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Critique de dourvach


Buffalo Bill et les extra-terrestres... Notez bien le contraste ! C'est que notre "bon vieux Buffalo" à la veste élégamment effrangée est un foutu chasseur de "flying saucers" et autres U.F.O. (Unknow Flying Objects) ... car je bannis céans et impitoyablement le très clichetonnant "OVNI" réservé à quelques critiques cinématographiques Parisiano-feignasses (pléonasme), qui imposèrent également leur fameux "JUBILATOIRE !"...

Bref, "Old Buffalo" a un appareil-photo à infrarouges : on est en 1974 et notre "perso" frangé est un pionnier amateur de "high tech" qui s'en va traquer nuitamment les chouettes effraies, voire les hulottes du cimetière de Mérouvan (et non Plougonven)... Sauf que, pile poil comme en 1970, il tombe sur des saloperies d'extra-terrestres en combinaison jaune canari...

Et ça fait des grands "WHIIIIIIIIII", et ça fait des grands "WHIIIIIIIIII"... : des bruits stridents en énormes caractères dans l'image. Et comme tout "ça" se passe la nuit, il y a des images somptueuses (comme toujours dans "Ric", Tibet et ses compères paysagistes suppléants étaient de furieux "Simenoniens" de l'atmosphère volontiers neigeuse, pluvieuse, nocturne, avec lueurs de phares de Porsche créant de vrais "clair-obscur" caravagesques...)

Bob Drumont, le pote journaleux de Ric travaillant comme lui dans les bureaux parisiens de "La Rafale" (avec grande baie vitrée donnant sur la Tour Eiffel, attention !!!) tient un vrai "scoop", il se transforme donc en correspondant local d'autant qu'il a de la famille sur place : son tonton (Fred) Louaisil EST "Buffalo Bill" (sans les Indiens), celui qui va être électrocuté sous nos yeux une fois passé les grilles du cimetière de Plougasnou (pardon : Mérouvan, toponyme inventé, celtiquement peu crédible mais on s'en f...t !)

Et donc, en matière de Soucoupes volantes, "Nada" ! Mais des "Monsieur Spock" invisibles derrière leurs scaphandres à gros bocal autour de la tête (version "Mars attack"), il y en a 2 ou 3, et ils hantent les cimetières...

Même que les inconscients qui veulent les espionner, les traquer, finissent TOUS mal : fracassés, broyés, désintégrés, grand-brûlés, réduits en cendre sur l'asphalte brûlant... (Cf. "Les envahisseurs" avec David Vincent).

Tout cela fiche une sacrée pétoche à la populace, évidemment... Sauf au "Jean Gabin" du coin : Chabert, au patronyme balzacien, ce redoutable patron des Carrières Réunies, n'aime, lui, NI les extraterrestres, NI les ouvriers qui l'emm...dent.

Bref, il va y avoir du sport...

Ric vient dans le sillage de Bob Drumont puis ce bon Sigismond Bourdon dans le sillage de Ric... Quand Bourdon est un peu paumé (il y a de quoi, tellement l'affaire est ténébreuse), il se casse pas la tête : il téléphone "direct" au Patron de la P.J. (qui répond en pyjama, avec épouse affolée à ses côtés) et lui demande des renforts en matière de Gendarmerie Nationale pour venir cerner le cimetière, la nuit...

Puisque c'est dans ce foutu cimetière, jalon fameux sur la "Route de L'Impossible " (menant à une sorte de Pointe du Raz) que tout se joue, vous verrez...

C'est palpitant, c'est rudement bien dessiné, il y a une explication toute rationnelle à la fin évidemment (on retombe donc sur le même type de "twist" que dans "Le Château des Carpates" de Jules VERNE...) : bref, l'irrationnel s'explique, on n'est ni dans les nouvelles magnifiques de Thomas OWEN, ni a fortiori chez celles de H.-P. LOVECRAFT...

Bref, vous en aurez pour votre argent : une jolie bande dessinée (à la seule couverture moche) de 44 planches assortie de ses 8 pages de dossier en postface, nous resituant l'histoire dans son contexte, faisant (entre autres) le portrait du Gabin un peu fatigué de Claude AUTANT-LARA ("La Traversée de Paris") et de Henri VERNEUIL ("Le Président")...

Donc ? Point besoin des "Chères conneries" à Despentes [je veux dire que ce genre de bouquin au succès immérité EST bien cher pour ce qui est de sa valeur intrinsèque...], encore moins des dernières niaiseries à Nothomb : c'est ici un plaisir plus que "Vintage" que de retrouver "notre" toujours sémillant Ric Hochet, près de cinquante ans plus tard : on en redeviendrait immédiatement jeunot... un peu comme le jeune Gabin de "Pépé le Moko"...
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