AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Molière Que diable allait-il faire dans cette galère ? (17)

Certains soirs, Jean-Baptiste franchit la porte en sautillant et salue son père d'une pirouette. Vous pouvez être sûr qu'il est allé chez les Italiens, des comédiens qu'il admire plus que tout.
Ces maîtres de l'art comique et du gag improvisent soir après soir à partir des personnages de la commedia del'arte. Ce sont toujours les mêmes : Arlequin, Matamore, Isabelle, le Docteur ou Pantalon... Ces rôles sont nés en Italie et joués en italien. Comme le public parisien ne saisit pas un traître mot de la pièce, les comédiens se servent de leur voix, mais aussi du geste, du mime et des acrobaties pour se faire comprendre. Tout leur corps, depuis les grimaces jusqu'aux attitudes, s'exprime sur scène. Ce sont des acteurs exceptionnels. On dit que le jeune Louis, futur Louis XIV, se régale lorsqu'ils se produisent au Louvre.
Commenter  J’apprécie          10
"Quel métier voudrais-tu faire plus tard?"
On vous pose cette question, et 'on continuera à vous la poser, soyez-en sûr, tout au long de votre scolarité. Vous pouvez répondre "pompier" à la maternelle, "astronaute" à l'élémentaire, "vétérinaire" au collège...
Vous avez le droit de changer d'avis.
Au XVII siècle, la question ne se pose pas. Pour Jean-Baptiste, l'affaire est entendue depuis sa naissance, il sera maître tapissier comme son père, et avant lui son grand-père. Plus tard, en tant que fils aîné, il héritera de l'atelier, formera ses propres enfants, qui, après sa mort, prendront sa succession. Et ainsi de suite...
Commenter  J’apprécie          20
Jean-Baptiste a dix ans lorsque sa mère tombe malade. Il assiste à la ronde des médecins appelés à son chevet. Les hommes en noir lui prescrivent des remèdes au nom étrange qui l'affaiblissent plus encore. Ils ordonnent des saignées qui finissent par l'épuiser. Marie Poquelin meurt à l'âge de trente et un an.Jean-Baptiste garde de sa mère le souvenir d'un parfum, de cette main qui caresse ses cheveux, et pour seul objet, un petit livre relié de cuir qu'elle aimait lire au coin du feu.
Parfois, lorsque monsieur Poquelin entrouvre la porte de sa chambre, il découvre son fils aîné plongé dans la lecture du livre de sa mère. Le père observe d'un air pensif ce petit orphelin de onze ans, souvent rêveur, parfois mélancolique, dont le visage s'anime quand il décrit les tragédies jouées au collège ou les farces des saltimbanques du Pont-Neuf.
Soudain, monsieur Poquelin doute. Il se demande s'il parviendra, un jour, à faire de Jean-Baptiste un bon tapissier.
Commenter  J’apprécie          200
Fatigué ou affamé, peu importe, après sa longue journée de cours, Jean-Baptiste ne manque jamais de faire un crochet par le Pont -Neuf.
Ce n'est pas un pont comme les autres que l'on traverse en sifflotant, le nez au vent, pour rejoindre l'autre rive. Le Pont-Neuf est l'endroit le plus fréquenté de Paris. On s'y presse dès la première heure du jour pour y admirer les meilleurs saltimbanques, acrobates, danseurs sur corde de la capitale. Ils sont là pour divertir le passant et surtout appâter le client.
[.......]
Celui-là, c'est le préféré de Jean-Baptiste. Dans sa robe noire de faux médecin, celui qui se fait appeler l'Orviétan agite un flacon vert au nez des passants :
- En Italie, quelques flacons de ce remède ont suffi pour guérir une épidémie de peste, en quinze jours! Vous avez bien entendu, Mesdames et Messieurs, en quinze jours!! Mon remède guérit, par sa rare excellence, plus de maux qu'on n'en peut compter en une année
[.......]
A ses côtés, sur l'estrade, un bouffon joue les malades. Il roule des yeux derrière son masque et tire une langue noire. Il se tord par terre en se tenant le ventre, s'accroupit sur un pot de chambre, fait semblant de pousser, pousser et encore pousser... Il soupire de contentement. Comme délivré, il se relève. Tout en se pinçant le nez, il fait mine d'examiner le contenu du pot. Et voilà qu'il le verse sur l'assistance!
On crie. Mais ce n'est que de l'eau... De l'eau de la Seine, jamais bien claire, mais de l'eau tout de même. Ô grande puissance de l'Orviétan!
Jean-Baptiste poursuit son chemin tout en riant.
Commenter  J’apprécie          190
Comment faire régner l'ordre et le silence dans une classe surpeuplée ?
Les professeurs jésuites ont mis au point une méthode d'une efficacité presque... militaire. La classe est séparée en deux camps rivaux. Chaque camp est lui-même divisé en plusieurs équipes de dix élèves, qu'on appelle les décuries. Les dix élèves occupent un même banc et sont dirigés par le meilleur d'entre eux, le décurion. Ce collégien a un rôle très important, puisqu'il doit veiller à ce que les devoirs soient bien faits, les leçons parfaitement apprises, et la discipline respectée. Si son équipe affiche de bons résultats, elle peut avancer dans le classement et changer de banc. Le premier de chaque camp est nommé "imperator", le deuxième "censeur", le troisième "tribun". A la fin de l'année scolaire, l'imperator du camp vainqueur - celui qui cumule les meilleurs résultats - prend le titre de "dictator".
Commenter  J’apprécie          200
Il n'est pas question d'ouvrir le collège aux filles, pour la simple et mauvaise raison qu'elles n'ont pas besoin d'éducation, pense-t-on.
Commenter  J’apprécie          60
ACTE I
Un gamin de Paris.
L'histoire de Jean-Baptiste Poquelin commence dans le quartier des Halles, à Paris. A l'angle de la rue Sauval et de la rue Saint-Honoré, se dresse une maison de poupée, tout en hauteur, si étroite qu'elle ne compte qu'une pièce par étage. C'est à cet emplacement précis que Jean-Baptiste Poquelin a passé les vingt premières années de sa vie. C'est là qu'il est né, a grandi, est devenu un homme. Ne vous laissez pas gagner par l'émotion pour autant : cette maison n'est plus celle où naquit Molière. L'originale a été détruite en 1802 pour être remplacée par ce bâtiment qui en a vaguement gardé la silhouette.
Il faudra donc vous contenter du bâtiment qui vous reste sous les yeux pour planter le décor. Ce sera bien suffisant. Commencez par vous placer sur le trottoir d'en face - la rue est étroite - pour mieux observer la maison. Maintenant, imaginez à la place de la boutique qui occupe aujourd'hui le rez-de-chaussée l'atelier de tapisserie de maître Poquelin.
[incipit]
Commenter  J’apprécie          230






    Lecteurs (147) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1736 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}