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Critique de Caro29


Caro29
20 décembre 2020
Je vais jouer. Juste le temps d'un tour de roulette ou deux. Pas plus. Après, je rentre me coucher. Je vais placer quelques sous (des frédérics, des gouldens, des florins, des francs, des roubles, ou que sais-je encore) sur le noir. Ou sur le rouge. Sur « passe ». Ou sur « manque ». Et pourquoi pas sur le zéro, tiens ? Ça fait un moment qu'il n'est pas sorti ! Je vais peut-être rafler la banque ! Zut, j'ai presque tout perdu. Allez, foutu pour foutu, je vais mettre tout ce qu'il me reste sur le rouge. Je vais me refaire ! Oui, je le sens bien, je vais me refaire ! Flûte, c'est le noir qui sort. Fichue boule ! Maudit croupier ! J'arrête tout ! Plus jamais je ne mettrai les pieds dans un casino, plus jamais je ne perdrai la tête en attendant que la boule s'arrête sur le numéro sur lequel j'ai misé, plus jamais je ne miserai… plus jamais… jusqu'à ce que j'ai de nouveau de quoi jouer…

Ah, l'enfer de l'addiction au jeu ! Combien se sont fait interdire de casino pour éviter de tout perdre ! le Joueur de Dostoïevski, alias Alexeï Ivanovitch, sait très bien de quoi il retourne !

Après un début que j'ai trouvé un peu long, l'entrée en scène de la baboulinka, cette vieille tante fantasque dont on doit hériter mais qui ne veut pas mourir, lance l'action et précipite les personnages dans toutes sortes de mésaventures. L'argent, qu'il s'agisse de celui des gains et des pertes au casino, d'un héritage tant attendu ou d'une cocotte qui séduit les hommes pour se faire entretenir, est au coeur de ce court roman. L'amour est présent aussi mais il est annihilé par cet argent qui brûle les doigts et qui rend fou. Et tout le monde en prend pour son grade : les femmes, les Français, les Russes, les Polonais… Dostoïevski n'a épargné personne. Pas même son personnage principal, Alexeï Ivanovitch, qui agit comme une marionnette dirigé par les femmes, puis par sa passion dévorante pour la roulette. C'est donc à partir de l'arrivée de la baboulinka à Roulettenbourg que j'ai trouvé le Joueur fascinant : les personnages, leurs rapports les uns aux autres, leurs déboires, la description des passions qui dévorent certains d'entre eux… Et cette plongée dans l'enfer du jeu ! Ce roman est aussi l'illustration parfaite que la puissance et la densité d'un livre n'ont aucun rapport avec le nombre de ses pages.

C'est mon premier roman de Dostoïevski et je suis ravie d'avoir découvert sa plume. Il n'est jamais trop tard ! Prochain rendez-vous avec cet auteur pour moi : Crime et châtiment.
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