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Critique de theobservor


Maurice DRUON, spécialiste des sagas ( les grandes familles,…)
Maurice DRUON, incarne l'histoire, par ses engagements, par sa collaboration au « chant des partisans », par ses écrits
Les Rois maudits , basé sur la légende inventée par un chroniqueur italien, selon laquelle le dernier grand maître des templiers Jacques de Molay aurait lancé une malédiction sur le bûcher à l'encontre des quelques « personnalités de l'époque » : Philippe le Bel ( roi de France ),du pape du moment ( Clément V), de Guillaume de Nogaret (mort en 1313, chargé de mettre en oeuvre la politique royale et notamment de lancer la campagne de diffamation contre les templiers et d'organiser leur arrestation ; il n'est pas « un maudit » dans la réalité car décédé avant la mort de Molay )et de leurs héritiers et descendants pendant treize générations.
L'intrigue se développe dans un contexte de rivalité pour la succession au trône de France de 1314 à 1356 sous les règnes de Philippe le Bel à Jean le Bon
Au début du XIVe siècle, le roi Philippe le Bel, réputé glacial et majestueux, règne d'une main de fer sur la France. Sous son règne, « la France est grande et les Français malheureux ». Philippe le Bel a trois fils et une fille :
Ainsi la descendance est apparemment largement assurée, et que de plus un rapprochement entre la France et l'Angleterre est assuré grâce au mariage d'Isabelle.
Cependant, de la découverte de l'adultère des belles-filles du roi jusqu'à la revendication du trône de France par Edouard III d'Angleterre, en passant par les intrigues des membres de la famille royale, bien des péripéties vont finir par aboutir à déclencher la guerre de Cent Ans.

Parallèlement à cela, un conflit agite l'Artois : la question de la succession se pose : est-ce le fils de Philippe, Robert III, ou la tante de ce dernier Mahaut, fille cadette de Robert II, qui doit lui succéder ? L'affaire est portée devant la justice royale et le roi Philippe le Bel donne raison à Mahaut. Néanmoins Robert ne lâche pas prise.
Druon bâtit sa trame sur l'histoire réelle, sur les légendes promues réalités historiques et sur les personnalités de l'époque.
Témoignage de l'époque des grands seigneurs
Les puissants seigneurs qui détiennent le pouvoir, qu'ils soient rois, ducs, comtes, barons, papes ou évêques, sont souvent décrits comme égocentriques, avides d'honneurs et d'argent, voire cruels. Ils se battent pour l'obtention de titres prestigieux (pair de France) et de fiefs (Artois, Navarre).
Les seigneurs de l'époque mènent grand train de vie, dépensent leurs revenus et s'endettent sans compter auprès d'hommes d'affaires, tel le banquier lombard TolomeiNote 3
L'auteur montre l'absence d'intérêt et même le mépris des puissants pour un peuple affligé par les impôts, la guerre, les pillages et les viols. Robert d'Artois, neveu de Charles, n'hésite pas à ravager les terres d'Artois, fief de son grand-père dont il revendique la possession contre Mahaut (voir La loi des mâles, puisqu'il faut nous résoudre à la guerre). Les meurtres et les viols qu'il commet ne suscitent en lui que l'amusement de repeupler la contrée par des roturiers issus de son sang.
Robert d'Artois est décrit comme une force de la nature animée par les passions humaines, le portrait masculin de sa tante Mahaut. L'ouvrage dresse au demeurant un portrait moral accablant de Robert d'Artois. Il fréquente assidûment prostituées et personnages douteux 4. Lorsqu'il rend la justice dans ses fiefs, il prend plaisir à provoquer le déballage des turpitudes humaines et juge avec une mansuétude complice les mécréants 5.
Un portrait des « grands commis de l'Etat est aussi dressé »
Certains fonctionnaires royaux particulièrement honnêtes et compétents, tels Enguerrand de Marigny, le connétable de France Gaucher de Châtillon, le chancelier Miles de Noyers ou Alain de Pareilles, chef des arbalétriers.

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