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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a des lieux sur terre où les humains découpent vivantes des jeunes filles prépubères pour s'assurer le succès de leurs ambitions, détourner le mauvais sort, assouvir leur fièvre de carnassiers.
Dans ce roman, Unity Dow, juge à la Cour suprême du Botswana, met en scène l'exécution d'un de ces "crimes rituels", l'omerta des autorités qui s'ensuit et le combat d'une poignée de femmes déterminées à faire la lumière sur cet acte de barbarie. L'auteur nous donne également un aperçu de la corruption qui sévit à tous les étages et de l'absurde médiocrité du système judiciaire.
La cruauté dénoncée ici suffit à insuffler à ce roman une valeur capitale, même si ni le style, ni l'intrigue, ne sont déployés avec un talent littéraire hors-norme.
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Ce roman publié par Actes Sud - Actes noirs n'est pas à un polar à proprement parler.
S'il y a bien une enquête, elle est conduite par des civils à l'encontre de la police.
Nous sommes au Botswana et une petite fille a disparu. Seuls ses vêtements ensanglantés sont retrouvés et déposés au commissariat.
Mais le lendemain, ils ont disparu à leur tour. Les enquêteurs sont débordés par cette affaire et affichant une mauvaise foi absolue, annoncent leur conclusion officielle : ce sont les lions qui ont mangé la fillette.
Mais dans ce cas, qui l'a déshabillée ?
5 ans plus tard, une jeune femme qui fait son service civique, en poste au village où vit la famille de la fillette disparue, découvre les vêtements au fond d'un placard. Les villageois s'organisent pour faire éclater la vérité.
L'autrice est juge à la Cour suprême du Botswana et première femme à occuper ce poste.
Elle met en avant la difficulté à faire respecter les règles de la justice dans un pays où les traditions sont ancrées depuis des siècles, où les croyances superstitieuses ont plus de pouvoir que les juges, où la corruption est établie en institution.
De ce point de vue, ce roman est à considérer comme un témoignage sociétal et un acte de lutte pour faire appliquer la loi en mettant sur le papier les dysfonctionnements dont souffre le pays.
Cependant, le style approximatif et le manque d'articulation dans le récit en font un texte assez plat que j'ai eu envie d'abandonner plus d'une fois.

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Le premier chapitre est assez long mais nécessaire pour bien comprendre les différences de coutumes comme la tolérance pour un homme d'avoir une épouse et des amantes, sur ce qu'est un chef aussi. La description du mari idéal fut longue à mon goût mais quelques lignes sur cet adulte qui fait plus que fantasmer sur des prépubères m'ont paru encore plus longues. Et pourtant l'auteur le rappel à chaque fois M. Disanka est un homme respecté, il a de l'allure, de l'argent donc on se tait sur ce penchant nauséabond. M. Disenka, monsieur… En apparence seulement. Il a beau jouer au bon papa, amant, notable, ce n'est qu'un masque pour camoufler l'être abjecte qu'il est, il y aurait bien un jour où un père n'accepterait pas le viol de sa fille.

Je n'ai pas aimé le style de l'auteure, cela manque de force, il y a trop de répétition qui donnent beaucoup de longueurs à l'intrigue, je n'ai pas été transporté dans ce roman policier mais le cadre est original.
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Beaucoup plus qu'un polar, Les Cris de l'innocente mêle le reportage, l'essai anthropologique et le plaidoyer contre l'archaïsme. Pas de grand suspense toutefois : les faits étant établis depuis le début du roman et les coupables désignés, du moins pour la plupart d'entre eux, la seule question est de savoir s'ils seront confondus et éventuellement punis.
Roman dense, bien que parfois un peu lent, bien construit et solidement argumenté, Les Cris de l'innocente commence par la découverte fortuite par une jeune « appelée du service national » dans un village reculé du Botswana de pièces à conviction remettant en cause la version officielle de la disparition d'une petite fille cinq ans plus tôt. Décidée et sans peur, mais hélas un peu naïve, Amantle va mobiliser des amies attachées comme elle à la modernité et mettre tout un village et toute une communauté à ses côtés pour tenter de faire éclater la vérité. Un combat contre l'obscurantisme qui connaîtra bien des péripéties jusqu'à un final glaçant.
Le roman d'Unity Dow, qui a été plus de dix ans juge à la cour suprême du Botswana, part d'un constat accablant sur les pratiques coutumières que connaît encore l'Afrique et constitue un réquisitoire sans appel contre celles-ci. Car si féticheurs et guérisseurs perdurent face à une médecine moderne hélas trop souvent absente dans des zones reculées, certains n'hésitent pas à aller beaucoup plus loin, quitte à se mettre entre les mains de sorciers ayant recours au crime rituel – le dipheko en langue setswana – pour s'assurer réussite, puissance et fortune.
« Les sacrifices humains existent depuis très longtemps, mais avant d'en arriver là, traditionnellement, il fallait épuiser toutes les procédures de conjuration du mal. On commençait par sacrifier les animaux. Aujourd'hui, on est face à des voyous à qui on remet de l'argent pour aller abattre des gens, leur extorquer des organes à vifs. Ce n'est pas un rituel, c'est de la barbarie. le seul rituel en soi, c'est quand le Nganga (sorcier) traite ce "matériel" pour que le client puisse le consommer. C'est un rituel perverti, transgressé. » Joseph Tonda, entretien à Jeune Afrique, Mai 2014
Certainement pas un très grand roman policier, Les Cris de l'innocente constitue toutefois un excellent témoignage sur des pratiques barbares – femmes et enfants kidnappés et démembrés, albinos massacrés, cadavres mutilés – qui, du Togo au Cameroun et de l'Afrique du Sud au Nigéria, n'épargnent aucun pays du continent. Pratiques qui semblent connaître une recrudescence à la veille de chaque élection importante…

Lien : http://www.polars-africains...
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