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Critique de AV


J'ai toujours eu l'impression que Donne faisait partie des poètes qui devaient être terriblement compliqués à traduire, notamment en raison de sa place d'icône de la poésie métaphysique. Après tout c'est une sorte de poésie où rien que le choix de la ponctuation prend plus de sens que dans n'importe où ailleurs, où tout est question de subtilités ou concepts, ce qui la rend fascinante (autant que frustrante dans le cas où le lecteur n'est pas anglophone). On est face à des textes du 17ème siècle, avec peu d'imagerie poétique touchant à la sensibilité directe mais pouvant, au contraire, donner l'impression d'une certaine austérité. Ces traits sont déjà évidemment présents dans les poèmes originaux mais je trouve que le passage à la traduction leur donne un effet « coup de vieux » qui a tendance à noyer le reste. Et sans être particulièrement experte mais pour avoir lu d'autres traductions de Donne, c'est avec celle-ci que j'ai le plus ressenti ça.
Cette édition (bilingue) a, comme son nom l'indique, l'avantage de proposer des poèmes sacrés et profanes, ce qui permet de ne pas se limiter à un seul registre de l'auteur. Quand je parlais d'un aspect vieillissant mal, c'est sans doute moins fort dans la partie profane. Pourtant j'ai une légère préférence pour les sonnets sacrés. Donne, qui était prédicateur, était un homme extrêmement religieux et c'est peut-être ce qui fait que c'est dans ce registre-là qu'il me touche le plus. Absolument pas par partage de convictions mais par la façon dont il y aborde et tutoie la mort, de manière calme et profonde, comme si elle était démystifiée grâce à sa foi.

Donc je le recommande à ceux qui s'intéressent déjà un peu au genre mais que ceux qui doivent encore être amadoués commencent/continuent avec quelque chose d'autre sous peine de se braquer et de camper sur la série d'arguments qu'on reproche déjà généralement à la poésie.
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