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Critique de Tyzeff


Je connaissais le talent d'écrivain de Maurice Druon grâce aux Rois Maudits. Les Mémoires de Zeus surclassent cette œuvre pourtant superbe. C'est en furetant sur Babelio que j'ai appris l'existence de ce livre. Les critiques étaient toutes excellentes et je comprends pourquoi. Quelle érudition! Quelle style magnifique, presque divin. Et quelle audace de prendre la parole au nom de Zeus!

Je connaissais, comme beaucoup, très superficiellement la mythologie grecque. Bretonne, exilée à Versailles (snif!) j'ai visité maintes et maintes le château et son superbe jardin, passant sans m'y intéresser outre mesure devant le bassin d'Apollon, les statues d'Hercule, d'Athéna et de toute le divine famille olympienne.

Maurice Druon est un merveilleux conteur qui parvient à nous expliquer l'arbre généalogique de cette famille ô combien complexe dans sa filiation et dans ses personnalités. Il me faudra sans doute lire et relire ce livre pour mieux mémoriser tout cela.

Que de choses j'ai apprises et d'erreurs de compréhension rectifiées grâce à Monsieur Druon; Ainsi Némésis n'est pas la Déesse de la Vengeance mais celle de la Répartition (cette notion d'équilibre des forces essentielle dans la mythologie). Hérakles fut couard (mais déjà costaud!) avant d'affronter ses peurs lors des 12 travaux qui lui furent assignés. Et je vous invite à découvrir la personnalité complexe et attachante d'Hermès.

Maurice Druon fait parler Zeus tel un père attaché à ses enfants humains et/ou divins Un père fier ou honteux, plein de tendresse, d'amertume ou de colère. Malheureux de devoir sévir et, parfois, punir cruellement à la hauteur du crime (Prométhée). Il dépeint tous les côtés de ce dieux complexe, à la fois arrogant et plein d'humilité dans un style extrêmement poétique et pas si évident à lire.

Une grande œuvre littéraire, historique et philosophique qui délivre des messages humanistes auxquels on adhère ou non il faut bien l'avouer. Il y a parfois un petit côté moralisateur qui prête à sourire mais c'est là, vraiment,un minuscule bémol qui ne mérite pas de jeter son auteur dans le Tartare!
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