows-

Or Bees - that thought the Summer's name
Some rumor of Delirium,
No Summer - could - for Them-

Or Arctic Creatures, dimly stirred -
By Tropic Hint - some Travelled Bird
Imported to the Wood-

Or Wind's bright signal to the Ear-
Making that homely, and severe,
Contented, known, before-

The Heaven - unexpected come,
To Lives that thought the Worshipping
A too presumptuous Psalm-

Comme des Fleurs, ayant oui parler de Rosées,
Sans penser que cette humide couronne
Attendait leur - humble Front-

Ou des Abeilles - prenant le nom de l'Été
Pour la rumeur d'un Délire
Dont nul Été - ne Les pourrait - emplir-

Ou d'Arctiques Créatures, troublées-
Par l'Accent Tropical - qu'à la Forêt
Apporte l'Oiseau Voyageur-

Ou le vif signal du Vent à l'Oreille-
Rendant banal, et austère,
Ce qui, connu, comblait hier-

Le Ciel - à l'improviste advient
Aux Vies qui croyaient l'Adoration
Un trop présomptueux Psaume »

L'émotion principale qui se dégage de ses vers est la mélancolie… Emily parle souvent de la mort, mais sans affect, elle en parle comme d'une amie, d'une rencontre prochaine, comme d'un repos doux que l'on peut espérer à la vesprée…

« We never know we go - when we are going -
We jest and shut the door
Fate following behind us bolts it
And we accost no more.

On ne sait jamais qu'on part - quand on part -
On plaisante, on ferme la porte
Le Destin qui suit derrière nous la verrouille
Et jamais plus on n'aborde. »

Lire Emily Dickinson, c'est toucher à l'immortalité, à la survivance, par-delà le temps et les âges!

« The Poets light but Lamps-
Themselves - go out -
The Wicks they stimulate
If vital Light

Inhere as do the Suns -
Each Age a Lens
Disseminating their
Circumference -

Les Poètes allument des Lampes -
Eux-mêmes - s'éteignent -
Ils remontent les Mèches
Si la Clarté vitale

Perdure comme les Soleils
Chaque Age sera un Verre
Qui diffusera leur
Halo de lumière »

Lire cette poésie empreinte de magie et de mystère, c'est goûter à la beauté du monde contenue en quelques mots…

« The largest Fire ever known
Occurs each Afternoon -
Discovered is without surprise
Proceeds without concern -
Consumes and no report to men
An Occidental Town,
Rebuilt another morning
To be burned down again

Le plus vaste Incendie
A lieu chaque Soir -
On le découvre sans surprise
Il se poursuit sans souci
Consume à l'insu des humains
Une Cité d'Occident,
Rebâtie un autre matin
Pour cendres redevenir »

Lire cette grande poétesse c'est prendre conscience qu'il ne faut pas un vaste horizon pour toucher, entrevoir, s'émerveiller de la profondeur du monde qui nous entoure!

« Water, is taught by thirst.
Land - by the Oceans passed.
Transport - by throe -
Peace, by it's battles told -
Love, by memorial mold -
Birds, by the snow.

L'Eau, s'apprend par la soif.
La Terre - par les Mers franchies.
L'Extase - par les affres -
La Paix, par le récit de ses combats -
L'Amour, par l'effigie -
L'Oiseau, par la neige.»

Emily Dickinson, une énigme certes, mais une poésie d'une richesse profonde et envoûtante 🌟
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}