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Théodore Dreiser est considéré comme le père de l'école naturaliste américaine en littérature. Son premier roman paru en 1900 s'attachait en effet à décrire le poids du déterminisme social dans la conduite des destinées humaines, à la manière d'un Zola. Et comme ce dernier, c'est dans les couches populaires de la société qu'il puise la matière de ses livres.

Caroline Meeber, « Sister Carrie » pour sa famille, jeune fille pauvre, quitte Columbia City et ses parents pour aller chercher une vie meilleure à Chicago. Elle habite chez sa soeur et son beau-frère dans un modeste appartement. Commence alors pour Carrie une longue déambulation dans les rues de Chicago, à la recherche d'un travail, véritable parcours du combattant pour une jeune provinciale sans expérience. Elle finit par se faire embaucher comme manoeuvre dans une fabrique de chaussures. Mais Carrie, éblouie par le tourbillon de la vie de la grande ville alors en plein essor, avide d'aisance et de biens matériels, se morfond dans cette vie médiocre. C'est alors qu'elle croise Charles Drouet, voyageur de commerce coureur, frivole et charmeur qu'elle a rencontré dans le train qui l'amenait à Chicago. le jeune homme la séduit et s'installe avec elle. La situation de Carrie s'améliore.

« Sister Carrie » fut considéré comme un roman immoral, à tel point que Dreiser dut même batailler contre son éditeur pour le faire publier. Carrie, intelligente et belle, se sert des hommes pour s'élever socialement. Et n'hésite pas à s'en séparer lorsqu'ils ne sont plus qu'un obstacle à ses ambitions. Pas de sentiments nobles et élevés chez Dreiser, mais l'évocation des aspects les plus triviaux et vils de la condition humaine. Il ne faut cependant pas voir en Carrie un personnage abject. Elle est bien plutôt la victime de cette recherche de réussite sociale et matérielle qui la fait passer à côté de l'essentiel.

Les premières pages du livre sont jalonnées de considérations philosophiques qui alourdissent le propos. Mais très rapidement le texte se resserre sur l'intrigue et l'évolution des personnages. Dreiser nous entraîne dans le Chicago de la fin du XIXème siècle, entre ses quartiers résidentiels en construction et ceux du commerce en gros et des usines. Il nous offre une virée sur Broadway, à New-York, artère clinquante et festive, où l'on vient se promener comme à la parade. Mais il nous montre également la misère noire des laissés pour compte, les soupes populaires et les refuges miteux. Dans l'Amérique de Dreiser, les rapports sociaux sont impitoyables et la lutte acharnée pour grappiller une part du rêve. Malheur aux vaincus ! Produit de son époque et de sa culture, Carrie n'échappe pas à la quête frénétique du succès. Elle ne fait pourtant que poursuivre une chimère, comme elle en fera l'amer constat. C'est sans doute cette critique acerbe du credo américain qui indigna le plus les critiques à la sortie du livre. Pour le lecteur français d'aujourd'hui, « Sister Carrie » est avant tout une oeuvre puissante, passionnante, moderne et désenchantée.

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"Ce n'est pas le mal, c'est bien plutôt l'aspiration à un mieux qui, le plus souvent, guide les pas de ceux qui s'égarent". le constat que tire l'auteur dans les pages ultimes de cette oeuvre illustre à merveille les ressorts et le destin de l'héroïne éponyme du présent roman. Provinciale issue du Wisconsin, Carrie arrive dans la grande ville, Chicago, pour y tenter sa chance. Hébergée par sa soeur et son beau-frère, non par affection filiale, mais par intérêt financier, elle est très vite rebutée par cette vie étriquée du foyer et par les emplois auxquels son manque d'expérience la condamne. Mûe par sa sensibilité plus que par sa raison, et éblouie par les promesses de plénitude que laissent entrevoir le reflet trompeur de l'or, elle se laisse séduire successivement par deux hommes qui par leur prestance, l'assurance que confère une certaine réussite professionnelle et l'attrait de leur paroles doucereuses se rendent irrésistibles à celle à qui la vie d'ouvrière est intolérable. Mais cette quête du confort et du succès est-ce bien le sûr chemin dans la recherche du bonheur que la constitution américaine reconnaît comme un droit inaliénable à ses citoyens ?

Paru en 1900 après bien des atermoiements, Sister Carrie fit scandale. L'histoire de cette femme entretenue qui trouve une certaine autonomie sur les planches, le portrait peu flatteur qu'il est fait de l'institution de la famille et l'image d'une société américaine impitoyable où le succès fulgurant n'est jamais loin de la culbute fatale juraient un peu avec le puritanisme de la littérature américaine d'alors qui se proposait principalement d'exalter le meilleur de la nature humaine et d'encourager les hommes dans les voies de la virtu par la description de vies exemplaires. Un roman bien mené, qui fit date, premier opus d'un auteur dont l'influence fut unanimement reconnue par les plus grands auteurs américains de la première moitié du xxième siècle.
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Publié en 1900, « Sister Carrie » est le premier roman de l'écrivain américain Theodore Dreiser (1871-1945). Il est important dans l'histoire de la littérature en ce sens ou avec « Sister Carrie », Dreiser est considéré comme le fondateur de ce que l'on va appeler l'école naturaliste américaine qui puise aussi dans l'héritage français d'un Emile Zola par exemple. Il a une façon nouvelle de parler du rêve américain, de cette quête perpétuelle d'un bonheur passant notamment par l'accumulation d'un argent nécessaire (?) à l'épanouissement de l'être. C'est tout du moins ce que pense beaucoup mais ce n'est pas là l'essentiel pour un Dreiser qui traitera toute sa vie durant des inégalités sociales criantes de la société américaine. Ce rêve américain, il en dépeint les éléments fascinants mais également les limites qu'il dénonce avec force ici. Ce roman à sa parution a provoqué l'indignation et n'a pas eu la place, le succès qu'il méritait. C'est seulement à sa mort en 1945, que Dreiser fût salué comme un modèle par des écrivains aussi prestigieux que Ernest Hemingway ou Francis Scott Fitzgerald. le style d'écriture dégage un parfum suranné qui m'a plu. L'histoire est riche en rebondissements et l'on se prend à tourner les pages les unes après les autres pour connaître l'issue de cette tragédie américaine (titre de son livre culte publié en 1925) qui mérite d'être lu comme un passionnant témoignage de ce que pouvait être la peinture sociale de ces années du tout début du XXème siècle aux Etats-Unis.
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acheté après "une tragédie américaine" toujours en attente de lecture, mais lu donc en premier, j'ai apprécié mais trouvé certains passages bien trop longs. J'ai trouvé un grand intérêt à découvrir cet auteur qui a révolutionné en son temps la littérature puisqu'il est dit officiellement qu'après Dreiser, on n'a plus jamais écrit comme avant. Comme Jane Austen donc, par exemple. Je crois que Dreiser a apporté à l'époque le côté "rentre dedans" qui manquait à ces romans un rien languissants, surannés et que l'on qualifierait à présent d'un poil désuets. le côté planté dans le réel et brut de décoffrage -pour l'époque- bien sûr est palpable tout au long de la lecture et je mesure le pavé dans la mare qu'a dû être ce bouquin.

A découvrir donc de ce pont de vue mais attention, vous risquez de trouver des longueurs et de lire en diagonale ce que j'ai souvent fait. le personnage d'Hurstwood marque le roman presque plus que Carrie, elle monte, il dégringole, mais je n'ai pas trouvé Carrie détestable non, elle avance, elle a offert sa jeunesse et sa beauté et elle la reprend ensuite parce qu'elle n'aime plus Quant à la quête du bonheur, j'y ai vu plutôt celle de la réussite sociale, peut être parce que je ne crois pas au bonheur.
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Un grand roman réaliste américain dans la veine de ceux de Zola, Balzac...
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Un classique de la littérature sur le thème de l'immigration urbaine, du mercantilisme et de l'attrait des nouveaux centres urbains. Une jeune provinciale monte à Chicago pour trouver du travail. Devant la difficulté, elle accepte la commodité d'être 'la maitresse'. Un roman qui fait écho à notre époque sur la dureté de la vie économique et sociale.
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Premier roman de Theodore Dreiser, un auteur américain naturaliste, écrit en 1900.

Sister Carrie, notre Carrie comme on pourrait le traduire en français, retrace la vie d'une toute jeune femme qui fuit sa ville natale pour rejoindre Chicago, alors en plein essor et effervescence industrielle. Vivant chez sa soeur, ses débuts sont difficiles. Elle ne trouve que des emplois de main d'oeuvre bien souvent sous-payés et précaires. Rêvant de faire fortune, elle se voit contrainte de prendre un amant, le charmant Drouet, qui lui permettra d'accéder à ses rêves les plus fous et de lui offrir ce dont elle a besoin... Avant de se laisser séduire par son ami, riche directeur en vue, Hurstwood, dont la folle passion qui le lie à Carrie, le conduira à sa perte.

Une saga que l'on peut qualifier de désuète et qui traîne parfois en longueur (plus de 700 pages) mais dont le principal intérêt réside dans la découverte d'une Amérique du début du siècle. On y découvre un Chicago en pleine expansion et son développement spectaculaire avec la grande migration des années 1870-1920. le contexte de cette époque est bien mis en avant : essor industriel, les grèves générales d'ouvriers des usines tournant à l'affrontement et aux émeutes, la paupérisation d'une partie de la population et de l'autre côté les magnats... La découverte de la naissance de New York et du rêve américain est tout simplement captivante.
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