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Critique de Henri-l-oiseleur


Diderot est un maître du conte philosophique, bien plus que Voltaire, osera-t-on dire. Les contes de Voltaire ont toujours l'air de contes, aucun effort de vraisemblance n'y est fait, à dessein, et la thèse enseignée apparaît toujours un peu trop, de façon fixe et définitive. Si Diderot est meilleur, c'est que ses contes ont l'air de romans réalistes à leurs débuts, qu'ils font oublier le "message" ou la moralité de la fable. En plus, cette moralité ne se laisse pas réduire à quelques propositions claires, simples, voire simplistes comme chez Voltaire. Elles sont, à l'image des personnages et du dialogue des narrateurs, mouvantes, inattendues, toujours surprenantes, plus soumises à discussion et à négociation, qu'à être enseignées ex cathedra. Il suffira de comparer "Jeannot et Colin" de Voltaire, récit enfermé dans une définition banale et reçue de l'amitié, et "Les deux amis de Bourbonne" de ce recueil, où l'amitié se traduit en histoires rocambolesques de bandits, en satire sociale prise sur le vif, pour se conclure par une réflexion ... sur le réalisme en peinture. Quant à "L'entretien d'un père avec ses enfants", c'est un dialogue philosophique apparemment traditionnel, où les thèses s'opposent, digressent, se heurtent à l'expérience et laissent le lecteur non pas enseigné, non pas endoctriné, mais dans un état de doute et d'accueil de la complexité du monde.
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