Agnès Varda: "Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages."
Je veux leur faire sentir qu'un livre n'est pas qu'un ras de papier casse-burettes que leur professeur les oblige à lire, mais que là-dedans il y a de l'aventure, du suspense, du frisson! Je leur dit aussi que des millions de gens vivent sans lire et ne s'en portent pas plus mal, mais que lorsqu'on aime lire, on vit plus que les autres, on vit sa vie, plus toutes les vies que l'on découvre. C'est un sacré luxe.
Mais il n'y a pas de secrets. Chaque fois qu'on l'interroge, Xavier partage sans compter ce qu'il a appris de son métier d'écrivain. En entomologiste qui connait son sujet, il raconte le cheminement qui l'amène jusqu'au roman, ses moments d'exaltation comme les périodes où il est à la peine.
Il déballe tout...
Bâtir une histoire, trouver la bonne pierre et la placer au bon endroit...
Cette étape de la construction du récit, faite d'accélérations et de pauses forcées, est la plus laborieuse, la plus difficile. C'est le moment où Xavier a tendance à fuir son bureau. Marie, sa femme, le devine. Elle le voit mitonner de bons petits plats, faire les courses, aller au marché. C'est sûr, il cherche la pièce manquante...
(p.25)
Après le succès de son premier roman pour adolescents, il se dit qu'il vient de trouver là une façon d'écrire qui intéresse les lecteurs. Alors il s'interroge: comment s'y est-il pris pour fabriquer ce livre ?
Il retient l'idée d'utiliser les journaux, d'ancrer son histoire dans l'actualité, de tisser une forme de réalité avec une forme d'imaginaire, mais un imaginaire qui colle parfaitement, qui sonne vrai.
(p.16-17)