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Critique de keisha



"Le grand cinéaste Billy Wilder racontait un jour : 'Hier soir je suis allé voir Les Maîtres chanteurs de Wagner. le spectacle commençait à six heures. Trois heures après j'ai regardé ma montre : il était six heures et quart...!"

Aimer l'opéra n'est pas exempt de surprises. Lire "Début du spectacle 14 h 30, fin du spectacle 18 h 45", par exemple. Là c'est un de mes records, d'ordinaire cela ne dure "que" trois heures en moyenne. Trois heures de bonheur la plupart du temps (je choisis mes spectacles; pas de Wagner)

Alain Duault est bien connu sur Radio classique et j'ai découvert qu'il était au départ de la retransmission d'opéras du Met au cinéma. Mais ce qui compte est qu'il est un passionné d'opéra, et qu'il en parle avec un enthousiasme dévastateur. Dans cet opus, il privilégie ce qu'il aime, ce n'est donc pas exhaustif, car il préfère donner envie plutôt de critiquer défavorablement. Il a eu la chance d'assister à des spectacles d'anthologie, de rencontrer interprètes et chef d'orchestre, de fréquenter des salles mythiques, au cours des dernières décennies. le veinard!
Les entrées de ce Dictionnaire font la part belle à des interprètes (Callas, Maria Malibran), ou des compositeurs (Rossini, Verdi) dont la vie est déjà un roman, sans oublier des oeuvres ou des auteurs plus confidentiels mais qui ont su parler à son coeur.

Parmi tant d'autres...
Servir
A un dîner où quelqu'un lança 'Mais à quoi sert l'opéra?' il répondit :'à rien'.
"C'est évident : l'opéra ne sert à rien. Comme la poésie ne sert à rien, comme le théâtre ne sert à rien, comme regarder le ciel qui se referme telle une main sur l'horizon ne sert à rien, comme ... On pourrait en aligner, des gestes qui ne servent à rien. Sinon qu'ils sont le noeud de nos existences. (... deux pages, trop long... l'amour ... la beauté...) Oui, sans doute, l'opéra ne sert à rien - mais il nous aide à vivre."


Casta diva
Dès le prélude, avec cet accompagnement tout en élégiaques arpèges de cordes sur lesquels la flûte fait entendre un chant mélancolique, une de ces mélodies dont Bellini avait le secret et qui devait tant émouvoir Chopin, on se sent happé, comme en apesanteur. Et la vois s'élève comme un lent envol, une manière d'abord de contemplation sereine qui peu à peu monte, s'exalte, déploie son tissu. le choeur vient tisser derrière cette voix une vague sur laquelle elle s'appuie pour continuer de dérouler un long ruban argenté, cette lumière de lune qu'elle incarne. Et ce qui fascine, c'est la continuité quasi hypnotique des arpèges sur lesquels la voix s'incurve, à partir desquels elle s'élance pour sculpter une sorte de statuaire mélodique où l'intimité troublée semble faire palpiter la majesté sereine de la prêtresse. On est comme suspendu, soulevé dans une sorte de lévitation inouïe, emporté dans la forêt obscure où cet hymne lunaire préfigure la 'perfection de la tragédie' que représente Norma selon le philosophe Schopenhauer."
Il s'exprime bien, n'est-ce pas? J'en serais bien incapable... Pour lui, la meilleure dans cet air, c'est Callas, je vous mets le lien où elle est filmée (http://www.ina.fr/video/I08016689)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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