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Critique de Takalirsa


Dans un monde futur où l'on ne répare plus rien, un petit garçon se bat pour sauver son cyber-chien.
Samuel n'a jamais vu un vrai animal: ils ont tous subitement disparu du jour au lendemain. Pour autant, il a développé un lien spécial avec son chien virtuel Eddie, un hologramme projeté par un micro-transmetteur. Tous deux sont très complices et interagissent comme si Eddie avait été constitué de chair et d'os. Voilà bien la première réflexion de ce petit roman: la connexion entre humain et intelligence artificielle est possible. Mieux, le cyber-chien a su faire évoluer son programme au contact du garçon.

Mais que sont devenus les animaux sauvages? Une ancienne éthologue (spécialiste du comportement animal), rencontrée dans "la Zone des Exilés" (où se sont regroupés tous ceux dont le métier est devenu obsolète comme les vétérinaires, soigneurs, éleveurs "devenus inutiles à la société"), apporte une ébauche de réponse: "A force d'être parqués dans des enclos et de vivre en captivité au contact des humains, les bêtes perdaient tout lien avec leur nature sauvage". On n'en saura pas plus... car les informations sont livrées au compte-goutte alors qu'il y a pourtant matière à réflexion! Il est dommage que l'auteur n'ait pas davantage développé son propos, d'autant plus que le récit s'adresse aux plus jeunes et qu'ils risquent de passer à côté. le texte est en effet centré essentiellement sur la détresse de Samuel face à la perte de son chien qu'il n'arrive plus à connecter.

Le problème semble provenir du codage informatique du jouet qui est "vraiment singulier". Et c'est là que transparaît en filigrane l'autre débat initié par le roman: la société de (sur)consommation. Dans le monde où vit Samuel, on ne s'embête plus du tout à réparer: c'est la politique du "cassé/remplacé". Cependant les Exilés jouent les rebelles avec leurs ateliers clandestins où "on fait de la récup". le petit garçon y découvre pour la première fois toutes sortes d'objets vintage comme un vieux tourne-disque.

Par ailleurs, l'entreprise Cybernity, qui a le monopole des animaux virtuels, s'arrange pour entretenir le phénomène: non seulement les critiques négatives de ses produits sont effacées "dans le but de conserver son image de marque", mais elle a mis en place une "stratégie d'obsolescence programmée" pour pousser les consommateurs à acheter les nouvelles versions... Une pratique déjà en vigueur dans notre société actuelle mais poussée à son paroxysme. du coup Eddie, qui a fonctionné beaucoup plus longtemps que prévu, fait office de symbole de résistance au système! Même si sa durée de vie ne peut pas être prolongée miraculeusement... tout comme celle d'un vrai animal.

Ainsi le texte propose des pistes intéressantes mais pas suffisamment exploitées selon moi. Malgré tout, le personnage de Samuel, tout en sensibilité, est touchant, et les amoureux des animaux se retrouveront dans la relation qu'il entretient avec son animal, même virtuel.
Lien : https://www.takalirsa.fr/edd..
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