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Citations sur Alternative rock (8)

La voix pure et majestueuse de Lennon se collectait à la mélodie pendant que la ligne de basse de McCartney, le rythme énergique de Ringo Starr, et les pleurs que Harrison arrachait à sa guitare alimentaient une structure chromatique obsédante et complexe. Puis débuta une coda interminable, soutenue par des cuivres purs et puissants de toute évidence attribuables à George Martin.
Finalement la coda s'acheva par une ultime lamentation de Lennon, presque un murmure, une suite d'accord descendante, un filet de notes de piano, comme si les Beatles ne pouvaient se résoudre à en rester là.
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Je nous revois dressés face au public pour attaquer un de ces morceaux que je serais désormais incapable de jouer. A l’époque où Paul savait encore faire du rock. Quand Stu était un artiste, à la fois rêveur et effrayant. Quand George avait tout d’un enfant derrière son énorme guitare et qu’il mentait sur son âge. Quand Ringo avait de l’humour et que le rythme était censé ne jamais s’interrompre. Là-bas, dans les cages d’escalier suintantes de brouillard et les tunnels crasseux, dans les terriers et les ruelles où la puanteur aigrelette des gogues nous stoppait aussi efficacement qu’un mur. A l’époque, l’alcool était gratuit dès que nous descendions de scène et les filles venaient se coller doucement contre nous, en souriant. Contrairement à leurs petits copains qui restaient au comptoir en marmonnant, conscients du danger que nous représentions. Nous les savions capables de percevoir la puissance de la musique qui se déversait de la scène. Ah, les filles ! Elles étaient aussi douces que les gouttes de pluie dans ces villes grisâtres, ces rues brillantes, les forêts de mâts des quais, les porches obscurs d’où s’élevaient des rires au cœur d’une nuit pavée de briques ruisselantes. Et ensuite, nous nous endormions avec l’esprit embrumé par l’alcool, avant les réveils et la déprime, nous relayant sur ces matelas tâchés au-dessus du cinéma dont les grondements résonnaient dans nos têtes alors que la musique s’y déversait toujours. Une plongée dans le manège des rêves.
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Le temps d’atteindre la station de métro la plus proche puis d’aller jusqu’à Ladbroke Grove, Mo n’en pouvait plus. Trop d’images l’assaillaient : Jimi jouant Hey, Joe ! la première fois qu’il l’avait vu à la télé (il allait encore à l’école, à l’époque) ; Jimi à Woodstock, à des festivals et des concerts dans tout le pays ; Jimi avec ses grands chapeaux à plumes, ses chemises multicolores extravagantes, ses doigts lesté de bagues, qui martyrisait sa Strato blanche, la levait au-dessus de sa tête, pinçait les cordes avec ses dents, la fourrait entre ses jambes écartées, la faisait pleurer, vagir et palpiter, obtenant bien plus d’une guitare que personne avant lui. Lui seul pouvait leur donner vie, les transformer en créatures organiques, à la fois pénis, femme, cheval et serpent. Mo jeta un coup d’œil à ses bras, mais les reptiles se tenaient tranquilles. Le soleil se couchait quand il prit Lancaster Road, plus par habitude que dans une but précis. Il avait à présent une autre image à l’esprit, celle de Jimi en voleur d’âme qui s’alimentait de la force vitale des spectateurs. De martyr, Jimi se métamorphosa en vampire. Mo sut qu’il devenait complètement parano et qu’il devait se trouver des amphés au plus vite.
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Il se tourna vers les musiciens. Ils s'évaporaient les uns après les autres. L'irréalité se refermait sur eux. Il se tourna vers Elvis et découvrit sur ses traits un reflet de sa propre peur.
(Gardner Dozois, Jack Dann et Michael Swannick, "En tournée")
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Il va de soi que les Beatles sont toujours présents en chacun de nous, comme tant d'éléments de la culture des années 60, contamment exhumés, reconditionnés, remaniés.
(Stephen Baxter, Quelques mots sur "Le douxième album")
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Il s'assit en tailleur sur la bruyère pour défroisser son jean blanc, retirer les éclaboussures de boue de ses boots noires en cuir verni.
- C'est quoi, toutes ces conneries façon Easy Rider ? Qu'est-ce qu'on fiche ici ?
- T'as pas aimé Easy Rider ? Mo en était sidéré.
Jimi haussa les épaules.
- J'ai rien vu de meilleur depuis Lassie, Chien fidèle. ça n'a prouvé qu'une seule chose... C'est que les types d'Hollywood pouvaient également exploiter ce filon. Ces deux paumés bidons leur ont permis d'empocher un tas de fric. Une arnaque, mec. Et les mômes s'y sont laissés prendre. Qu'est-ce que je suis dans tout ça ?

(Un chanteur mort, Michael Moorcock
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Une scène, c'est une estrade sur laquelle vous vous dressez pour affronter l'alcool, l'ennui et un foutu silence.
(Ian R. Lacleod, "Snodgrass")
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Il se produisait une autre ruée de musiciens et de roadies. Buddy ressortit de la cabine en lorgnant à regret le téléphone et entra en collision avec une petite femme en manteau de vison. «Oups !» fit-elle avant de se pencher pour exercer une pression sur son bras, afin de lui indiquer qu'elle ne lui tenait pas rigueur de l'incident. Elle leva vers lui un visage expressif et souriant de garçon manqué.
« Eh, mec ! fit-elle avec animation. J'adore ton noeud pap et tes lunettes...! Seigneur, on croirait Buddy Holly !
- On me l'a déjà dit», fit-il, ironique.
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