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Citations sur Dames du XIIe siècle, tome 1 : Héloïse, Aliénor, Iseut et que.. (18)

Sous la coupole centrale de l'église de Fontevraud - c'était, dans la France du XIIe siècle, l'une des plus vastes, des plus prestigieuses abbayes de femmes -, on voit aujourd'hui quatre gisants, vestiges d'anciens monuments funéraires. Trois de ces statues sont taillées dans le calcaire tendre, celle d'Henri Plantagenêt, conte d'Anjou et du Maine par ses ancêtres paternels, duc de Normandie et roi d'Angleterre par ses ancêtres maternels, celle de son fils et successeur Richard Coeur de Lion, celle d'Isabelle d'Angoulême, seconde femme de Jean sans Terre, le frère de Richard, qui devint roi à son tour en 1199. La quatrième effigie, en bois peint, représente Aliénor, héritière du duché d'Aquitaine, épouse d'Henri, mère de Richard et de Jean, qui le 31 mars 1204 mourut à Fontevraud où elle avait enfin pris le voile.
Le corps de cette femme est allongé sur la dalle, comme il avait été exposé sur le lit de parade durant la cérémonie des funérailles. Il est pris tout entier dans les plis de la robe. Une guimpe enserre le visage. Les traits en sont d'une pureté parfaite. Les yeux sont clos. Les mains tiennent un livre ouvert. Devant ce corps, ce visage, l'imagination peut se donner libre cours. Mais de ce corps, de ce visage lorsqu'ils étaient vivants, le gisant, admirable, ne dit rien de vrai. Aliénor était morte depuis des années lorsqu'il fut façonné. Le sculpteur avait-il jamais vu de ses yeux la reine? De fait, ceci importait peu : l'art funéraire en ce temps ne se souciait pas de ressemblance.
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Denis de Rougemont l'a dit, on l'a répété, et c'est vrai : l'Europe du XIIe siècle a découvert l'amour, l'amour profane en même temps que l'amour mystique. Ce ne fut pas sans tourment ni nécessité. Le violent essor de toutes choses déterminait une évolution rapide des moeurs et, dans les cercles les plus raffinés de la noblesse, un problème se posait à propos des femmes, à propos, plus précisément, de la conjonction amoureuse. La haute société perdait de sa brutalité. Un ordre nouveau s'instaurait. Quel espace abandonner à l'amour, à l'amour physique, sans que cet ordre fût troublé? Quelle place faire au désir et à son assouvissement licite?
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De toutes les dames qui vécurent en France au XIIe siècle, Héloïse est celle dont le souvenir est aujourd'hui le moins évaporé. Que sait-on d'elle? En vérité peu de choses. De méticuleuses recherches menées parmi les documents d'archives ont permis de la situer dans la haute aristocratie d'Ile-de-France. Descendante par son père des Montmorency et des comtes de Beaumont, par sa mère des vidames de Chartres, elle se rattachait, comme Abélard d'ailleurs, à l'un des deux clans qui se disputaient le pouvoir au début du XIIe siècle dans l'entourage du roi Louis VI. En 1129, on la découvre prieure de l'abbaye de femmes d'Argenteuil, position importante qu'elle doit à sa naissance.
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L'écriture, la belle écriture, celle qui a résisté à l'usure du temps et que je lis, ne fixait que des paroles importantes, et dans des formes artificielles, le latin ou bien ce langage sophistiqué que l'on employait dans les réunions mondaines. Elle fut certes parfois lue en privé – mais toujours à voix haute, remâchant les mots – le long des travées d'un cloître, ou dans la chambre des dames, ou bien dans ces réduits garnis de livres où quelques hommes s'appliquaient à recopier des phrases et à en forger de nouvelles.
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La femme d'abord est un objet. Les hommes la donnent, la prennent, la jettent. Elle fait partie de leur avoir, de leurs biens meubles. Ou bien, pour affirmer leur propre gloire, ils l'exposent à leurs côtés, pompeusement parée, comme l'une des plus belles pièces de leur trésor, ou bien ils la cachent au plus profond de leur demeure et, s'il est besoin de l'en extraire, ils la dissimulent sous les rideaux de la litière, sous le voile, sous le manteau, car il importe de la dérober à la vue d'autres hommes qui pourraient bien vouloir s'en emparer.
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La vraie promotion de la femme n'est pas dans le surcroît de parures dont les hommes, tandis que leur niveau de vie s'élevait, revêtirent les femmes. Elle n'est pas dans les apparences de pouvoir qu'ils leur abandonnèrent afin de les mieux dominer. Elle n'est pas dans les simagrées du jeu d'amour courtois.
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Ce qui fait le bon du mariage, c'est donc la soumission de l'épouse, mais associée aux ardeurs de l'amante. À condition que l'amour de celle-ci soit libre, désintéressé.
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La femme est faible. Elle ne peut échapper seule à la perdition. Un homme doit l'aider. À défaut d'un père, d'un frère, d'un oncle, il lui faut un mari.
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L'homme est le chef de la femme, que la femme a été tirée de l'homme, qu'elle est unie à l'homme et soumise à la puissance de l'homme.
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Qui veut aimer doit douter.
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